jean

AnimNautes
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Messages posté(e)s par jean


  1. Bonjour. Les "jeux de connaissance" sont devenus un classique du premier jour. Mais ce n'est pas pour ça que c'est forcément une bonne idée. En particulier les jeux où il faut réussir à dire les prénoms des autres, sincèrement ça ne marche pas comme attendu : les enfants sont incapables de mémoriser les prénoms. Ils ont déjà tellement de choses à retenir...

    Pour se rencontrer et découvrir des autres qui pourraient avoir les mêmes intérêts, pourquoi ne pas multiplier les petits jeux : jeux d'adresse, jeux sportifs, jeux de société, jeux rigolos... boire un p'tit coup... On peut changer de jeu à l'envie et utiliser ce prétexte pour aller voir ceux qui font d'autres jeux.


  2. Le cliché du MacDo c'est un des mensonges diffusés par le genre de personne qui aimerait qu'on fasse de l'animation "par don de soi" ou "par vocation"... Un travail c'est pour gagner de l'argent. Et ça n'est pas possible que tous les animateurs qui n'aiment pas l'animation partent au macdo. Si on compare les postes à fort turn-over, macdo doit proposer... à la louche quelques milliers de postes par an, contre quelques centaines de milliers dans l'animation.


  3. C'est super complexe comme question, si quelqu'un a le temps / l'envie de refaire un tour complet, il y a sûrement du nouveau dans la loi-travail récente.

    Je m'étais intéressé à la question il y a 10 ans ; les horaires discontinus prévoyaient une pause obligatoire d'au moins 20 minutes pour 6h de travail échus. Pause pouvant être rémunérée si l'employé n'avait pas possibilité de vaquer à ses occupations. De mémoire, le code du travail précisait qu'en cas d'horaires discontinus, la journée de travail ne peut pas être coupée en plus de deux périodes (cas général).

    Disposition "de branche" (c'est bien ça?) : la convention collective nationale de l'animation prévoyait quant à elle qu'une journée pourrait comporter plus que 2 périodes, afin de permettre à tous les gens comme Iza de compléter leurs horaires et leur salaire.


  4. «Tant mieux si vous n'avez rien à cacher et que vos portes sont grandes ouvertes.»

    Je fais la plupart de mes animations dans des lieux publics. Mais je ne laisse pas n'importe qui intervenir auprès des enfants. Depuis que je fais ce métier je ne me rappelle que de deux cas où j'ai mis des inconnus à la porte ; un type avec une allure de voleur qui ne savait pas dire pourquoi il était arrivé là et un jeune homme pas très cohérent sur ses intentions lui non plus, l'air innocent, peut-être un problème psychiatrique. C'est quand-même super rare.

    Je trouve ça un peu bizarre. Si c'est effectivement des grands-parents trop envahissants, c'est sûr que ça a un côté relou, mais surtout pour vous et votre enfant...


  5. Ah d'accord et là ça part sur du technico-judiciaire tendance alarmiste :P ...  Ok ok. Moi je veux bien lire et discuter, j'aime bien ça... mais si vous donnez les informations et les interprétations au fur et à mesure, ne soyez pas trop exigeants quant aux réponses. :rolleyes:

    Pour votre histoire de visite de grands-parents que vous n'aimez apparemment pas, vous avez donné des infos utiles à l'équipe qui accueille votre enfant?

    Plus les séjours sont fermés sur eux-mêmes, et moins c'est le moment de se pointer. C'est bien ce que je dis. Et je souhaite de tout coeur que les organisateurs comprennent ça et se donnent les moyens d'accueillir n'importe qui arrivant sur le lieu du séjour. C'est quand-même pas des séjours en captivité...

    Éventuellement il y a un biais lié au fait que je ne travaille pas en grande ville. Dites-moi si je me trompe, mais dans les grandes villes il est courant d'avoir un gardien à l'entrée de l'école qui demande leur carte d'identité aux visiteurs. Je n'ai jamais vécu ça. Et ce n'est pas pour autant qu'on laisse entrer n'importe qui n'importe comment. Mais se présenter en se parlant est encore considéré comme normal où je travaille.

