Quentin

AnimNautes
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Messages posté(e)s par Quentin


  1. Entièrement d'accord avec Cesco.

    Au-delà des étiquettes faciles, il y a aussi le souci gênant de la généralisation : les enfants qui viendront en séjour n'auront pas TOUS les mêmes déficiences. Vouloir les réduire à des enfants de 4 à 6 ans, c'est une manière un peu étrange de concevoir le handicap. Ils seront différents et leurs dossiers, ou les échanges que tu pourras (devrais) avoir en amont avec les familles, confirmeront tout cela. Il ne faut pas réfléchir avec une approche collective mais avant tout individuelle.

    Bref, un directeur qui tient ce discours m'inquiète un peu. En fait, je pense surtout que je fuirais en courant parce que le fonctionnement du séjour risque d'être à l'avenant ! Pour ta première colo, assure-toi de travailler dans un séjour dont le fonctionnement te plaît, avec une équipe qui partage les mêmes points de vue que toi.

    Quentin


  2. Salut Louise,

    Si ta directrice envisage d'organiser plusieurs réunions de préparation, c'est déjà un bon point ! Suivant l'effectif du séjour ou le fonctionnement retenu, certaines colos demandent en effet une prépa importante. L'usage des mails est courant et ne serait gênant que si aucune rencontre physique n'avait lieu. Il y a souvent pas mal d'infos descendantes à transmettre et le mail est alors pratique (ex : coordonnées de l'équipe, plan du bâtiment, etc).

    Pour ta prochaine réunion, la directrice t'enverra probablement un ordre du jour. Tu connaîtras alors les points abordés et pourras t'y préparer en conséquence. N'hésite pas à préparer quelques questions ou à lister certaines idées, tant dans les activités que dans le fonctionnement, en fonction de ce que tu connais déjà du séjour. Donne aussi ton avis, prends position pendant la réunion : c'est toujours gênant quand on quitte une réunion avec le sentiment de s'être tu...

    Comme l'a dit Rype, ne t'inquiète pas par rapport à ton statut de stagiaire : les "différences" sont vite gommées !

    Quentin


  3. Bonjour,

    En regardant ce forum je vois aussi que si la DDCS nous avait dit en juin que l'agrement qui avait été donné avec le numero 54org...concernait un dossier imcomplet je n'aurai pas envoyé d'argent et je me serais dirigé vers un organisme capable. Mais c'est seulement en juillet qu'ils nous l'ont avoués.

    Il y a souvent des confusions de la part des parents sur le rôle joué par la DDCS. Ces confusions sont malheureusement entretenues par les organisateurs de colonies de vacances eux-mêmes, qui utilisent le mot "agrément" à tort et à travers, donnant l'impression d'un contrôle a priori de l'administration.

    Pour être reconnu organisateur de colonies de vacances, il faut préalablement à l'organisation des séjours fournir à la DDCS une attestation d'assurance ainsi qu'un projet éducatif, en plus de quelques renseignements administratifs. Si les documents fournis sont complets et en règle, la DDCS délivre un numéro d'organisateur à la structure.

    Une fois qu'une structure dispose d'un numéro d'organisateur, elle peut organiser des colonies de vacances en les déclarant à la DDCS de son département d'implantation au plus tard 2 mois avant le début du séjour. Il s'agit pour l'organisateur d'indiquer les dates du séjour, le nombre de mineurs attendus, le centre qui accueillera les enfants, l'identité du déclarant, etc. En retour, la DDCS délivre un numéro de déclaration du séjour si les informations fournies n'entrent pas en contradiction avec la réglementation. Par exemple, si l'organisateur annonce accueillir 50 enfants avec seulement 3 animateurs, la DDCS s'opposera à l'organisation du séjour et exigera de l'organisateur un respect des taux d'encadrement réglementaires.

    Reste ensuite à l'organisateur, au plus tard 8 jours avant le début du séjour, de déclarer l'identité des personnes qui encadreront les enfants et l'effectif exact des participants, en plus des numéros de téléphone à joindre en cas de souci. Si cette dernière déclaration n'est pas faite dans les délais impartis, la DDCS peut s'opposer à l'ouverture de l'accueil. Mais dans ce cas, l'interdiction tombe quelques jours avant le début des séjours, soit bien après que les parents ont inscrit leurs enfants...

    Avant le séjour, la DDCS s'assure donc du respect de règles minimales en matière de taux d'encadrement (ratio enfants/animateurs) et d'hébergement (centre agréé pour l'accueil de mineurs). Les autres questions relevant de l'hygiène, de la pédagogie ou encore de la sécurité ne peuvent être contrôlées préalablement par la DDCS. Celle-ci peut en revanche inspecter les séjours pendant leur déroulement et procéder le cas échéant à des fermetures admnistratives, comme ce fut le cas dans les Côtes-d'Armor à deux reprises cet été.

    Dans le cadre d'une arnaque pure et simple (le séjour proposé n'a pas lieu), les pouvoirs de la DDCS s'arrêtent là, car cela relève alors d'une fraude économique qui doit être instruite par d'autres administrations.


  4. Bonjour Sofos,

    Il sera toujours difficile de t'apporter des solutions sur une situation dont nous avons finalement peu d'éléments. Les conseils de Jean à la fin de son message sont simples en apparence. Mais mis en application de façon constante, ils peuvent porter leurs fruits à condition d'accepter que ce travail se mènera forcément sur le long terme. En d'autres mots, le changement ne sera pas immédiat.

    Vous vous passez le gamin entre vous, vous le confiez à un autre centre, vous l'isolez à une autre table : ce sont des réponses immédiates. D'un côté, elles permettent de garder son calme : envoyer l'enfant ailleurs, c'est une façon de ne pas s'énerver devant lui et donc de passer la main à temps. Sauf que répétée de façon permanente, cette attitude conduit à exclure complètement l'enfant de la vie du centre.

