Invité Aurélie

Première Colonie

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Invité Aurélie

Bonjour à tous !

Je m'appelle Aurélie et je vais effectuer ma première colonie cet été avec pour thèmes les sports nautiques et la musique. J'encadre des 12 - 14 et je suis un peu stressée..

On m'as demandé de preparer quelques activités mais je n'ai aucune idée étant donné que je n'ai fait que 2 ou 3 colonies dans ma jeunesse..

J'ai aussi peur de ne pas pouvoir gérer les enfants vu leur âge...

Auriez-vous des conseils ?

Merci :)

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Invité Noël

Une colo accueille des enfants dans le cadre d'un projet de séjour qui doit être maintenant fixé puisque les parents y ont inscrit leurs enfants. En effet, à ce stade la marge d'initiative est bien limitée car il faut faire ce qui est prévu.

Mais c'est rarement dans le détail. Aussi, au-delà du projet de séjour, il doit y avoir un programme avec les contenus décrits. A ce stade, il faut faire. Un point c'est tout. Demande-le.

Faire, oui... mais comment ?...

Là intervient le projet pédagogique. Celui-ci a dû t'être communiqué. Il contient ce que l'on attend de toi. Là devrait se trouver quel type d'activités vont t'être demandées. Au moins ce à quoi elles doivent répondre. Ce qu'elles visent. En effet, rien ne se fait comme ça, par hasard, au fil des opportunités. Il faut s'en tenir au projet.

Dès lors que tu sauras ce que tu dois viser et comment, les activités s'imposeront naturellement. A ce stade, et si tu manques de techniques, tu trouvera de la documentation dans quelques bonnes librairies spécialisées (Chantelivre; rue de Sèvres à Paris 6ème). Je crois que le Journal de l'Animation édite de très bons petits guides pour des activités diverses. Ainsi qu"aux éditions Milan.

Bonne colo!

Noël

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Salut,

pas d'accord avec l'idée d'appliquer à la lettre tout ce qui est prévu.

Si je pars en vacances et qu'on vient me dire que, parce que je me suis engagé à faire poney aujourd'hui, je dois le faire bien que, finalement, une ballade en forêt me plairait mieux, j'apprécierai pas.

Il en va de même pour les enfants. Les parents les engagent dans le séjour qu'ils souhaitent, mais on n'anime pas pour les parents, mais bien pour les enfants.

Si un enfant est inscrit dans une activité qui coûte cher, mais qu'il préfère se ballader en forêt, et bien je pense qu'on a le devoir, dans la mesure du possible au niveau du nombre d'animateurs présents, de lui permettre de faire sa ballade en forêt.

Qu'importe l'avis des parents, l'envie des enfants doit, il me semble, toujours être privilégiée.

Sinon Aurélie, pas de souci pour gérer les enfants, les animateurs qui se posent des questions, et analysent donc leur pratique, sont souvent ceux qui ont le moins de difficultés à se faire respecter par les enfants. Ce sont bien souvent les animateurs plein de certitudes qui se laissent le plus facilement déborder.

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Invité Noël

Re-bonjour, Cesco,

je ne suis pas étonné de ta position telle que dite dans ta première ligne. Même si j'imagine qu'elle peut être un peu péremptoire et simplificatrice.

En effet, j'ai déjà constaté lors d'un forum consacré à la communication entre enfants et parents dans lequel tu exprimais une position voulant favoriser pour les enfants une rupture sans parents, et maintenant encore, que tu donnerais priorité à l'enfant seul, profitant de cette "rupture" d'avec sa famlille pour le mettre en avant et lui donner un peu plus de maîtrise de sa vie qu'il n'en a souvent.

C'est un projet pédagogique que j'ai longtemps pratiqué. C'est d'ailleurs un élément constitutif du projet du scoutisme visant l'accès le plus tôt possible à l'autonomie la plus complète possible.

Quand je pratiquais ainsi, les séjours duraient 4 à 6 semaines et les faibles communications entre parents et enfants permettaient une telle démarche dans une situation de quasi rupture. Cependant, elle avait le risque d'évolutions séparées avec des fossés qui se sont créés entre parents et enfants. J'ai quelques souvenirs en particulier d'adolescents tellement "marqués" de cette vie avec nous qu'ils en excluaient leurs parents...et, à l'adolescence, se retrouvaient l'hiver entre eux (j'ai écrit sur ce sujet).

Actuellement, les parents sont plus que présents, ils sont prégnants! Il me semble plus pertinent de considérer qu'ils vont avoir un petit temps de séparation et pas de rupture et que l'on doit alors permettre à l'enfant de faire ses choix le plus en autonomie possible et d'en tenir d'une façon ou d'une autre les parents informés afins qu'ils accompagnent cette autonomisation progressive.