    Un second biais plus évident est lié au fait que je travaille toute l'année au même endroit, avec les mêmes personnes. Et quand nous avons des visites inattendues, nous allons voir les personnes, leur parler, on les accompagne, et ce n'est pas la mer à boire. J'ai bon espoir qu'un jour en colo on soit capable de faire ça aussi. ^_^

    De toute évidence, ces endroits où on ne veut voir que les enfants et surtout pas les parents ne me plaisent pas spécialement.


  6. «Puis il est parfois compliqué pour une équipe de s'organiser pour trouver le temps de le mettre à jour»

    Peut-être bien, mais il faut savoir ce qu'on veut. L'équipe, si on y compte l'organisateur, elle s'organise comme elle veut, il n'y a pas une main invisible... Aussi en pleine époque de libérale-marchandisation des séjours, les plus malins s'organiseront pour mettre en place une communication efficace. Rencontre des familles avant/après le séjour, un blog pendant le séjour ou un autre moyen de donner un flux d'infos à jour. On est en 2016 et c'est bien trop courant d'utiliser les messageries téléphoniques à la con.

    «L'autre problème, c'est que la famille qui débarque inopinément aimerait peut-être qu'un membre de l'équipe s'occupe d'elle, sauf qu'on n'a pas nécessairement que ça à faire»

    Idem : il faut savoir ce qu'on veut. On fait commerce de séjours de vacances pour des enfants/ados, c'est pas possible de négliger la famille ni de dire que c'est pas notre travail. Dire qu'on n'a pas que ça à faire, c'est toléré actuellement mais c'est aberrant... On a ça à faire aussi, c'est notre travail. Ecarter les parents, ce sont de vieilles pratiques héritées d'un milieu éducatif ancien. Que les gens soient méfiants et inquisiteurs, c'est très bien, beaucoup mieux que ceux qui inscrivent leurs enfants les yeux fermés et viennent se plaindre ici qu'il n'y avait que des pâtes à la cantine ou je ne sais quoi.

    La colo qui coûte une fortune ne propose pas que sport sport, elle propose du luxe. Là où la colo bon marché propose du bidouillage. C'est Lau qui a cité un rapport récent à ce sujet.


  7. Les colos sont un monde très -voire trop- isolé. De ce point de vue, des visites impromptues sont vraiment bienvenues. Il est courant d'entendre des gens promouvoir les colos en tant qu'école de la vie... en sous-entendant que ce qui est important ce sont les désinhibitions liées à l'isolement du groupe. Chacun étant loin de ses petites habitudes doit faire beaucoup d'efforts pour s'adapter ; rapidement la fatigue augmente, l'intelligence s'efface au profit des réactions impulsives et émotionnelles. Et c'est précisément ça qui me semble être souhaité par beaucoup de gens : ces moments où "on se lâche", ces moments où on fait des choses qu'on n'ose pas faire chez nous.

    Pourquoi pas mais c'est un peu bizarre car ça encourage aussi les conneries. Ce qui est con pour les gens, c'est de manquer de moments très privés dans leur vie courante, de moments où ils peuvent, de façon lucide et volontaire cette fois, décider de se lâcher et tenter des choses qu'ils ne veulent pas voir exposés en public.

    De toute manière, on est rendus en 2016 il y a des téléphones, des appareils photos, des caméras sportives et du réseau internet partout, il va devenir très présomptueux d'affirmer "ce qui se passe dans la colo ne sort pas de la colo".

    De plus j'ai l'intuition que les séjours sont aujourd'hui trop courts pour qu'il y ait un véritable effet systématique d'indépendance. Les parents ne sont pas là pour surveiller mais les règles restent celles des parents. Les jeunes qui ont appris à ne pas enfreindre les règles ne vont pas se mettre à le faire subitement en quelques jours. En un mois peut-être... Oh par contre ceux qui ont déjà appris à enfreindre les règles vont en profiter tout de suite.

    Pour votre question de visite, dites-vous plutôt que ça ne sert pas à grand chose. Pour vous rassurer vous (ou rassurer les grands parents) il vaut mieux choisir convenablement le séjour, connaître le centre et l'équipe avant le séjour, communiquer avec l'équipe si vous voulez... Selon les équipes on est plus ou moins habitués à communiquer directement avec les parents, il y en a qui créent un blog et c'est tout, d'autres qui s'organisent pour rencontrer les parents avant/après le séjour.