    Quand on est dans cette impasse, il faut reconsidérer toute la situation. Et admettre que les réponses apportées jusqu'alors n'étaient pas forcément les bonnes. Je ne te jette pas la pierre, hein ! Mais je renverserais complètement les choses : est-ce que cet enfant n'a pas plutôt besoin d'un animateur référent au lieu d'être "trimballé" d'un animateur à l'autre à chaque bêtise ? Un animateur capable d'entendre des insultes et de supporter des crises sans se départir de son calme ? Un animateur qui saurait tisser une relation privilégiée avec cet enfant ? Cela contribuerait à instaurer un cadre précis et juste à l'enfant.

    Quant aux parents, s'ils n'ont pas envie de parler de leur enfant, c'est peut-être qu'ils n'ont pas envie de se faire engueuler. Quand on propose un RDV à des parents dont le gamin fait des bêtises répétées, je pense qu'ls s'attendent logiquement à ce qu'on leur parle de risque d'exclusion. Si la situation le permet (c'est-à-dire si vous avez dans l'équipe quelqu'un qui se sent à même d'être le référent de cet enfant), alors il faut partir du principe que vous allez garder cet enfant au centre de loisirs et l'annoncer comme tel aux parents. L'objet d'un RDV avec eux, ça ne doit pas être de parler de risque d'exclusion : le but est d'arriver à mieux comprendre l'enfant, de chercher des solutions en commun avec les parents (parce qu'eux aussi doivent avoir les mêmes difficultés).

    Renverser les choses, c'est arriver à parler positivement de cet enfant. Qu'il entende aussi qu'à un moment, un adulte peut s'intéresser à lui autrement que quand il fait des bêtises. Commencer à lui renvoyer une image agréable de lui-même et lui donner envie de venir au centre de loisirs.

    Là, c'est clairement à ton directeur de se bouger. Ce dont je parle plus haut, ça demande effectivement de la disponibilité. A lui de remuer sa hiérarchie s'il le faut pour obtenir plus de moyens ou tout simplement se débrouiller pour être plus présent sur le terrain.

    Quentin


  5. Bonjour Béatrice,

    Le fonctionnement de ce centre de vacances reste pour moi un grand mystère étant donné que nous n'avons jamais eu un contact HUMAIN au sein de cette organisation.

    Je ne suis pas surpris. Non pas que je connaisse en détail SVF, mais c'est une constante de certains organisateurs de se réfugier derrière leur site Internet. Brandir des chartes de qualité ou des chiffres de satisfaction vise finalement à ce que les parents ne se posent aucune question. Et achètent (car c'est bien de cela qu'il s'agit) une colonie de vacances sans s'intéresser au coeur de tout, c'est-à-dire le projet éducatif qui permet véritablement d'établir des différences entre chaque organisme.

    J'ai déjà eu l'occasion de dire ici tout le mal que je pensais des chartes de qualité dont l'objectif premier est d'endormir la confiance des parents en parlant d'engagements à tort et à travers. Aucune charte de qualité n'aborde le domaine pédagogique, alors que c'est celui-ci qui devrait engager le plus un organisateur. Je suis toujours amusé de voir qu'un organisateur s'engage à traiter les réclamations des parents sous 3 semaines... mais ne s'engage surtout pas sur l'autonomie, le pouvoir de décision...

    On peut réserver un séjour en ligne, mais à mon sens qu'après avoir réussi à établir un premier contact avec un organisateur. Votre exemple comme d'autres dans ce forum montrent que lorsque la communication est inexistante en amont, elle l'est tout autant pendant le séjour...


  6. Noël,

    Je n'ignore rien de la responsabilité contractuelle de l'organisateur ni des délits commis. J'appelle simplement à plus de nuance : un organisme à éviter, ce n'est pas qu'un organisme qui se fait son beurre sur le dos des mioches... Ce peut être aussi un organisme qui recrute ses directeurs sans les rencontrer, un organisme dirigé par des gens pleins de bonne volonté mais totalement incompétents, etc.

    Je te rejoins ben évidemment sur le fait que les colos ne doivent pas être organisées par des acteurs dont la logique est le profit. Mais dire que la recherche d'économies est l'unique façon de faire des organisateurs, c'est faux et réducteur. Quant à dire qu'on en a jamais que pour son argent, et bien ça se saurait si les plus chers étaient les meilleurs... Ce sont parfois ceux qui dépensent le plus en com et le moins en péda !


  7. Bonjour,

    Que l'information soit véridique ou bidon, elle est parfaitement plausible, tant ce genre de problème se rencontre fréquemment : la décalage entre ce qui est annoncé et ce qui se passe sur le terrain.

    Dire que c'est la faute de l'organisme qui veut faire des économies, c'est un raccourci plaisant mais loin d'être suffisant. Il existe des organismes qui, sans se lancer dans une course à la marge, s'avèrent finalement assez légers dans l'organisation de leurs séjours. Dans le cas qui nous intéresse, l'organisme a-t-il été visiter le camping avant de le sélectionner pour y organiser une colo ? s'est-il contenté d'assertions au téléphone de la part du gérant du camping ? est-ce que celui qui a écrit le descriptif a discuté avec celui qui a fait la visite ? est-ce que celui qui a fait la visite avait comme critère sur sa fiche la qualité des WC ? etc.

    Si dans cet exemple, la responsabilité de l'organisme semble évidente, il existe beaucoup de situations où l'organisme donne les moyens financiers, humains ou matériels de bien faire mais où les directeurs de séjours ne réalisent pas les investissements nécessaires. Parfois, ils pensent que les achats hors alimentaire ne sont pas de leur ressort ; parfois, ils pensent qu'ils doivent rendre le maximum de sous à l'organisme ; parfois, ils ne pensent même pas à la façon d'améliorer leurs aménagements de centres par quelques achats simples ; etc.

    Ceci pour dire que chercher la faille dans les responsabilités de chacun, c'est autrement plus intéressant que d'incriminer facilement la recherche permanente d'économies.

    Quentin


  8. Salut Ad,

    Il y a deux données importantes qui manquent à ton message : l'âge des participants.et la nature des activités qui influent beaucoup sur les blessures en tout genre.