... Outre les problèmes contractuels, bien entendu;

... Outre les problèmes de certaines perversités lorsque des parents imposent leurs choix sans oser les mettrre en oeuvre eux-mêmes (faites-lui faire du sport! );

... Outre, aussi, toutes les nuances que nous faisons dans nos principes lorsque nous sommes devant les enfants et que nous sommes conscients de ne pas avoir la vérité certaine!

La discussion prend un tour intéressant et il serait bien que des avis se sentent libres de s'exprimer pour une fois que l'on parle effectivement d'autonomie et de grandissement des enfants au regard des liens parentaux.

Noël

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J'adore, je suis fan. De quoi ? Des dialogues entre Noël et Cesco. Quand on trouve l'un sur un sujet, l'autre n'est jamais très loin, toujours pour dire le contraire, et hop le débat est lancé. Et alors là, ça part très très loin (parfois trop pour les jeunes animateurs ou pour les parents), ce qui ne manque pas d'intérêt. Mais choisissez le public. En tout cas, ce n'est pas un reproche, au contraire, ça fait avancer les idées.

Noël a demandé un esprit libre ? Présent.

Mais avant, réponse franche et directe à Aurélie (Invité).

Stressée, normal. Qui ne l'est pas pour sa première colo ? Et d'ailleurs, qui ne l'est pas un peu avant chaque colo ?

Des activités. Tu peux partir sur ce qu'on t'as appris en formation, farfouiller un peu du côté des cahiers de jeux, etc... Les grandes activités sont prévues, les grands jeux se décident en commun avec l'équipe d'animation, on te demande juste quelques activités pour meubler les trous. Bon, avec les 13-14, vite comme ça, j'ai pas trop d'inspiration (c'est pile une tranche d'âge que j'ai jamais faite, j'ai fait 8-10, 9-12, 14-18 mais jamais 13-14...). Ca commence à renter dans l'adolescence... Bataille navale grandeur nature (avec des bombes à eau ou une balle, un drap pour séparer les équipes, ton imagination) sur la plage (si plage il y a ?), clip musical (si vous avez des instruments ou une chaîne) avec reprise ou réécriture de tubes, tournoi quelconque (fais-leur découvrir un sport ou un jeu de société méconnu... nan, cherche toi-même, moi, passé 23h42 après une journée aux archives, neurones mode off), etc... Inspire-toi également de ce qui t'entoure, de ce que tu vois, une expo, un concert, l'actualité, une vidéo sur Internet, que sais-je, raisonne 30s. en mode "colo" et demande-toi si y'aurait pas moyen de tourner ça en activité.

Pour l'âge, stresse pas trop pour ça. Ca dépend plus du groupe que de l'âge en faite. J'ai été franchement déstabilisé au niveau autorité par des terreurs de 12 ans alors que j'ai géré impeccablement des jeunes de 15 ans, et je ne suis guère plus vieux que toi. Par ailleurs, si tu restes cohérente avec le reste de l'équipe, cohérente dans tes propos, dans tes actions, que tu parviens à dire non et à ne pas céder à leurs tests (et par contrecoup à résister à la légère tension qui en résultera mais qui ne dure jamais), toujours dans le respect mutuel et dans le rapport anim' -> colon et pas copain-copain (et je t'assure qu'on peut être un animateur vachement sympa sans sortir de son rôle), tout se passera bien.

Tu nous tiens au courant !

Donc... Esprit libre, libère-toi... Neurone mode demi-on...

Autonomie de l'enfant, pouvoir de décision sur les activités, rapport aux parents...

Prévoir toutes les activités quelques jours à l'avance pour qu'elles cadrent au projet péda sans demander l'avis des enfants... oui... mais... Notez que c'est comme ça que je fonctionne mais je ne suis pas ennemi du changement et de l'avis de l'enfant. Et je parle bien de son avis propre, pas d'une reprise pensée trop longtemps pour coller étroitement au projet péda. Citez-moi un projet péda où la mention "développer l'autonomie de l'enfant" (ou assimilé) n'apparaît pas. Bon, ben, dire à l'enfant : "Ok, je t'ai entendu, je te reviens dans deux jours" et le jour dit arriver en lançant "Ok, j'ai repensé à ce que tu m'as dit, on va faire comme ça", ce n'est pas ce que j'appelle développer l'autonomie de l'enfant. L'activité en elle-même peut lui permettre de travailler son autonomie dans le cadre du jeu mais... Mais permettre aux enfants d'inventer, de créer et finalement de réaliser, n'est-ce pas là un bon formidable vers l'autonomie ?