  8. S'agit-il d'un contrat d'engagement éducatif avec l'UFCV? Ce n'est peut-être pas si différent que ça d'une colo de valides. Et ce sont les mêmes problèmes qui sont évoqués...

    On met souvent ça sur le dos des personnes (une directrice pas assez compétente...) et en effet peut-être qu'avec une autre personne à la direction, vous seriez 5 au lieu de 4, vous auriez des prépas plus efficaces, vos récups seraient organisées différemment, etc.

    Comme ce sont les mêmes problèmes depuis au moins 10 ans, je pense que c'est plutôt quelque chose comme la loi qui n'est pas adaptée. Quelle est la moyenne d'âge de votre équipe? Est-ce que cette équipe comporte un éducateur ou un infirmier? avez-vous été formés par votre "employeur"? Vous êtes-vous réunis avant le séjour pour une préparation?


  9. En lisant votre histoire on pourrait parfaitement soupçonner une série de micro-violences, c'est discret (à l'abri du regard des animateurs), ça n'a l'air de rien (c'est pour ça que les gens autour ne réagissent pas) ; ça se répète et ça laisse penser à la victime qu'elle sera éternellement la victime (la souffrance vient moins des coups, elle vient davantage du fait d'être devenu le jouet de quelqu'un).

    Si cette histoire est vraie et que vous tenez à aider votre enfant, il faut sanctionner les deux connards qui lui ont fait du mal. Faire du tort à une association ne résoudra pas grand chose.


  10. Et vous acceptez ces conditions-là, vous?

    C'est tellement démonstratif de la catastrophe qu'est ce fameux "volontariat", ses excuses bidon en forme de "oui on aimerait faire autrement mais on n'a pas les moyens tu comprends"...

    Même si les gens qui vous l'expliquent sont sincèrement désolés, ne vous arrêtez pas là, demandez-vous d'où viennent ces pratiques qui vous choquent. Une structure qui ne se donne même pas les moyens d'accueillir les familles??! Des familles qui acceptent des conditions aussi aberrantes??! C'est l'industrie du gardiennage d'enfants.

    Et ça entraine des pratiques lors du séjour. Plus on est éloignés des familles et plus on s'autorise des "petites bêtises", surtout quand l'équipe est globalement inexpérimentée. Tous ceux qui ont dirigé un peu savent que le confort de travail qu'on offre aux animateurs se répercute sur les enfants, et l'inverse aussi. Si on fout la pression aux animateurs, ça retombe sur les enfants...

    Et protégez-vous parce que dans cette ambiance il est possible de faire des choses vraiment graves. Réfléchisez beaucoup, n'acceptez pas sans discuter. Parlez de cette colo ailleurs qu'en grande réunion : à deux, à trois, interrogez-vous sur ce que vous faites. En grand groupe ce sera probablement impossible à cause de divers phénomènes qui font que personne n'ose...


  11. Bonjour Léa

    Il est courant d'écrire en majuscule soit quand on est seul au monde, soit quand on veut donner l'impression de hurler. Ça serait pas mal de l'éditer car tu n'es ni seule au monde ni dans le besoin de hurler.

    Pour ce que j'en sais, les journées de recrutement sont organisées par des services d'aide à l'emploi du genre pôle emploi. C'est vraiment bizarre comme ambiance, on met mille demandeurs d'emplois dans une salle trop petite avec 40 employeurs et à la fin y'a sans doute quelques embauches en vue... En tout cas ça fout la pression d'accepter...


  12. Vous allez sûrement imaginer une solution du genre roulement entre les animateurs.

    Petite remarque impertinente, les enfants conceptualisent mal le temps. C'est peut-être trop tard pour changer, ça aurait été plus simple (dans la tête des enfants) si vous aviez par exemple fait arriver chaque jour une personne d'une période différente.

    Cette anecdote marque d'autant plus le côté très artificiel des thèmes de vacances... Les enfants sont-ils bien à l'aise avec le moyen âge, la préhistoire, l'antiquité, le crétacé (que tout le monde appelle le jurassique)... ou même le futur... ?

    Quitte à choisir des thèmes, autant prendre des choses réelles comme la mer, la musique, le bricolage, les jeux dehors...