    Sur ta liste :

    - Sachets individuels : 150 (5 à 7 / trousse / animateur )

    Je ne sais pas ce que tu entends par là... Si c'est un sachet zip vide pour y mettre les déchets (bandes de pansements, etc) quand il n'y a pas de poubelle à proximité, c'est une bonne idée. Ca permet d'éviter que ces déchets se baladent dans la trousse de secours au contact d'autres produits.

    - 200 compresses stériles

    - 300 pansements individuels

    J'inverserais ces deux nombres. Pour désinfecter une plaie, on utilise souvent plus qu'une compresse alors qu'on ne posera qu'un seul pansement dessus. Certains diront que les pansements sont à changer régulièrement : je préfère pour ma part poser un pansement dans les premières heures puis laisser respirer la plaie par la suite.

    - Biafine 2 tubes

    La Biafine mise par quelqu'un qui ne sait pas s'en servir, ça donne des résultats catastrophiques. Comme celui de mettre de la Biafine alors que le soleil continue à taper : ça ne fera qu'accentuer la brûlure. Mieux vaut réfléchir aux conditions d'exposition et se battre pour que les enfants mettent tous de la crème solaire.

    - Sparadrap 3 rouleaux

    Pourquoi si peu alors que tu auras 20 trousses de secours ? J'en mettrais 1 par trousse, plus 2 ou 3 en réserve à l'infirmerie.

    - Gel antiseptique 1 flacon

    Même chose, j'en mettrais un par trousse sachant qu'on n'a pas forcément un point d'eau à proximité quand on soigne un enfant.

    A bientôt,

    Quentin


  9. Salut Tom,

    On ne peut pas vraiment parler en terme de chance... Pour être recontacté, il faut déjà que ta candidature corresponde au poste recherché. Il y a peut-être pour ce poste des critères d'âge, d'implantation géographique, de compétences... Si tu y réponds, la sélection s'opèrera alors sur tes expériences et le contenu de ta lettre de motivation.

    Chaque directeur effectue son recrutement différemment. Pour ma part, j'écarte déjà toutes les candidatures multipostées à plusieurs directeurs, les dossiers incomplets, etc. Ensuite, je passe environ 30 secondes sur une lettre de motivation, souvent plus déterminante à mes yeux qu'un CV. Si la candidature correspond à un profil recherché, je la mets de côté et propose assez vite un entretien. En moyenne, j'écarte 15 candidatures pour 1 poste proposé.

    Si tu n'as pas de réponse, n'oublie pas de relancer l'organisme !

    Quentin


  10. En tout premier lieu, je pense en effet comme toi qu'il serait plus efficace d'évoquer dans leur forums les thèmes qui en ont un. C'est le cas de la télé. Comme il me semble que tu as des fonctions (modérateur ?) au niveau du présent site, peut-être pourrais-tu procéder aux corrections nécessaires et remettre là où elles doivent être les remarques relatives à la télé.

    Je n'ignore pas que sur un forum, les échanges rebondissent très vite et s'éloignent peu à peu du sujet de départ. Je ne vais pas pour autant supprimer des bouts de messages pour les insérer dans un autre sujet de discussion, ça rendrait l'un et l'autre incompréhensible. C'était davantage un appel, pour l'avenir, à parler de la télé sur le fil consacré.

    Au passage, ça réactivera le forum, ce qui serait très opportun compte tenu qu'avec les J.O. personne n'osera dire qu'il n'a pas de récepteur dans sa colo et il sera intéressant de savoir comment sera traitée l'inévitable demande de télé de la part des enfants au-delà des J.O.

    Noël, avant de croire que tu es le dernier rempart en France contre l'intrusion de la télé en colo, renseigne-toi autour de tes confrères. Cette habitude de s'ériger en seul gardien de valeurs soit-disant oubliées, c'est fatigant... D'autres que toi se sont déjà saisi de ces problèmes et ont adopté un fonctionnement spécifique, peut-être proche du tien. C'est le cas pour la télé, pour les boums, etc.

    Bien entendu, l'évocation que tu fais de supposés problèmes rencontrés par les garçons ne saurait avoir pour effet d'éviter les réels problèmes rencontrés par les filles. Je préfère penser qu'il ne s'agit pas là d'un nième mécanisme d'évitement.

    S'ériger en contempteur des interventions sur le forum sans les lire, c'est problématique. Je n'ai pas évité le sujet, j'y ai déjà répondu. Mais tu ne m'as pas lu, comme tu ne lis pas les interventions précédentes, persuadé que tu es d'être le seul à être clairvoyant dans le fonctionnement des ACM aujourd'hui, les autres n'étant que des moutons perdus.

    Ce que tu cites concernant Wal Mart est connexe mais pas du même ordre: il n'est pas sur le registre de l'hypersexualisation mais sur celui des cosmétiques "santé". Rien à voir avec ce que j'avais cité l'an dernier de cette même chaîne qu'un ami prof à Princeton m'avait envoyé et qui débarque en France (sous-vêtements et maillots rembourrés, voire provoquants dès taille 6 ans) sauf, bien entendu, chez les vendeurs "bien-pensants".

    Rien à voir, pas si sûr... Il y a bien une tendance au raccourcissement du temps de l'enfance, qui s'exprime sous des formes variées : début de la puberté plus précoce chez certains enfants, notamment pour des raisons endocrinologiques liées à notre mode de vie et notre exposition aux polluants ; pression de la performance chez des enfants à qui l'on réduit les plages et de jeu et d'imaginaire ; etc. L'arrivée de ces produits cosmétiques surfe sur cette même vague, qui voit les enfants se comporter en adultes miniatures, dotés de leur trousse de toilette complète. Il y a chez certains adultes un plaisir étrange à les voir se comporter en petits adultes, une fierté peut-être à les voir adopter des codes de grands (sauf qu'ils n'en jouent pas). En réduisant l'enfant à un adulte miniature, ce n'est pas étonnant qu'on l'amène ensuite à défiler sur des podiums comme les grands...