Maintenant, suivre systématiquement l'avis des enfants... Non plus. De temps en temps, en rediscuter en groupe dans la journée, avec d'autre enfants, et voir ce qu'on peut faire, oui. On s'entend que des fois, préférer une activité "pédagogiquement pauvre" à quelque chose mûri de longue date, ce n'est pas si mauvais. Se reposer un peu, la détente pure, sans apprentissage quelconque, fut-il caché. Tout le temps, non. Après, il faut aussi faire comprendre à l'enfant qu'il n'est pas seul, qu'il faut en parler avec les autres enfants savoir s'ils sont d'accord. Et dire non, de temps en temps. Parce que dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu'on veut, ou en tout cas pas immédiatement, qu'il faut savoir renoncer ou patienter, ça aussi ça fait partie de l'apprentissage. On dit assez que la jeune génération actuelle souffre justement de n'avoir aucune limite, d'être pourrie-gâtée. C'est un autre débat mais ce n'est pas complètement faux. Quand je vois des familles pauvres qui s'endettent pour offrir le dernier I-Pad à leur pré-ado de 11 ans, ça me laisse songeur...

Après, il reste la Pédagogie de la Décision, que j'ai testée dans un camp d'adolescent (14-18 ans) cet été. Avec le Conseil des Jeunes qui décide, qui gère le budget, les activités (même la préparation), et tout et tout. Autre sujet à débat. Personnellement, je trouve que cet été, nous étions surveillés et "guidés" par un animateur formateur qui effectuait une maîtrise sur le sujet, et... ça a quand même été trop intense. Nous étions mal préparés à ça, et les jeunes ça ne les a pas amusés tant que ça. Ils ont joué le jeu avec honnêteté, mais ça ne leur a pas plu. Quand ils ont proposé un autre système ou de rendre le pouvoir aux animateurs, le masterisant a posé un veto. Grosse incohérence, à mon avis. Je me rappelle même que certains ont dit qu'ils avaient l'impression d'être en formation BAFA alors que ce qu'ils voulaient, c'était juste passer des vacances pépères entre copains et randos en montagne (Vanoise, avouez que le coin s'y prête). Le maîtrisant a eu (avis personnel) une fâcheuse tendance à balayer les critiques qu'on lui faisait, "fort de son expérience et ses tests précédents" et a même taxé d'incohérence certains jeunes, qui eux-mêmes avaient souligné l'incohérence du veto, car deux d'entre eux avaient ou allaient effectué(er) leur première semaine de formation BAFA et qu'ils n'avaient plus rien à faire côté colon. Il n'avait pas totalement tort mais là aussi ce serait matière à débat.

Cela étant, Pédagogie de la Décision, à dose calculée, avec un fonctionnement différent et en ne faisant pas que ça, il y a matière à développement.

Enfin, les parents. Je me rapprocherais plus de Noël sur ce cas-ci. Une rupture totale pendant plusieurs jours, c'est dangereux. Il me semble que lors de la réunion pré-colo, ou bien dans la lettre qui confirme l'inscription, ou par téléphone, mais pas le jour-même du départ, il soit bien dit, répété, précisé aux parents les règles sur la communication avec leurs enfants durant le séjour. Non, le directeur ne vous passera pas votre fils quand vous téléphonez au centre en pleine journée (hors cas exceptionnels, décès, nouvelle importante, naissance de la petite sœur, etc...), surtout si c'est la deuxième fois aujourd'hui, parce que vous voulez lui dire que vous avez bien fait le ménage dans sa chambre. Il a sa carte téléphonique (ou son portable, ou une gracieuseté du centre) et il vous appellera, s'il le souhaite, à l'heure de la douche, entre 16h30 et 18h, comme tous ses petits camarades. Il ne veut pas vous appeler, c'est qu'il s'amuse, et vous recevrez sa lettre hebdomadaire demain si tout va bien. Rassurez-vous, il sait que c'est temporaire, parce que nous les préparons peu à peu au retour.

Voilà, ma vision. Pas de rupture totale, ni de lien extensible via téléphone toute heure. Une séparation, avec quelques passerelles téléphoniques facultatives à des horaires connus, et quelques ponts postaux obligatoires. Et une préparation soignée de la fin du séjour.

Voili, voilou !

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Bonjour,

Il ne faut sans doute pas opposer trop rapidement activités préparées à l'avance et pouvoir de décision des enfants pendant le séjour. L'un et l'autre se complètent plus qu'ils ne s'opposent.