  13. Tu dois être embêtée maintenant que tu as dit oui à ton directeur pour quelque chose que tu n'as pas compris... Quant à lui, il n'est pas malin de t'avoir mis une pression pareille. Ne t'attends pas à ce que tous les autres animateurs aient fait ce travail (30 activités et 1 projet) pour la réunion de prépa. D'expérience, s'il y en a la moitié, ça sera déjà pas mal. Et d'expérience encore les directeurs comptent sur les animateurs consciencieux pour apporter avec eux la base de travail en réunion. Tandis qu'ils ferment les yeux sur les animateurs négligents.

    Sans formation, qui peut produire un projet d'animation?! Personne. Même les gens formés, voire expérimentés, ont du mal à produire ces documents. Car les demandes de projets sont souvent très confuses. C'est ce que j'en ai toujours pensé, je n'ai jamais vu personne approfondir correctement sa demande. Simplement on n'ose pas dire non car celui qui pose trop de questions a peur de passer pour un emmerdeur.

    Avant que ces projets débiles soient inventés, les gens venaient sur le forum en panique, comme toi, simplement pour demander des idées d'activités. C'est déroutant mais courant, je suppose que c'est parce que les animateurs ont du mal à comprendre ce qu'on attend d'eux. Tu accompagneras des enfants en vacances et tu proposeras des activités auxquelles ils participeront peut-être. Ils ont souvent envie de jouer, ils rigolent beaucoup, ils oublient plein de choses mais pas qui tu es. Ils sont maladroits et n'arrivent pas à faire les activités bien comme dans les livres ou comme sur teteamodeler.com. De toute manière, ils ne sont pas là pour atteindre des objectifs ni pour progresser dans un domaine quelconque. Ils seront en vacances.

    La formation t'aidera à donner de l'allure à tout ça, à utiliser les bons mots. En attendant si tu ne veux pas arriver les mains vides en réunion, tu peux apporter des idées d'activités que tu aimerais bien proposer aux enfants. Tu peux aussi contacter ton directeur pour lui expliquer humblement que tu es mal à l'aise car tu n'as pas les idées claires sur ce qui est attendu. Il vaut mieux avoir l'air bête une fois plutôt que le rester toute sa vie.


  14. Utiliser une méthode impromptue pour aboutir à un résultat très attendu, c'est surprenant.

    Pour produire un travail de qualité, je pense que chacun doit comprendre quel est son rôle à ce moment, que chacun doit avoir conscience de l'impact de son travail, que chacun doit avoir pleinement conscience du sens du travail qui est accompli.

    Je découvre tout ça, je n'ai pas de bonne idée à te refiler. Quelques questionnements issus des quelques principes que j'ai écrit juste au-dessus. Quel est le sens de cette réflexion en équipe? Est-ce qu'il s'agit de faire participer tout le monde pour lancer une dynamique de communication? Ou alors est-ce qu'il s'agit d'améliorer le projet péda en sachant qu'à plusieurs on est plus intelligents que seuls? Quel est le rôle de chacun, est-ce qu'il faut absolument parler pour montrer qu'on est dynamique et motivé, pour se présenter (en quelque sorte) et s'intégrer à l'équipe? Ou est-ce qu'il faut utiliser son intelligence pour évaluer le projet, proposer de nouvelles idées, des améliorations? Quel sera l'impact de ce travail? Est-ce vraiment très significatif, ou s'agit-il plutôt de relire ensemble le projet pour bien l'intégrer?

    Pour te dire ce que j'en pense, je rêve d'un monde où des élus seraient capables d'assister à une telle réunion de travail et participer à parole égale avec les animateurs.


  15. Je pense que ton nombre d'enfants partant en colonie est faux, j'ajouterais au moins un zéro et je partirais plutôt sur 500 000 pour commencer. Certains enfants feront plusieurs séjours et "feront travailler" davantage d'animateurs. Je répète que ce n'est pas du travail mais du bénévolat, même si c'est plus compliqué que ça. Je rappelle mon bon souvenir aux aventuriers qui ont peut-être remarqué que dans le projet de loi travail il était question de faire passer quelques débilités déjà en place dans l'animation """volontaire""". ^_^

    En colo on recrute davantage d'animateurs que le minimum réglementaire, par exemple pour assurer lorsque des anims sont en congé. En accueil de loisirs, on recrute aussi plus que le minimum par prévention (inscriptions tardives et demi-journées).

