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Ninto? peter? cemea13? je n'ai aucune idée de qui sont ces gens, s'il s'agit bien de trois personnes différentes... et je ne sais pas qui est mon interlocuteur d'il y a quelques jours.

C'est spécial comme sujet, mais ça m'intrigue. Je raconte des bêtises à peu près tout le temps, pas seulement sur le volontariat, mais pourquoi soudain est-ce que ça fait tiquer quelqu'un qui ne se présente pas mais avec qui on a, je suppose, déjà évoqué le sujet?

Quel est l'enjeu du volontariat dans l'animation?

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Pourrais-tu définir volontariat ? Est-ce que ça veut dire que les autres anims travaillent le couteau sous la gorge ?

Si tu veux parler des animateurs non rémunérés, j'ai toujours entendu "bénévolat" et jamais "volontariat".

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Les "animateurs volontaires", il me semble, sont, non pas des animateurs bénévoles, mais des animateurs occasionnels, qui font cela sur de courtes périodes, comme l'été par exemple.

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Tu veux parler des animateurs occasionnels (ou saisonniers) ?

Que ce soit l'une ou l'autre définition, je ne vois pas ce que l'adjectif volontaire vient faire ici...

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Si si je pense qu'il y a une vraie importance. Le volontariat c'est de l'engagement.

Les animateurs bénévoles je sais pas trop qui c'est. Est-ce qu'on parle de contrat, d'argent, etc. Techniquement c'est sûr que moi ça m'arrangerait qu'on parle de bénévoles pour ceux qui ne sont pas salariés, ceux qui ne sont pas en CDD ou en CDI. Je ne sais pas comment parler des vacataires de la fonction publique, c'est juste un truc bizarre... Les CEE des assos, eux ils sont plutôt bénévoles mais j'ai l'impression que les organisateurs hésitent entre l'indemnité en tant que remboursement de frais engagés par l'animateur (transport, documentation...) et une espèce de salaire pour éviter qu'il n'y ait que des riches qui soient bénévoles. Et encore, ça c'est une question idéologique, parce que moi je prétends que sans indemnité, peu de gens s'engageraient.

Les volontaires, j'avais pas compris, je pensais que c'était un terme employé en référence au volontariat, donc un nouveau mot comme "engagement" ou "vocation", un cache-misère. Apparemment c'est plus que ça, les organisateurs ont l'air de faire le lien entre le volontariat et l'europe.

Techniquement je me demande donc quels sont les enjeux du volontariat, est-ce que les gens qui organisent l'animation volontaire vont se transférer la solution actuelle française de l'animation dite occasionnelle à un niveau franco-européen de volontariat? est-ce que ce transfert va correspondre à d'autres changements?

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Pour en savoir un peu plus, quelques liens.

Le premier, la ligne de l'enseignement, un très court texte de quelques lignes.

Petite étude de texte.

«face à la crise»

Allez, premier mot, on entre direct dans la relativité économique. Qu'on vienne encore me dire qu'il est question d'idéologie...

«Aujourd’hui, plus de trois millions d’enfants et d’adolescents ne partent pas en vacances.»

Brrr, avec une intro aussi percutante, ils vont proposer le bénévolat des animateurs?!

«préservons les organismes associatifs en créant un véritable statut du volontariat de l’animation.»

Ah. Bon ça ok c'est intéressant, j'espère que ça aidera à mieux sectoriser les choses entre volontariat, entreprise privée, associations sans volontariat, et municipalités. J'espère que c'est bien ça l'intention.

«Les animateurs qui encadrent nos colonies de vacances ont besoin d’un statut adapté.»

Ouille ça pique les yeux. Oui les animateurs ont besoin d'autre chose que le contrat d'engagement éducatif, mais ce dont ils ont besoin c'est à eux de le dire. Là j'ai plus l'impression de lire : "les organisateurs de colonies de vacances ont besoin d'un statut adapté"

«et une participation pleine et entière des animateurs dans le projet éducatif du séjour»

Ah la pArticipation avec un grand A! :lol:

«le statut de volontariat de l’animation permettrait de sécuriser le modèle économique des colonies de vacances»

Il fallait que je le mette en gras.

«tout en renforçant la dimension civique de cette période de la vie volontairement consacrée à l’éducation de plus jeunes que soi»

La dimension civique de l'émancipation par la participation à la vie citoyenne, d'accord. Et ça ne peut pas se faire par le bénévolat? Ou par d'autres services civiques? Cet engagement est-il réellement si volontaire que ça?

Les 9 propositions de la ligue de l'enseignement.