Préparer une activité, ce n'est pas nécessairement connaître son déroulement de A à Z. Ce peut être aussi l'occasion de s'essayer à quelques tours de main dans une activité technique, s'entraîner à la réalisation d'un jouet en bois, vérifier l'utilisation de tel ou tel matériel avant le séjour. Cela relève du bagage technique de l'animateur et c'est bien cette somme de compétences qui permettra de répondre aux envies des enfants lorsqu'elles se présenteront.

Programme contractuel ? Sans aller jusqu'à obliger l'enfant à tout faire, c'est quand même souhaitable que les anims disposent de connaissances en amont sur les activités principales du séjour. Quand le lieu d'implantation du séjour permet de faire de la pêche à la ligne, une nuit en bivouac et de la photographie, mieux vaut venir avec quelques idées. Ce qui fonde le cahier des charges, ce n'est pas tant la brochure du séjour que le milieu naturel dans lequel il s'inscrit, car les envies des enfants vont naître des possibilités offertes par le lieu.

Quant à l'avis des parents : mieux que s'en contrefoutre, on peut aussi expliquer nos choix pédagogiques aux parents. Votre enfant n'a pas fait de poney mais une balade en forêt, c'était sa volonté, il est parti avec quelques copains, ils ont construit une cabane, ils ont décidé d'y dormir dedans, il en garde un souvenir fort... C'est en engageant la discussion qu'on évite de transformer le parent en procédurier soucieux de grapiller un remboursement. Voilà 4 ans que l'organisme pour lequel je travaille fonctionne ainsi, nous n'avons eu que 2 regrets de parents pour des activités présentées dans la brochure et non réalisées. Sans doute des parents à qui nous n'avons pas suffisamment expliqué notre démarche...

Quentin

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Tout à fait d'accord avec le fait que l'on est en devoir d'avertir les parents de ce que l'on fait. Cette transparence me semble évidente et inévitable. En parlant de la prise en compte des envies des enfants, j'évoquais les possibilités de changer le programme au dernier moment parce qu'une proposition intéressante est soumise.

Et après on la justifie évidemment. Je n'approfondis pas plus puisque je me retrouve dans toutes les réponses que j'ai pu voir à ce niveau là.

En ce qui concerne la prise en compte des envies des enfants, je ne parle pas d'arriver les mains dans les poches et de dire aux enfants "bon on fait quoi aujourd'hui ?". Non.

On prépare la colo à l'avance, en étudiant effectivement l'environnement (infrastructures et environnement extérieur) et les possibilités d'animation qui en découlent. Pour chaque journée d'animation, la veille, ou même un ou deux jours avant, est effectué le récapitulatif de la "journée type" telle qu'on la conçoit.

Et lorsqu'arrive le moment où était prévue une animation, on la PROPOSE aux enfants.

Je pense que si celle-ci est suffisamment bonne, ça résoud tous les problèmes d'autorité et d'envie des enfants. S'ils sont à fond derrière l'activité proposée, l'animateur n'aura ni besoin de forcer son talent pour communiquer les bases de l'activité, ni besoin d'insister pour motiver quelques enfants à y participer.

Dans l'idéal, donc, on n'aurait jamais à se poser la question de "faut-il accepter ces temps où on laisse les enfants choisir de ne rien faire ?", puisqu'ils seraient toujours motivés par ce qu'on propose. Tous.

Mais moi je l'avoue, et je pense que chaque animateur doit savoir s'analyser pour réduire ces points faibles, je n'y arrive pas toujours. La qualité des animations est parfois mon point faible en tant qu'animateur. J'attache sans doute trop d'importance aux temps de vie quotidienne, qui pour le coup, sont des temps éducatifs hyper riches à mon sens dans la mesure où ils permettent à l'enfant de se confronter à d'autres personnes et d'autres avis, que ce soient ceux de ses pairs, ou ceux de l'animateur. Il faudrait un sujet entier pour que je développe ce que je préfère dans l'animation, c'est-à-dire ces temps de vie quotidienne qui différent des temps d'animation dans le sens où, sur ces premiers, j'arrive sans jamais savoir ce que je vais pouvoir dire ou faire. Rien n'est alors anticipé, on vient avec ce que l'on est, et je trouve que c'est de cette manière que le pédagogique/l'éducatif ou tout échange ou transmission autour de normes, valeurs ou règles est le plus évident.

Pour revenir à ce que je disais, il arrive évidemment que les jeunes préfèrent ne rien faire que participer à l'activité. Dans ce cas, ça me sert de base de réflexion pour réajuster les activités suivantes. Et il est hors de question pour moi de "forcer" des jeunes, sur leur temps de vacances, à participer à quelque chose qu'ils ne souhaitent pas.