    Le réseau salariat a d'autres chiffres. Pas super précis... Mais si on se limite aux seuls CEE, il y aurait environ 500 000 places à pourvoir. Comme il faut aussi probablement prendre en compte une partie des "professionnels" (déclarés comme tels parce qu'en CDD, bien que saisonniers, et donc non permanents)... Totalement au pif, imaginons que la moitié des "professionnels" soient des saisonniers, ça ferait dans les 550 000 contrats signés chaque année probablement.

    Postule en accueil de loisirs, n'écoute ni ceux qui prétendent que ce n'est pas de l'animation, ni ceux qui prétendent qu'il n'y a que par piston qu'on est engagé. Ne perds pas forcément ton temps sur les offres d'emploi qui exigent l'âge, l'expérience et les compétences. Tu trouveras mieux ailleurs, chaque chose en son temps.


  16. Je t'avouerai que je n'ai pas tout lu... Je me suis arrêté à tes premières lignes où tu insinuais que les enfants ne pouvaient pas réellement participer aux règles de vie, sinon ils pourraient choisir de ne rien faire, etc...

    Et malgré ça tu m'as quand même répondu?

    lol

    tu fais pareil avec les enfants?

    Je n'insinue pas je dis très clairement.

    Les enfants participent uniquement aux décisions auxquelles les adultes leur donnent accès.

    Moi ça ne fait pas 12 ans que je travaille au même endroit, et j'ai vu de tout, j'ai vu essentiellement des dispositifs où on propose des choix aux enfants, choix factices car entièrement contrôlés par l'équipe.

    Moi-même quand je le fais, je m'efforce d'être le plus ouvert possible mais...

    Je ne laisse pas les enfants partir, par exemple. Je ne laisse pas non plus les enfants sans surveillance, plus qu'avant, mais ça dépend de la structure où je travaille. Je ne laisse pas toujours des enfants se battre, ça m'arrive parfois, et "se battre" n'est pas la bonne façon de dire ce qui se passe dans ces cas-là. Lorsque des enfants refusent de venir manger à midi, je ne leurs permets pas de rester seul tandis que le groupe part manger.

    Je suis sûr qu'on trouverait plein d'autres exemples.

    Je pense aussi que les règles de vie écrites ensemble sont généralement un moyen de forcer le consentement des enfants, tandis que ces règles sont généralement une répétition de principes moraux bien connus, et de quelques règles ad hoc (ne pas courir dans tel couloir, ne pas faire de bruit au moment de la sieste, ranger tel matériel à tel endroit).

    Quant aux décisions concernant le fonctionnement du centre :

    -est-ce que les enfants sont à l'initiative des activités? (exemple si les enfants demandent de faire des cabanes tous les mercredis, est-ce que vous acceptez?)

    -est-ce que les enfants choisissent leurs animateurs? leur groupe d'âge? c'est à dire que si 8 grands veulent aller participer à un atelier chez les petits, c'est ok? à chaque fois? est-ce que des enfants peuvent demander d'avoir un autre animateur pour une fois?

    -est-ce que les enfants définissent le mode d'organisation du goûter? (tous ensemble? chacun dans son coin?)


  17. Plutôt question de société que problème lié aux structures.

    C'est un grand classique, le rôle généralement attribué aux animateurs et autres agents sociaux est de minimiser la violence.

    (chez les animateurs purement techniques, il s'agit plus d'un rôle commercial)

    D'où vient cette violence?

    Bravo pour vos diplômes, ce n'est pas de ça que je vais parler (je précise car ça en aura peut-être l'air).

    Il est mentionné à plusieurs reprises dans le projet pédagogique que les enfants doivent prendre part aux décisions concernant le centre (règles de vie, activités, fonctionnement), or, dans les faits, cela est totalement inexistant;

    Et autant le dire franchement, c'est très rare et quasi impossible.

    Le rendre possible ce serait accepter les décisions des enfants tout à fait banales comme :

    -ne pas participer aux activités

    -détourner du matériel pour en faire ce qu'ils veulent

    -ne pas écouter quand on leur dit quoi faire

    Il faut du courage pour soutenir un fonctionnement comme celui-là.