    Quentin


  11. Bonsoir,

    Pour plus de lisibilité, merci de poursuivre les échanges sur la place de la télé en colo dans le sujet qui a été démarré il y a quelque temps. Cela évitera aux AnimNautes qui vous liront plus tard de devoir passer d'un sujet à l'autre pour garder le fil...

    Par rapport à ton dernier message Noël, je tiens d'abord à dire que je reste méfiant par rapport au terme d'hypersexualisation. Il est récent (les premières occurences dans la presse française datent de 2005), les définitions varient beaucoup et son importation du Canada ne permet pas toujours de coller à des réalités plus européennes.

    Il y a bien un phénomène, mais il me semble plus alimenté par des actions marketing que par des messages médiatiques. Aux Etats-Unis, Wal Mart a lancé récemment la ligne Geogirl pour les ados, composée de produits de beauté dont certains anti-âge. L'objectif, c'est bien de créer une angoisse autour du vieillissement et d'encourager la conso de ces produits dès le plus jeune âge pour s'assurer la fidélité de ces clientes quand elles seront plus grandes.

    En France, il y a quand même un paquet de résistances culturelles à ce genre de choses. Si vous feuillez le catalogue de la Redoute et des 3 Suisses, vous ne trouverez pas de strings ni de soutien gorge rembourré. Il y a bien eu des tentatives de lancer des produits sur des segments cosmétiques et mode à destination des enfants mais la prudence reste vive. L'année dernière, Abercrombie Kids avait ainsi dû retirer de la vente des maillots de bain rembourrés sous la pression des consommateurs.

    Reste tout l'univers ambiant où l'image du corps est sexualisée et auquel les enfants peuvent être sensibles pour se conformer à ce qu'on attend d'eux. Encore une fois, c'est à nous de réfléchir à nos actions, de sensibiliser les enfants, etc.

    Concernant les garçons, je n'ai malheureusement pas d'étude à conseiller. Je n'en ai pas trouvé, alors qu'il y a toute une littérature pour le phénomène chez les filles. Je reste cependant convaincu que les garçons souffrent tout autant que les filles de certains messages. A la télé, on leur conseille d'être beaux, musclés et riches s'ils veulent plaire. Ce culte de la performance peut être particulièrement destructeur à un jeune âge. Il est à relier avec une angoisse énorme sur la performance sexuelle.

    On incrimine aussi souvent le porno, responsable de véhiculer une image déformée de la sexualité et de valoriser les garçons comme dominants. On avance qu'il génère des comportements violents dans la sexualité des garçons. Internet et son accès facile aux images porno aurait déclenché tout cela (oubliant qu'avant, on se refilait au collège des cassettes VHS de pornos enregistrés en cachette sur Canal+). Le problème dont on parle peu, c'est que ça peut surtout générer un vrai mal être pour les garçons qui ne sentent pas à la hauteur et générer une perte d'estime de soi.

    Si certains ont des données plus scientifiques, je suis preneur...

    Quentin


  12. Je rejoins Jean sur cette analyse. Ca me rappelle le sujet sur où Noël attaquait bille en tête et s'étonnait ensuite de voir que la télé était toujours absente des ACM. Noël avait alors suggéré qu'il s'agisse d'auto-censure de la part des participants du forum...

    Je suis volontiers ouvert au débat, mais dès lors que le sujet est posé sur des bases fondées et argumentées. Cela fait trois pages qu'on se rend compte que la boum décrite par Noël n'est pas celle que connaissent les participants du forum. Du coup, certains se font reprocher d'éluder le problème ou de fermer les yeux quand ils disent n'avoir jamais vu de telle boum... Je pense surtout que le problème a été posé de façon sensationnaliste au début et que nous sommes nombreux à ne pas avoir voulu nous embarquer là-dedans en appelant à plus de mesure.

    Au final, nous sommes d'accord sur la plupart des points. Je rajouterai que s'il faut lutter contre l'hypersexualisation des filles et des phénomènes qui y contribuent, il ne faut pas négliger que les enjeux sont les mêmes pour les garçons. Eux aussi sont soumis à des messages véhiculant puissance et domination. Il existe une vraie souffrance chez les garçons qui estiment ne pas répondre à ces codes, souffrance qui peut conduire à une perte de l'estime de soi.

    Quentin


  13. Ou les affiches où on écrit des règles... brrr des souvenirs si ennuyeux...

    Et pourtant, la pratique a toujours cours... Avec toujours les mêmes propositions convenues des enfants lors de l'élaboration des règles, débitant ce que l'adulte attend d'eux : on ne court pas dans les couloirs, on ne crie pas dans le centre, etc. Pauvres enfants... et pauvres anims qui auront le sentiment que ces enfants savent parfaitement s'intégrer en société alors qu'il ne s'agit que d'un conformisme évident !

    Je privilégie une autre approche lors de l'accueil le premier jour : il s'agit de mettre en avant les possibilités offertes par chaque lieu dans le centre. Il s'agit de dire ce que l'on peut y faire : telle salle est destinée au bricolage, telle autre est consacrée aux spectacles... à travers un affichage et un aménagement attrayant. La question des règles d'utilisation de chaque salle ne vient qu'après, au fur et à mesure du séjour, lorsque des problèmes se posent. On en discute avec les enfants (parfois, ce sont mêmes eux qui abordent le sujet) et on trouve des solutions en s'appuyant sur des choses concrètes, sur leur quotidien.

    J'ai toujours trouvé terrible que les règles de vie soient posées le premier jour de façon si formelle. On ne peut pas s'y prendre autrement si l'on veut casser net l'enthousiasme des enfants à partir en colo... Je suis content de partir, mais voici tout ce que je ne devrai pas faire à la colo et voilà ce que je risque si je ne fais pas bien... Un tel concept de départ ne peut que rebuter l'enfant, même si c'est juste inconscient.

    Quentin


  14. Noël,

    Tu déplores mon évitement, je condamne tes raccourcis. Je ne me mets pas d'oeillères sur des problèmes existants, j'essaie simplement de me départir du registre sensationnaliste et émotionnel dans lequel tu inscris tes propos. Si j'appelle à plus de nuance, c'est justement parce que les faits sont plus nuancés.