Et c'est à ce niveau que les "conseils de jeune", ou ce qui peut prendre le nom que l'on souhaite, ont leur utilité, dans le fonctionnement qui est le mien. Je ne m'interdis pas de faire le bilan et d'avouer aux jeunes que l'activité que j'ai proposée a été un flop si c'est le cas. C'est cette honnêteté qui libère leur parole et leur permet d'avouer qu'effectivement, "ton animation elle était nulle. On peut pas refaire celle d'hier qui déchirait ?".

C'est alors que j'essaye de savoir ce qui leur a tant plus dans celle de la veille, ce qui ne leur a pas plu dans celle d'aujourd'hui, que je leur demande ce qu'ils aimeraient faire, tout en ayant mes propres limites (si on me propose un Secret Story, j'aurais les arguments pour faire valoir que je ne mettrais pas ça en place, mais j'essayerai de savoir ce qui leur plaît là-dedans). Et tout ça nourrira un réajustement des activités proposées par la suite.

C'est en ça que je considère que je laisse une liberté de choix aux jeunes dans la conception des animations. Ca ne veut pas dire qu'ils vont me dire "on fait un loup garou" et qu'on va faire un loup garou. Mais que je considère qu'on doit essayer de savoir ce qui leur plaît précisément, au sein d'une activité. Le fait de ne pas avoir à s'affronter entre deux équipes, le fait d'avoir pu se dépenser, le fait d'être dans la nature. Ou même le fait d'être avec la fille que X aime. Je peux entendre tout ça. Et m'en nourrir.

Ces "conseils d'enfant" ne servent d'ailleurs pas qu'au réajustement des animations mais de tous les secteurs de la colo.

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Débat très intéressant,

Pour répondre à Aurélie, je pense qu'il faut que tu appliques l'expression "main de fer dans gant de velours" et "avoir du bon stress". Je m'explique

- Le stress n'est pas négatif, mes premières colonies me motivaient, ce stress m'appelaient à déplacer des montagnes.

- Tu n'auras peut être pas besoin de rappeler les limites que tu vas instaurées au départ (pour moi il en faut au départ d'une colo). Ensuite l'expérience fera que tu n'auras plus besoin d'en instaurer, le jeune lira sur ton visage si il fait bien ou non.

- Les jeux, si tu as brisé les barrières psychologiques, tu les adaptes à leur âge et tu joues sur le lieu. Exemple, j'ai essayer de faire un loup avec eux au départ, ils ont rigolé. Trois veillées plus tard à rigoler, je leur faisais faire un loup.

- Idées de jeux : apprend leur la belote :P. Sagamore, je rejoins pour la bataille navale où tu leur fais faire des défis pour gagner des missiles et allumer. Loup garou en pleine patûre. Chasse à l'homme. Chasse au trésor mais au lieu que ce soit un rallye photo tu fais des marques au sol etc...

Pour suivre le sujet :

Personnellement, j'applique souvent une marge de liberté dans un séjour prévu à l'avance, c'est ce qui fait souvent des heureux. L'improvisation n'est pas un terme négatif, et quand les enfants y participent c'est que du bonheur du moment que l'on anime à côté.

Exemple flagrant : nous devions aller au Puy du Fou, génial. Temps calamiteux, impossible. Les ados ne m'ont pas lancer la pierre.

- Venez les gars on va se faire un truc en forêt.

- Oui mais quoi?

- Je sais pas on verra.

Nous sommes revenu plein de boue, bataille de pomme de pin cache-cache, sardine, balle au trésor, cabane. Peut être sous la flotte mais alors on a rigolé et le Puy du Fou a été fait 2 jours après.

Le meilleur à ressortir de ces sujets est souvent l'essence même de note rôle : dans quelle limite vais-je pouvoir responsabilisé l'ado vis-à-vis de ses parents? Jean à de l'expérience là-dedans avec les scouts j'en prend note (autonomie forte mais sur 1 ou 2 semaines). Vous avez tous vos expériences là-dedans.

Ensuite notre rôle ne sera perçu de la même façon, pour le même travail effectué, par un enfant ne rencontrant aucun souci dans sa vie et un jeune de foyer traumatisé.

En tout cas voilà pourquoi je veux que les parents aient un contact avec moi. C'est la base de tout pour être sur a même longueur en séjour. Pour celui qui arrive en août, chacun sait que le portable, c'est de 18h à 19h parce que l'on ne passe pas une colo autonomie pour être pendu en permanence à son portable.

Echange constructif en tout cas !

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