    Les enfants ont du mal à communiquer entre eux, et ont souvent recours à la violence pour "résoudre" leurs conflits. Certains estiment même que c'est normal.

    Si ça se produit, c'est qu'être violent est un moyen de communication comme un autre.

    Le problème de la violence c'est qu'elle n'est généralement pas considérée comme légitime, elle crée une injustice, un déséquilibre, elle favorise le violent et défavorise celui qui ne l'est pas.

    Apprendre à utiliser la parole n'est donc qu'une solution partielle, car la parole n'empêche pas d'être inéquitable (manipulation, mensonge...)

    Il est même possible d'être violent et équitable (oeil pour oeil).

    Ainsi à mon avis, il n'y a pas de problème de communication, il y a plutôt un problème d'ordre moral = qu'est-ce qu'on préfère comme règle de vie :

    -chacun aura droit à la même part

    -la part de chacun dépendra de son mérite

    Aujourd'hui on va franchement dans la direction du mérite. Tout naturellement, chacun a compris qu'il ne mérite pas la même part que les autres, et que pour avoir une meilleure part, il faut être meilleur que les autres (quitte à les écraser pour cela).

    Les opérationnels sont:

    (...)

    Permettre à chaque enfant de s'exprimer dans le cadre de ces ateliers;

    Instaurer des temps de paroles sur la vie du centre;

    Encourager les enfants à défendre leurs points de vue;

    Créer une boite à idées;

    Expérimenter les propositions émises par les enfants.

    Et voici que la problématique se déplace. De "développer la confiance en soi pour affirmer ses idées" je suggérerais de glisser vers "instaurer des règles de vie collective qui donnent la même importance à chaque personne".

    Là encore, est-ce qu'un animateur, dont le rôle institutionnel est de contrôler les enfants, peut se permettre de ne pas être plus important que les enfants?

    On peut aussi se questionner sur "instaurer des temps de parole"... oui les formateurs et tous les institutionnels aiment bien ce genre de dispositif, surtout quand on les nomme avec des mots comme : "temps de parole collectif" ou "forum citoyen". Il n'empêche que c'est bizarre, dans une structure collective, d'en être rendu à demander aux gens de se parler.

    On ne fait que se parler toute la journée.

    Là encore le problème est ailleurs : on ne se parle pas des choses importantes parce qu'on laisse les autres le faire à notre place, on les laisse décider à notre place. On les laisse faire pour quelle raison?

    Mettre en place des ateliers théâtre valorisant l'importance du respect, de la tolérance et de la solidarité;

    Idem, l'argot socio-culturel passe toujours très bien avec ceux qui ont du pouvoir car... (blablabla je me répète).

    Mais avec des vrais gens, dans de vraies situations?

    Qu'est-ce que le respect? La crainte? une idée morale d'égalité? un principe de non-violence?

    Qu'est-ce que la tolérance? Accepter quelque chose qui nous dégoûte? Ça mériterait d'être approfondi.

    Qu'est-ce que la solidarité? Bon ça on sait, mais on ne fait pas spécialement.

    Les enfants prennent plaisir à venir jouer « sur scène », tant verbalement que gestuellement

    Lors des 4 dernières séances, 0 enfant refuse de venir s’exprimer.

    Avec un côté ironique, donc, car le théâtre est essentiellement un engagement individuel.

    Etonnant aussi de choisir comme éval "aucun enfant ne refuse de venir s'exprimer".

    S'exprimer sur quoi? Un truc important? Un truc personnel? Pourquoi refuserait-il? Refuser n'est-ce pas un signe de confiance en soi? Ne pas refuser, n'est-ce pas un signe de soumission? Soumission au groupe ou à une personne en particulier?

    Encourager les enfants à défendre leurs points de vue

    La parole n’est pas monopolisée par une poignée d’enfants

    Lors de désaccords, chaque point de vue a pu être défendu

    Hé! :biggrin: Sérieusement! D'accord il ne faut pas se désavouer dans la conclusion...

    Mais quel est donc ce dispositif miracle qui fait qu'en quelques mois les enfants se parlent, s'écoutent et se considèrent de façon juste? On est quelques millions à s'y intéresser en france, tu détiens un sacré filon!