    Parler de l'exemple des tournantes pour faire le lien avec l'hypersexualisation, ça ne résiste pas à l'analyse. Les tournantes, auxquelles on a donné ce qualificatif au début des années 2000, ce sont des viols en réunion qui existaient avant que les médias ne révèlent le phénomène. On en trouve une trace dans les annales judiciaires en 1966, au moment où, par exemple, il n'y avait encore que deux chaînes de télévision. Ceci pour dire que les médias, qui relaient une certaine image du corps, étaient sûrements étrangers à tout cela à l'époque. Une tournante, ce n'est pas qu'un crime né de l'hypersexualisation, c'est aussi un rite de passage et un phénomène de groupe.

    Revenons aux ACM qui nous intéressent. OK pour être vigilants à ce que les animateurs ne véhiculent pas, dans leurs attitudes, leurs propos, leurs activités, une image réductrice de la femme ou de l'homme "standardisée" suivant les canons du moment. Leur rôle est essentiel, il fallait le souligner.

    Maintenant, ce qui relève de la découverte du corps chez des enfants, je ne le range pas dans la catégorie de la "dérive". Parce que tel que tu es parti, tu nous diras dans trois posts que la masturbation rend sourd... Pisser le plus loin, faut vraiment se draper dans un puritanisme dépassé pour y voir quelque chose de sexuel au sens où il s'agirait de quelque chose à combattre. OK pour y voir le symbole de la puissance virile, mais ça s'arrête là...

    Ce qui m'intéresse, c'est plutôt de savoir comment tu réagirais devant des fillettes de 8 ans venues dans leur valise avec des strings ? devant des garçons qui se glisseraient des mouchoirs dans leur maillot de bain ? Que fais-tu, toi qui refuse de fermer les yeux ?

    Aller dans le concret aidera au débat.

    Quentin


  15. Des exemples de sexualité qui émerge inconsciemment, il y en a autant que la vie en fait . Ils ne sont pas toujours conscients. Comme par exemple les acteurs d'une tournante ne sont pas conscients de ce que supporte la victime et tout à leur plaisir ne réalisent pas le drame qui se joue. Ils n'on en fait pas appris à maîtriser (un peu) leur sexualité débordante.

    Parce que les premières pulsions sexuelles se traduisent par des viols en réunion ? Parce qu'e l'appétit sexuel se traduit par des relations forcées au lieu de relations consenties ? Des adolescents mal à l'aise avec leur sexualité, il y en a beaucoup. Des adolescents violeurs, il y en a beaucoup moins. Le problème ne vient pas d'une sexualité débordante, à mon avis...

    Et bien que la sexualité soit partout émergente, il n'est nullement question de la refouler. Il faut seulement être clairvoyant pour en réguler les excès. Sinon, on peut aussi revenir à l'animalité que chacun de nous a en soi.

    Je me méfie grandement de ce qui est caché derrière la formule "réguler les excès". Ca me rappelle ces gamins cassés par des éducateurs qui se sont alarmés de jeux qui relevaient d'une découverte de la sexualité propre à leur âge, et que ces adultes ont criminalisé. A plaquer nos interprétations d'adultes sur des jeux habituels chez les enfants, on risque de se gourrer complètement. Et d'en faire des adultes mal à l'aise avec leur sexualité à l'âge adulte...

    Quant à mettre sur le même plan deux garçons qui pissent le plus loin et une gamine qui met des maillots de bain rembourrés, j'y vois comme un décalage. Dans le second cas, on imagine aisément que la maman ou le papa a encouragé cet achat voire l'a dicté.

    Quentin


  16. Salut Cesco,

    Merci d'avoir relancé ce sujet. L'accueil est capital et il existe des façons bien différentes de l'organiser. Parfois, c'est réfléchi... parfois, c'est tout l'inverse.

    Je ne suis pas partisan des animateurs déguisés le premier jour, plongeant les enfants dans une histoire dès les premiers instants. Pour entrer dans une histoire, il faut y être disposé, or l'angoisse du premier jour n'y aide pas. Je préfère de loin des accueils simples mais réfléchis.

    Tout d'abord, même si ça semble une évidence, il me semble important d'accueillir autant les enfants que les parents. Et pourtant, j'ai déjà assisté à des visites de centres où les animateurs du séjour ne s'adressaient qu'aux parents, oubliant que c'était les enfants qui allaient y vivre... Je veille donc à m'adresser directement aux enfants. Quelques questions très simples posées aux enfants où il suffit juste de décocher un "oui" ou un "non", c'est un premier pas facile pour que la communication s'amorce. Certains enfants se lancent facilement dans des grandes phrases, d'autres se réfugient derrière un seul mot. Mais le dialogue est là.

    Je suis parfois perçu comme un fou, mais je m'astreins à connaître par coeur le prénom de tous les enfants avant leur arrivée, en regardant les photos sur les dossiers d'inscription. Cela fait partie intégrante de l'accueil. Il n'y a rien de plus terrible que cet anonymat où, dans les 24 premières heures, un enfant se résume à être "toi avec le tee-shirt vert" ou "toi à côté de l'arbre" : être appelé par son prénom, c'est exister, point.

    Concernant la visite du centre, elle a deux objectifs : lever les contigences matérielles et projeter dans la suite du séjour. L'emplacement des WC a autant d'importance que la découverte d'une salle d'activité. Savoir où on va dormir, où on va manger, c'est essentiel. Débarrassés de ces questions, les enfants peuvent entrer dans un séjour. La visite du centre doit aussi permettre de découvrir tout ce qu'il va être possible de faire pendant la colo. Présenter le matériel, proposer de manipuler, découvrir des créations terminées... Le tout en libre service et bien agencé pour donner envie et déjà susciter des idées d'activités.

