Quelques Situations Discutées En Entrevue

[Aude 5]

Disons Cassou, que nous n avons pas la meme "philosophie" de l animation, il y a beaucoup de cnetres en france qui fonctionnent comme le tien, avec des themes, et meme des heros (genre colo Harry potter), mais pour beaucoup sur ce forum nous ne voulons pas fonctionner comme ca: a quoi sert de s occuper d un gamin en centre si c est pour le remettre devant ses heros tele? Ne rien lui offrir de nouveau donc, le laisser dans ses habitudes et ne rien lui faire decouvrir d autres que ce qu il connait deja, alors effectivement, autant le laisser devant la tele....

[Olivier 10]

le personnel connait très bien la clientèle

Voilà des termes qui me font bondir quand on parle d'animation... :enerve:

[cassou 0]

Pouquoi Olivier? Parce que tu ne connais pas bien la clientèle avec laquelle tu travailles???

[Quentin 5]

Pouquoi Olivier? Parce que tu ne connais pas bien la clientèle avec laquelle tu travailles???

Il s'agit peut-être là encore d'un problème de vocabulaire entre le Québec et la France. En fait Cassou, le terme "clientèle" est très connoté en France et se rapport plus à une logique de consommation que nous sommes nombreux à combattre dans ce forum (et pas qu'ici heureusement !).

En général, le client est celui qui paie pour des prestations annoncées à l'avance et à qui on doit tout ("le client est roi") au motif qu'il a sorti son chéquier... Je préfère éviter de parler de client (surtout que celui qui paie, c'est le parent, pas l'enfant). Pour moi, un enfant en colo est d'abord un vacancier avant d'être un consommateur.

[cassou 0]

Alors, je me reprend et je dis que l'on connait bien les vacanciers pour etre plus claire. Le problème est-il encore le mme maintenant?

[Mistral 0]

Je suis entièrement d'accord avec toi, Cassou. Les enfants demandent d'été en été d'avoir certaine thématique, alors les moniteurs les mettent en place, en essayant aussi de leur faire apprendre, tout en s'amusent. Mistral

[nico 0]

ben oui, ils demandent ce qu'ils connaissent... ça s'apelle les habitudes et si on ne remet pas ça en question on se complait dedans...

[cassou 0]

j'pense qu'on s'amuse à tourner en rond. est-ce que ca donne vraiment la peine de continuer à suivre ce cercle vicieux?

[nico 0]

bah non, c'est pour ça que les laisser vivre sans imposer des thèmes à la con bien souvent redondants, ça pourrait enfin permettre de sortir des banalités. La liberté serait plus grande sans pour autant perdre en originalité...

[cassou 0]

nico, j'pense que tu n'as pas compris ce que j'ai écrit. ce que je disait ce que présentement, la seule chose que l'on fait sur cette discussion c'est répéter à tour de role ce que l'on a déjà dit. Nous on dit que tout le monde est vraiment contents au Québec avec notre fonctionnement et que ce n'est pas l'habitude et vous nous répondez que c'est l'habitude et qu'ils aiment seulement parce qu'ils sont ignorants et vous nous répétez que votre système est bien meilleur que le notre. :enerve:

[nico 0]

bah si t'as pas envie de comprendre pourquoi on pense ça et que ça te satisfait c'est très bien...

[Quentin 5]

Je relance ce "vieux" sujet qui porte essentiellement sur la question : "Faut-il laisser le choix aux enfants ou leur imposer un planning d'activités décidées par les anims ?" (ça, c'est un digest pour ceux qui ont la flemme de relire les 6 pages) :D

Je suis tombé sur un article des Céméa Bretagne assez intéressant, car il apporte un contrepoint à tout ce qui vient d'être dit. Son titre veut tout dire : "Ici c’est pas bien, on doit choisir ce qu’on veut faire !". C'est une phrase authentique, prononcée par un enfant en colo, qui n'appréciait pas la liberté de choix que les animateurs avaient instauré pendant le séjour. Bref, sans doute peu habitué à l'acte de choix, il a vécu la possibilité de décider lui-même de ses activités comme une contrainte.