  18. Légalement ton employeur te doit 11h de "repos" quotidien, c'est à dire onze heures pendant lesquelles personne ne te demande rien.

    Légalement, ces 11h peuvent devenir 8h par jour.

    Légalement, ces 8h peuvent être reportées après le séjour.

    Il faut se mettre d'accord avec l'employeur au moment de l'embauche.

    L'employeur ment facilement au moment d'embaucher, il faut lui demander des explications. Ne pas se contenter de quelqu'un qui dit "oui nos animateurs ont le temps de se reposer".

    Mais quand on montre un peu les griffes à un employeur, il est forcément tenté de préférer un animateur qui se laissera faire bêtement. Les jeunes animateurs aiment être traités comme des esclaves, ils ont l'impression que plus c'est dur, mieux ils servent la société.

    Ce qu'il faut refuser tout d'abord, c'est le statut de volontaire, c'est un système organisé pour abuser de la naïveté des jeunes. Il n'y a aucun animateur vieux car les employeurs n'arrivent pas à baratiner les vieux (alors que les jeunes ça se fait facilement).

    Donc refuser le contrat d'engagement éducatif.

    Je ne dirais pas qu'il faut "se cantonner" aux centres de loisirs.

    C'est très bien, les alsh. Ce n'est pas le même travail.

    L'ALSH c'est la possibilité de travailler avec des gens qui restent, avec des familles, de revoir les gens régulièrement.


  19. Et la justice sociale, qu'est-ce que c'est?

    La disparition des accueils de loisirs ne seront pas du fait de la gauche, mais des libéraux en général qu'ils se réclament de gauche ou de droite.

    Je n'avais pas pensé à quelque chose d'aussi extrême. Les enfants ne disparaîtront pas, par quoi seraient remplacés les accueils de loisirs? Tu veux dire qu'ils vont un peu changer les conditions d'accueil et trouver un nouveau mot?

    Sur la privatisation de l'école, on n'est pas tout à fait d'accord. Car tant qu'elle appartient à l'Etat, il est toujours possible de la changer.

    C'est ce que je dis mais ok c'est pas ce que tu dis. Enfin c'est ce que tu dis que je ne dis pas. Comment dire...

    Une fois qu'elle appartiendra aux marchés, les lois de la concurrence libre et non faussée s'appliqueront.

    Tu vois, c'est ça qui est paradoxal. Maîtriser l'école à travers l'état n'est pas beaucoup plus facile qu'émettre des lois qui permettraient de contrôler l'économie de marché. Il suffit de voir comment a fonctionné la loi de modification des horaires scolaires.

    et les enfants un marché permettant de vendre le produit.

    Les enfants pourraient peut-être aussi se trouver en situation d'être le produit.

    En ce qui me concerne, ce modèle est opposé à mon idéal

    Biensûr, moi aussi. Ce qui me gêne le plus est que le pouvoir vient trop de la monnaie, car la monnaie nous pousse à prendre des décisions que nous ne prendrions pas sans elle.

    Que l'école soit contrôlée par l'état ou par les communes je n'y ai pas réfléchi.

    Donc faire payer plus d'impôts à ceux qui font le plus de pression parce qu'ils sont très très riches. Donc mettre en place une politique radicalement différente de celle qui est appliquée en ce moment (et qui l'était déjà sous le règne du petit Nicolas).

    Non je crois que tu te méprends sur ce point précis. Le gouvernement précédent et ses commissions ont émis l'idée d'une taxe sur l'hotellerie de luxe pour financer et maintenir le système actuel des colonies de vacances.

    Mes souvenirs sont un peu effacés. C'est cette commission qui avait fait dire dans tous les journaux que tel pourcentage d'enfants ne partent jamais en vacances...

    Ce qui est complètement crétin, les enfants sont en vacances quand ils ne sont pas à l'école, ne pas confondre volontairement avec les adultes qui travaillent tous les jours de l'année pour certains et ne peuvent effectivement pas prendre de vacances. Autre truc de langage, cette commission considère que les enfants qui "partent en vacances" sont ceux qui passent tant de nuits par an en dehors de leur famille.

    La politique économique n'est pas forcément juste, en effet.