    Enfin, le repas du premier soir est très important. Avec le cuistot, je fais attention à proposer un repas classique apprécié des enfants. Ca va peut-être faire hurler, mais je suis un adepte du cordon bleu-pâtes le premier soir. Pour une raison toute simple : les enfants ont déjà vécu pas mal de changements par rapport au fonctionnement qu'ils connaissent chez eux, il est donc important de retrouver aussi à la colo des choses "comme à la maison". Le cordon bleu-pâtes, je le range dans ce registre. Père Dodu, il aide à une transition en douceur.

    D'accord avec toi sur le programme de la journée : l'accueil des enfants, c'est distiller les bonnes infos au bon moment, pas les bombarder de trucs qui les dépassent et qu'ils ne retiendront pas. Attention donc à ne pas trop en dire et à se concentrer sur l'essentiel.

    Quentin


  17. Salut Dirlo,

    Il n'y a pas qu'une seule réponse à ta question. Cela dépend de pas mal de facteurs, certains sur lesquels tu peux agir et d'autres qui relèvent davantage de l'organisateur.

    - s'il y a des activités spécifiques sur ton séjour (pêche à la ligne, photographie, etc) : il te faut alors recruter un animateur qui détient cette compétence particulière et qui pourra gérer les animations avec les enfants. Clairement, suivant la compétence recherchée, il faut parfois s'armer de courage pour trouver la perle rare. D'où l'intérêt de s'y prendre dès maintenant (voire, même si c'est trop tard cette année, de commencer les recherches en mars).

    - si ton organisateur te donne des autorisations de recrutement au compte-goutte : c'est presque partout le cas. Demande au moins d'avoir une autorisation ferme, quel quel soit le nombre d'enfants présents au final : tu sauras ainsi quel nombre minimal d'animateurs tu peux recruter. N'hésite pas ensuite à pré-recruter des animateurs, c'est-à-dire à les rencontrer et à ne leur donner un feu vert officiel à leur embauche lorsque l'organisateur t'a lui aussi donné son accord. Ca t'obligera sûrement à boucler ton recrutement en juin.

    - si ton effectif d'animateurs est important : plus tu t'y prendras tôt, plus tu pourras avoir dans ton équipe des profils complémentaires. Avoir fait les 3/4 de son recrutement fin mai, ça me semble une bonne date. Ca va te permettre de caler tes réunions de prépa en juin et d'y ajouter 1 ou 2 anims recrutés au denrier moment si l'effectif d'inscrits évolue à la hausse.

    Quentin


  18. Salut Sabato,

    Je comprends ta déception voire ton dégoût. Mais deux expériences qui ont tourné court sont-elles suffisantes pour penser que tout le monde de l'animation est à l'avenant ? Ce que je lis entre les lignes, c'est que tu as une vision de l'animation précise, avec des valeurs derrière qui ne sont pas que des mots dénués de sens. Et que c'est ta conception de l'animation qui est entrée frontalement contre celle défendue dans l'AL où tu as bossé, d'où le clash inévitable. Rien ne dit que tu ne trouveras pas un autre AL ou une colo dans lesquels les ambitions défendues auprès des enfants correspondront aux tiennes. Et dans ce cas, ça roulera.

    Ce que tu peux en retenir : au-delà de t'assurer que ton contrat de travail sera signé à l'heure, que tu seras bel et bien indemnisé pendant l'AL, il faut que tu creuses avec le directeur sur sa vision de l'accueil des enfants. Un entretien d'embauche se fait dans les deux sens : tu es aussi en droit de poser des questions, de t'assurer que le fonctionnement existant va te convenir. La seule question "Est-ce qu'il y a un thème imposé chaque semaine ?" devrait déjà te suffire à faire un gros tri. Et tu verras alors qu'il existe des AL où les choses tournent rond.

    Concernant les animations formatées et planifiées pour faire plaisir au "parent-consommateur" comme tu dis, les choses sont un peu plus complexes. Je croise souvent des organisateurs qui disent : "Il faut des activités fun et à la mode, c'est ce que réclament les parents". Sauf que ces mêmes parents, on ne leur a rien demandé. On a décrété qu'ils étaient consommateurs et procéduriers, alors que c'est le fonctionnement même de l'AL qui tend à les rendre ainsi. En planifiant tout à l'avance, en mettant des cadres horaires extrêmement rigides, les organisateurs et les directeurs allaient forcément dans le mur : ce n'est pas l'adulte qui fait la journée de l'enfant. Dès lors, le cadre mis en place et annoncé aux parents vole en éclat car les enfants ne s'y retrouvent pas. Et les parents râlent parce que le planning annoncé n'a pas été tenu.

    Renversons maintenant le principe : plutôt que de s'engager auprès des parents sur un programme minuté, on s'engage sur des valeurs et des moyens mis en place. On assure à chaque parent que son gamin pourra aller et venir dans le centre au gré de ses envies, qu'il pourra influer sur le fonctionnement du centre au cours de conseils d'enfants, qu'il aura à sa disposition un vaste matériel pour se lancer dans les activités de son choix, etc. Dans ce cas, on transforme le parent de consommateur en partenaire éducatif. Ce qui fonde son adhésion au fonctionnement du centre, ce ne sont pas les activités annoncées sur le panneau devant le portail, ce sont les valeurs qui correspondent aux siennes. Les parents qui ne s'y retrouvent vraiment pas là-dedans, qui veulent qu'à la fête des mères, leur gamin ramène forcément un cadeau, ils peuvent aller voir ailleurs. On peut essayer de les convaincre, mais les conceptions éducatives sont choses difficilement transformables...

    Bref Sabato, ne t'arrête pas à cet échec, deviens davantage curieux avant de t'engager et tu verras que tu trouveras vite un centre correspondant à tes attentes !

    Quentin


  19. Bonjour,

    Nous avons un bel exemple de cette question dans l'actualité, avec le gouvernement strictement paritaire formé hier. 17 hommes et 17 femmes, la parité est respectée... mais un seul ministère régalien est dirigé par une femme, les autres étant l'apanage des hommes. Si l'on peut se réjouir de l'arrivée massive des femmes, loin des "juppettes" de 1995, il y a encore un bon bout de chemin à faire !

