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L'enfant et la lecture  L'enfant et la lecture
Introduction, Qu'est-ce que lire ?
Quand lit-on ?
Le langage, Lire avant de lire
 
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Introduction

L'enfant et la lecture... N'est-ce-pas plutôt un sujet pour les enseignants ou pour les parents ? Certes, ils sont - avec les enfants, bien sûr ! - les premiers concernés.

Mais les animateurs sont aussi touchés, directement ou indirectement. Ils peuvent être sollicités explicitement ou non par les enfants pour une aide à la lecture ou à la rédaction.

Ils utilisent l'écrit sous toutes ses formes : message dans un jeu de piste, courrier des parents et des enfants, lecture d'histoires, épreuve dans les veillées, journal de centre, utilisation de la carte dans une randonnée.

Qu'est-ce que lire ?

«Lire, c'est connaître ses lettres», «Lire, c'est pouvoir lire un texte à haute voix»... peut?on entendre à la sortie des écoles. Eh bien non.

Lire, c'est comprendre. Telle est d'ailleurs la définition donnée par les Instructions Officielles de l'Education Nationale.

Lire, ce n'est pas déchiffrer, c'est?à?dire transformer des signes écrits en sons correspondants. Ce n'est pas traduire de l'écrit en oral pour le comprendre, même si cette traduction ne se fait pas à haute voix, mais sous forme de «langage intérieur».

La preuve : un lecteur, même moyen, lit un texte de difficulté moyenne à une vitesse trois fois supérieure à la vitesse de la parole. Quand on lit à haute voix, on met l'intonation. Or, cette intonation suppose une compréhension (et donc une lecture) préalable de ce qu'on dit.

Lire, c'est directement faire du sens avec de l'écrit. La connaissance de toutes les prononciations possibles des sons ne permet pas de savoir comment prononcer couvent dans la phrase : " Les poules du couvent couvent leurs oeufs» ; le sens, si.

Lire, c'est donc rechercher, et trouver des informations dans un texte.

Apprendre à lire, c'est donc apprendre à rechercher et à trouver ces informations dans un texte, en se servant de différentes aides : reconnaissance des mots connus, hypothèse sur le sens de la phrase à partir du sens du texte, déchiffrage de mots inconnus pour vérifier ces hypothèses.

Il suffit de suivre le mouvement de l'œil d'un bon lecteur: il ne suit pas régulièrement les mots, de gauche à droite. Il procède à des balayages, avec des retours en arrière, des arrêts, des accélérations ; il ne déchiffre pas tous les mots : il les identifie globalement à partir de points de fixation.

Quand lit-on ?

L'activité de lecture d'un adulte cultivé ne se limite pas à la lecture de livres. Pour s'en convaincre, suivons un instant M. X. :

"M. X se lève, lit l'heure sur son réveil à affichage numérique. Il prend son petit déjeuner, et lit le règlement du concours sur la boite de biscottes. Il part, et prend le métro. Il lit son journal, en commençant comme chaque jour par la page Sport ; puis il lit rapidement tous les gros titres, balayant les pages du regard, pour choisir ensuite quelques articles qu'il lit en détail.

A chaque arrêt, il lit le nom de la station, et lit les panneaux publicitaires.

A son bureau, il lit son courrier, avant de rechercher dans l'annuaire ( = lire) le numéro d'un client ... »

M. X n'a pas encore ouvert un livre, et pourtant il a utilisé la lecture pendant toute la matinée (sans lire à haute voix, d'ailleurs).

Il en est de même pour l'enfant, même apprenti lecteur. Voyant un camion avec le sigle «Yoplait», il dira : «Tiens, voilà un camion de yaourts». Il prendra Télé 7 jours, et il regardera à quelle heure est son émission de dessins animés. Il choisira sans hésiter le bracelet fluo portant le nom de son signe du zodiaque.

Pourtant, quelle bagarre pour lui faire ânonner quelques lignes de son livre «de lecture»...

En CVL, il est important de placer l'enfant au milieu d'écrits. Il faut cependant que ces écrits aient une réelle utilité; placer une étiquette «porte» sur la porte ne sert à rien: l'enfant sait bien que c'est une porte !

Par contre, on peut afficher les menus à l'avance, étiqueter l'emplacement de rangement du matériel, annoncer les activités ou les sorties, utiliser une recette pour faire un gâteau, donner aux enfants une documentation touristique et des cartes pour qu'ils préparent une randonnée, écrire un journal du centre.

(Si on rédige un journal, il faut qu'il joue le rôle d'un vrai journal: apporter une information aux lecteurs qui le liront. Pour un enfant qui a fait un stage de voile, lire un journal qui raconte le stage de voile n'a aucun intérêt.

Le langage

Apprendre à lire, ça ne se réduit pas à la mémorisation de mots ou à la reconnaissances de sons dans l'écrit. C'est un ensemble d'activités diverses, dont certaines commencent très tôt.

On parlait à une époque des "pré?requis", pour désigner ces aptitudes que l'enfant devait acquérir à l'âge de la maternelle avant de commencer l'apprentissage de la lecture proprement dit.

Ce qui est sûr, c'est qu'il y a des aptitudes qui facilitent l'acquisition de la lecture.

La première est de savoir parler.

L'enfant apprend à parler en dialoguant avec un adulte qui sait lui parler de façon appropriée. C'est?à?dire en prenant en compte la réalité de chaque enfant.

Pour réfléchir, pour raisonner et donc pour comprendre ce qu'on lui dit et s'en resservir pour parler, l'enfant a besoin de repères. Si une situation lui est totalement inconnue, elle lui est incompréhensible; il ne comprend donc pas ce qu'on lui dit et il est incapable de s'en resservir pour parler de façon autonome.

Il faut donc parler un langage simple, clair et bien construit, prenant appui sur ce que connaît déjà l'enfant. Il faut répondre aux questions de l'enfant, en s'appuyant sur le degré de compréhension qu'indique la question, en illustrant avec des exemples simples.

Lire avant de lire

Une autre condition requise pour apprendre à lire, c'est d'en avoir envie. On l'a vu, l'enfant apprend par imitation. Il est donc très important de donner aux enfants des modèles d'adultes-lecteurs.

Souvent, les parents exigent de leurs enfants de lire ce que demande l'école, alors qu'eux-mêmes ne lisent jamais devant leurs enfants. Il faut qu'en CVL, à tous les âges, les enfants rencontrent des adultes-lecteurs.

Les animateurs n'ont certes pas le temps de lire pour eux-mêmes. Mais le livre peut trouver sa place dans l'animation : comme support d'une histoire, comme scénario d'un spectacle, comme recueil de jeux ou de chants, comme outil pour une découverte du milieu (histoire, région, faune et flore).

Il faut aussi que le livre soit présent pour les enfants, même en maternelle.

Il faut mettre à la disposition de l'enfant des écrits qu'il lit, et donc qu'il ait envie de lire.

Il faut certes leur proposer des livres de bonne qualité : romans, contes et légendes ; mais aussi des illustrés, des livres de jeux, des bandes dessinées. Ce n'est pas en culpabilisant les enfants sur la qualité de leurs maigres lectures que l'on va renforcer leur envie de lire.

C'est en forgeant qu'on devient forgeron ; c'est en lisant qu'on devient lecteur.

 
 
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