D'où cette question : si beaucoup de projets péda affirment dans leurs valeurs la notion de "l'enfant acteur de ses vacances", comment faire pour habituer les enfants au choix, leur expliquer qu'ils ont réellement la possibilité de faire ce qu'ils veulent (dans un cadre donné, tout de même) ?

Avez-vous été déjà confrontés à des enfants qui vivaient le choix comme quelque chose d'insécurisant ? des enfants qui avaient besoin d'être accompagnés à ce point par leurs animateurs ?

Modifié 14 février 2006 par Quentin

[nico 0]

il y a toujours des loulous qui préfèrent etre pris en charge. après, dans le mode d'organisation du séjour, il faut faire en sorte, s'il le souhaite, qu'on puisse choisir pour lui. Néanmoins, je ne pense pas que ce soit a l'anim de le faire. l'enfant est intégré a un groupe, il y a des relations affectives avec les autres, et ça peut être là que la décision se prend.

a l'équipe d'animation de se détacher du choix d'une activité pour l'activité, l'enfant doit pouvoir choisir de faire telle ou telle chose parce qu'ila envie de la faire, mais aussi parce qu'il veut juste être avec ses copain, parce qu'il se sent en confiance avec cet animateur, parce que ça se passe dans un endroit où il se sent bien etc...

[Quentin 5]

il y a toujours des loulous qui préfèrent etre pris en charge.

Oui mais un de nos rôles est aussi que l'enfant apprenne à se détacher de l'animateur. Etre accompagné en permanence, ce n'est pas forcément super... En gros, c'est le gentil mouton qui suit le troupeau. Ce que j'aimerai, c'est que les enfants qui "n'aiment pas choisir" sachent dépasser cette crainte et formuler leurs préférences, qu'ils parviennent à peser le pour et le contre des animations proposées, afin que le choix se fasse en toute connaissance de cause.

Dans l'organisation pratique, ça peut se traduire notamment par une meilleure explication des activités proposées : à la place de mettre une feuille "inscrivez-vous ici pour l'activité X", on peut faire une sensi originale autour de l'activité, pour que les enfants sachent de quoi il s'agit. Mais ça ne résoud pas le problème final, qui est d'amener les enfants à réussir à choisir. C'est con, mais quand on ne leur a jamais laissé le choix de toute leur vie, c'est normal qu'ils se sentent mal le jour où on leur donne la possibilité de le faire. Ce que nous, en tant qu'anims, on perçoit come un espace de liberté, l'enfant le vit comme une contrainte...

Modifié 25 février 2006 par Quentin

[nico 0]

par le jeu des groupes d'enfants, lorsque ce sont ses copains qui l'influencent, voir qui, au début, choisissent pour lui, on fait déjà un premier pas, ce sont ses pairs et non l'adulte qui décident, le pas pour prendre part a la décision est le suivant, avant de vraiment pouvoir s'affirmer de lui même.

[jean 7]

J'ai lu un texte qui porte ce titre, Quentin.

L'enfant s'est bien montré acteur puisqu'il a dit qu'il n'aime pas choisir... lol S'il demande qu'on choisisse à sa place, bon ben que faire? refuser? ha ha! voilà qui devient difficile pour un anim céméa! :D

Et le texte n'apporte pas vraiment d'hypothèse sur le fait que l'enfant en question n'ait pas aimé choisir.

Peut-être qu'il était content de choisir, mais qu'un autre souci organisationnel le faisait vraiment chier. (se lever tôt, ne pas pouvoir choisir avec les copains...)

Si l'enfant n'a pas encore ressenti de frustration à ce qu'on choisisse quelque chose à sa place, ça ne tardera sûrement pas.

Cela dit au niveau éducatif, le séjour dont il est question, ça reste un séjour organisé par des adultes qui ont décidé d'autoriser les enfants à choisir.

Au niveau éducatif, faut donner à l'enfant les outils pour qu'il devienne actif. Ça ne va pas un peu trop loin pour du cvl ça?

Ce qui importe ce n'est pas de faire un choix quand celui-ci nous est permis. Ce qui importe est de choisir consciemment entre accepter et refuser l'autorité. Donc ce qui se cache derrière ça, c'est le fait de se tenir informé, cultivé, et pouvoir dire avec certitude "je sais si j'ai tous les éléments ou pas qui peuvent éclairer mon choix, je choisis en fonction de cela".