    La parité dogmatique est stupide. Il vaut mieux viser un équilibre, à la fois dans le nombre, les compétences et les rôles assignés à chacun. Mais dans l'animation, combien de temps verra-t-on le rôle dit maternel confié exclusivement aux femmes ? Est-ce qu'un homme n'est pas lui aussi à même de réconforter un enfant, de gérer le linge sale dans l'armoire, d'assurer en cas de pipi au lit ?

    Je me méfie énormément de l'idée que les filles sont plus à l'aise avec des animatrices et les garçons plus à l'aise avec des animateurs. Je m'en tiens à une seule et même règle : le choix de l'enfant. C'est pour cela que j'essaie toujours d'avoir deux AS officiels sur les séjours que je dirige, un garçon et une fille. Lorsqu'un enfant a besoin de soins ou de discuter un peu, c'est lui qui choisit vers quelle personne il se tournera.

    Sur les séjours maternels, il faudrait sans doute réfléchir à ce manque de garçons. Est-ce dû au fait que s'occuper d'enfants petits est perçu comme ingrat ?

    Quentin


  20. Bonjour,

    Il ne faut sans doute pas opposer trop rapidement activités préparées à l'avance et pouvoir de décision des enfants pendant le séjour. L'un et l'autre se complètent plus qu'ils ne s'opposent.

    Préparer une activité, ce n'est pas nécessairement connaître son déroulement de A à Z. Ce peut être aussi l'occasion de s'essayer à quelques tours de main dans une activité technique, s'entraîner à la réalisation d'un jouet en bois, vérifier l'utilisation de tel ou tel matériel avant le séjour. Cela relève du bagage technique de l'animateur et c'est bien cette somme de compétences qui permettra de répondre aux envies des enfants lorsqu'elles se présenteront.

    Programme contractuel ? Sans aller jusqu'à obliger l'enfant à tout faire, c'est quand même souhaitable que les anims disposent de connaissances en amont sur les activités principales du séjour. Quand le lieu d'implantation du séjour permet de faire de la pêche à la ligne, une nuit en bivouac et de la photographie, mieux vaut venir avec quelques idées. Ce qui fonde le cahier des charges, ce n'est pas tant la brochure du séjour que le milieu naturel dans lequel il s'inscrit, car les envies des enfants vont naître des possibilités offertes par le lieu.

    Quant à l'avis des parents : mieux que s'en contrefoutre, on peut aussi expliquer nos choix pédagogiques aux parents. Votre enfant n'a pas fait de poney mais une balade en forêt, c'était sa volonté, il est parti avec quelques copains, ils ont construit une cabane, ils ont décidé d'y dormir dedans, il en garde un souvenir fort... C'est en engageant la discussion qu'on évite de transformer le parent en procédurier soucieux de grapiller un remboursement. Voilà 4 ans que l'organisme pour lequel je travaille fonctionne ainsi, nous n'avons eu que 2 regrets de parents pour des activités présentées dans la brochure et non réalisées. Sans doute des parents à qui nous n'avons pas suffisamment expliqué notre démarche...

    Quentin


  21. Salut Miklc,

    Je ne sais pas si je peux encore me compter dans les jeunes... Mais je suis toujours dans le circuit de l'animation et côtoie chaque année des jeunes animateurs !

    Ce que tu relates ne me semble pas un problème de génération mais "simplement" de médiocrité dans l'animation occasionnelle.Cela fait malheureusement bien longtemps que ça existe... Quand le vulgaire le dispute au sadique, ça donne le genre de colo que tes filles ont vécu.

    D'où vient le problème ? Peut-être d'abord d'une absence totale de préparation de la colo. Ces moments où l'équipe fait connaissance, commence à travailler sur un projet, prépare ensemble des animations... permettent aussi de prendre conscience du rôle éducatif qu'on aura auprès des enfants. Evidemment, si le directeur est aussi médiocre que ses animateurs, le résultat risque d'être pitoyable. Sans aucune préparation, le séjour peut vite virer à la reproduction bête et facile de choses connues, jeux télé en tête. Quant aux brimades qui ne disent pas leur nom, elles sont la traduction d'un manque total de réflexion qui aurait pourtant trouvé sa place dans les temps de préparation.

    Une responsabilité des organismes de formation là-dedans ? Quand on voit que des formateurs donnent leur aval à la mise en place d'animations stupides, on est en droit de se poser la question. En formation, il faut pourtant aller sur le terrain des valeurs, quitte à donner l'impression de passer en force devant les stagiaires en leur imposant notre vision des choses ("non, tu ne prépareras pas de veillée Qui veut gagner des bonbons en stage !"). C'est là qu'une vraie réflexion peut s'amorcer dans leur esprit et ainsi permettre de reconsidérer ce qu'ils ont vécu en tant qu'enfant sous un oeil plus critique.

    Sur la satisfaction de tes filles : c'est tellement classique ! C'est l'argument massue que te brandirait l'organisateur si tu venais à lui parler du séjour. Enfant content = séjour réussi, c'est un raccourci facile mais tellement emprunté ! Cette satisfaction, un enfant qui n'a pas de point de comparaison avec d'autres colos la ressent parce qu'il a objectivement vécu des choses fortes qui ne sont - heureusement - pas toutes du fait des anims. L'enfant qui a déjà quelques colos bien ficelées à son actif sera peut-être moins indulgent... Et encore ! Car la satisfaction est parfois créée de toutes pièces.. Souvenons-nous des animateurs qui insistent lourdement sur la fin de la colo sans préparer aucunement les enfants à la séparation : ceux-là créent des pleurs artificiels le dernier jour et y trouvent la justification recherchée : leur séjour est réussi...

    La satisfaction de tes filles ne porte peut-être que sur des aspects bien précis (la rencontre avec d'autres copines, le plaisir de se retrouver quelque temps sans les parents, le changement d'environnement)... Elles restent critiques sur le fonctionnement, ce qui me fait dire que tes idéaux sur l'éducation ne sont pas tombés dans l'oreille de deux sourdes !

    Bon courage !