Et un long article d'éloge du volontariat sur le site web des ceméa.

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D'autres liens qui peuvent être intéressants :

La page wikipedia sur le volontariat.

La page de service-public sur les volontariats.

Amusant de constater que la page wikipedia met l'accent sur le bénévolat et l'international tandis que la page de service-public traite d'un sujet absent sur wikipedia : l'engagement auprès des armées.

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Ceci est un message militant (après tout c'est ce qu'on attend des animateurs "volontaires", le côté militant), ce n'est pas un message purement technique. Je ne fais partie d'aucun syndicat ni parti politique, je n'aime pas le contrat d'engagement éducatif car je regrette que les animateurs ne soient pas traités à égalité avec le reste des travailleurs.

Le 30 Avril, le député socialiste Vincent Burroni a posé une question à l'assemblée.

«Les surcoûts engendrés par cette loi renforcent l'exclusion au départ en vacances.»

(il parle de la loi Warsmann de mars 2012 -article 124- qui instaure le principe du repos compensateur dérogatoire)

Quels surcoûts??

Évidemment suite à l'injonction de la cour européenne de justice, les organisateurs ont fait pression : ils ont entre autres publié des textes expliquant que si les animateurs avaient un repos de 11h, il y aurait des surcoûts (dûs à un surcroit d'embauche).

Mais justement la loi Warsmann et son décret d'application permettent que le repos quotidien de 11h soit pris en dehors du séjour, tandis que l'animateur n'est plus indemnisé. Bon. Il est où le surcoût là?

«Cette loi n'a pas suffisamment pris en compte les spécificités des séjours maternels, itinérants, adaptés.»

Biensûr que si, cette loi a pris ça en compte, étant donné son décret d'application que je viens de détailler.

Cette loi, on pourrait lui reprocher de sensibiliser un peu trop les animateurs à l'injustice qu'ils subissent. Eh oui les travailleurs normaux ont des droits que les animateurs n'ont pas. Le contrat d'engagement éducatif est souhaité par les employeurs mais dénoncé par les syndicats SUD, CGT, CNT.

Ainsi le problème est plus évident : les syndicats n'aiment pas le contrat d'engagement éducatif, ils continuent de l'attaquer. La cour européenne de justice (CEJ) avait exigé de la france une mise au point : la france considère le CEE comme un contrat de bénévolat encadré (nommé volontariat associatif) et la CEJ considère le CEE comme un droit de travail, notamment du fait de la subordination à un supérieur hiérarchique et de contraintes horaires. Je parie que la loi Warsmann n'a fait que reporter le problème et que la france n'est toujours pas en conformité avec les exigences de la cour européenne de justice.

Et c'est ainsi que dans la suite de la question, le député Burroni dit :

«il semble urgent, en vue de l'organisation des séjours 2013, de créer un statut de volontaire de l'animation compatible avec le droit européen»

Voilà donc pourquoi les organisateurs foncent vers le volontariat : c'est le statut européen qui permettra en définitive de ne rien changer. Rien du tout?

Mis à part quelques formulaires pour marquer sa participation au monde du volontariat de service civique européen, j'ai été surpris d'avoir lu à plusieurs reprises que les promoteurs du volontariat disent que l'animateur ne sera plus sous les ordres de son employeur.

•Dans les 9 propositions de la ligue : «Le projet éducatif est le socle de la relation entre l’organisme et le volontaire. Il est la base de l’engagement de l’un et de l’autre, et il est bien plus fort que tout autre lien soit-il de subordination !»

•Dans un communiqué de presse UFCV : «la relation entre un organisateur d’ACM/VAO et un volontaire ne peut pas être confondue avec les liens de subordination existants entre un employeur et un salarié.»

•Dans ce texte des ceméa alsace : «[Le volontariat] Se dégageant du rapport de subordination salarial, il permet...»

Sur le terrain j'observe que les animateurs sont actuellement soumis à leur employeur. Ok y'a participation à des réunions et autres, mais l'organisateur (via le directeur) contrôle ses animateurs. Pourquoi les associations voudraient qu'il en soit autrement? Quelle est cette soudaine envie de liberté?! J'y crois pas!

La ligue donne le ton : la base de la réunion entre organisateur et volontaires est le projet éducatif.

J'en conclus que pour se mettre en conformité avec le droit européen sur le volontariat et le service civique, les associations qui emploieront des volontaires prétendent qu'il n'y aura pas de lien de subordination (sinon c'est du travail, c'est la cour de justice, et c'est le smic horaire). Mais pour contrôler malgré tout leurs animateurs, les employeurs utiliseront le projet éducatif. J'imagine que le projet péda ou le projet de fonctionnement indiqueront les missions et les horaires des animateurs et que si les animateurs ne les respectent pas, ils auront rompu leur engagement volontaire et ne seront donc plus indemnisés.