    Quentin


  22. Bonjour,

    N'oublions pas que ce forum a pour but de renseigner les parents, pas forcément de virer au débat d'ideés au risque de les perdre (la contradiction a du bon, mais ce n'est peut-être pas le bon endroit pour en discuter).

    En l'occurence, sur la question de rencontrer ou non le directeur du séjour, les parents doivent savoir qu'il existe deux types d'organisateurs :

    - ceux qui organisent des séjours dans un seul et même lieu, dont ils sont souvent propriétaires. Ces colonies de vacances sont généralement dirigées d'année en année par les mêmes personnes. Ces organisateurs, parce que leur équipe est très resserrée, peuvent facilement mettre en relation le directeur et les parents. Parfois, ce directeur est déjà celui qui s'occupe du standard téléphonique.

    - ceux qui organisent des séjours dans différentes destinations, en France comme à l'étranger. Il s'agit ici des organisateurs les plus visibles sur Internet, qui proposent ainsi un panel de séjours très important. Il est souvent difficile pour eux de mettre en relation le directeur et les parents, car les personnes en charge du standard téléphonique ne connaissent souvent pas les équipes à cause de la grande taille de ces organismes. Cela ne veut pas dire que le directeur n'est pas recruté, ni que c'est un incompétent notoire ! Il ne faut donc pas tirer de conclusions hâtives de ce fonctionnement.

    Il est certes souhaitable que tout organisateur, quel que soit sa taille, se donne les moyens de favoriser la relation entre les familles et le directeur. Réunion de présentation, disponibilité par e-mail, courrier adressé avant le séjour... Les parents peuvent "cuisiner" au téléphone les organisateurs qui ne mettent pas en place ce type de fonctionnement pour obtenir le plus de précisions possibles. Si les réponses sont évasives, peu claires ou si vous sentez qu'on tente de vous vendre coûte que coûte le séjour, alors fuyez. SI en revanche, à défaut de pouvoir parler au directeur, vous sentez que votre interlocuteur connaît le séjour dont vous parlez et qu'il apporte des réponses claires à vos questions, soyez en confiance.

    Quentin


  23. Cet organisateur m'a proposé d'encadrer un séjour il y a un an. Lorsqu'il m'a fait part de cette lettre, j'ai immédiatement refusé en faisant part de mon indignation. Celui-ci s'est montré étonné en disant que j'étais le premier à avoir une telle réaction. Les animateurs et les directeurs auraient-ils si peu de sens critique ? :bigemo_harabe_net-79:

    Eh bien cet organisateur a la mémoire courte. J'ai travaillé pour lui en 2008 en tant que directeur. Cette lettre m'a été transmise après que je me sois engagé (ce document est envoyé avec le dossier de préparation du séjour). Lorsque je l'ai lue, j'ai effectivement songé à claquer la porte tout de suite mais j'ai d'abord envoyé un courrier demandant des explications, en expliquant que je me refusais à lire cette lettre en l'état.

    Soulignons d'abord que la brochure de cet organisateur mentionne la possibilité d'avoir un AS homme ou femme (il est écrit dans la composition de l'encadrement : "1 Assistant(e) Sanitaire"). Autrement dit, ils ne vont pas jusqu'à l'extrême de la lettre dans leur communication officielle auprès des parents. J'y vois comme une contradiction.

    Voici un extrait de la réponse à mon courrier :

    "Notre lettre ouverte a pour vocation de sensibiliser nos directrices et directeurs à la prévention de la pédophilie. Les dispositions que nous demandons ne sont pas applicables à la lettre mais elles donnent le sens très important de notre démarche. Chaque séjour, chaque équipe et surtout chaque directrice ou directeur effectue les ajustements nécessaires en fonction de son expérience et de sa propre réflexion.

    Toutes nos directrices et tous nos directeurs n’ont pas réfléchi de la même manière sur ce sujet. Certaines et certains, comme c’est le cas pour toi, ont parfaitement analysé le problème et l’ont intégré dans la formation qu’il dispense à leur équipe. Ce n’est pas le cas pour tous."

    J'ai donc traduit le message de la façon suivante : "l'ajustement nécessaire" a consisté à jeter la lettre à la poubelle.

    Quentin


  24. Bonjour,

    Il est sûr que l'accident de Beaune en 1982 a profondément marqué les organisateurs de colonies de vacances qui ont recours au car pour transporter les enfants. Dans cet accident, beaucoup de frères et soeurs ont disparu. Dans une seule famille, ce sont ainsi sept enfants qui sont morts dans l'accident.

    Néanmoins, il n'existe aucune obligation réglementaire à séparer les fratries lors d'un voyage avec plusieurs cars. Chaque organisateur a sa politique en la matière. Juste après l'accident, ce type de mesure a pu être pris. Je ne sais pas si c'est toujours le cas aujourd'hui.

    Mais cela revient quand même à se lancer dans un pronostic morbide. Au départ, il y a déjà suffisamment d'angoisse chez certains parents pour ne pas en ajouter. Le plus souvent, lorsque des groupes sont constitués pour les cars, ils le sont sur des critères comme la tranche d'âge ou le séjour.

    Quentin


  25. Bonsoir,

    Savez vous si le cuisinier et le directeur font parti de l'équipe d'animation ?

    Plus précisément, quand il est affiché dans le descriptif de la colonie 1 animateur pour 8 enfants, est ce que le cuisinier et le directeur sont considérés comme animateurs ?

    D'un point de vue réglementaire, et compte tenu de l'âge de vos enfants, le directeur ne peut pas être compté comme animateur dans l'effectif. Ce n'est le cas que pour un séjour de 20 mineurs maximum, âgés d'au moins 14 ans. Le séjour auquel ont participé vos enfants ne semble pas correspondre à ces caractéristiques. Voir notamment ce tableau récapitulatif.

    Concernant le cuisinier, c'est encore moins le cas : si les animateurs et directeurs sont déclarés auprès des services de Jeunesse et Sports pour le calcul du taux d'encadrement, ce n'est pas le cas du personnel technique et de cuisine.

    Bonne soirée,

    Quentin