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Une page des CEMEA en travaux.

Je cite : "[le volontariat] Cette forme d’engagement, différente du bénévolat et du salariat est une forme d’activité humaine qui doit être encore reconnue et portée."

Le volontariat... de service civique européen :

Je me demande si quelque part ils émettent l'hypothèse que le volontariat puisse créer un effet d'aubaine et dominer l'ensemble des postes de l'animation pour enfants. (de la même façon l'actuel contrat d'engagement éducatif qui est à la fois dénoncé par les syndicats d'animateurs, la cour de justice européenne... et même les cemea)

Je me demande si quelque part on réfléchit au fait que le volontariat puisse être considérée par certains comme du travail très peu payé (comprendre "de la main d'oeuvre à bas coût") avec un contrôle administratif un peu renforcé pour l'engagement.

Les organisateurs actuels étant manifestement pris dans une dynamique de concurrence capitaliste, malgré de nombreux contrôles administratifs, peut-on émettre l'hypothèse que le volontariat va devenir un problème?

Une page : éditorial du VEN 544 "le volontariat, enjeu de société"

Je cite : «La mixité sociale est l’un des objectifs assignés au service civique. (...) assurer la mixité (...) tant en termes de niveaux de formation, de genre, d’âge, de milieu social, d’origines culturelles, que de lieux de vie.»

Plus haut, on peut lire : «L’accueil d’un volontaire en service civique, pensé avant tout comme la rencontre entre un projet relevant de l’intérêt général et un projet personnel d’engagement d’un jeune situe les missions confiées aux jeunes comme complémentaires de l’action des salariés et des bénévoles»

Donc, la mixité sociale, c'est envoyer des jeunes pauvres faire de l'animation pour les enfants. Enfants pauvres, aussi? (c'était bien des pauvres dont il était question lorsque les organisateurs ont fait pression médiatique pour faire croire qu'ils ne pourraient pas organiser de séjours en 2012)

Donc la mixité sociale, c'est des vieux salariés, des vieux bénévoles (?) et les jeunes, ils sont volontaires?

Et si j'émettais l'hypothèse (abominable, vous me connaissez, maintenant :lol: ) qu'on laisse le choix aux jeunes d'être soit volontaires soit salariés? C'est ça la liberté. Salarié il est soumis à la hiérarchie tandis que volontaire, il n'est pas subordonné, c'est écrit noir sur blanc, sur la même page :

«le contrat de service civique organise une collaboration exclusive de tout lien de subordination entre le volontaire et l’organisme qui l’accueille, à la différence d’un contrat de travail»

Ceci dit je me demande : «L’accueil d’un volontaire en service civique, pensé avant tout comme la rencontre entre un projet relevant de l’intérêt général et un projet personnel d’engagement d’un jeune situe les missions confiées aux jeunes comme complémentaires de l’action des salariés et des bénévoles.»

Comment ça "les missions confiées" ??! Qui confie les missions? Sûrement un ami puisqu'il n'y a pas de supérieur hiérarchique. Je suppose que le volontaire a le droit d'effectuer ces missions ou pas.

_______________________________

Et pour le fun, un peu d'étude de texte sur un paragraphe :

«L’accueil d’un volontaire en service civique, pensé avant tout comme la rencontre entre un projet relevant de l’intérêt général et un projet personnel d’engagement d’un jeune situe les missions confiées aux jeunes comme complémentaires de l’action des salariés et des bénévoles. Elles doivent permettre aux Ceméa d’expérimenter ou de développer de nouveaux projets au service des bénéficiaires de nos actions, de démultiplier l’impact d’actions existantes en touchant davantage de bénéficiaires ou de renforcer la qualité de ce que nous développons. Le dossier de ce numéro consacré au volontariat illustre cette implication.»

Rencontre : mon oeil! Une réunion oui mais fortuite sûrement pas!

Un projet relevant de l'intérêt général : tiens... comme les grandes fédés d'animation actuelles?

Les salariés : dans ce contexte on a quasiment l'impression que ce sont des profiteurs. Bon... c'est quand même des gens qui travaillent et qui méritent largement d'être payés pour les services qu'ils rendent.

"développer de nouveaux projets" ?? l'association souhaite diversifier ses pratiques? a-t-elle réellement besoin de mettre en branle une usine à gaz comme le volontariat pour y parvenir?

"au service des bénéficiaires" ?? de qui? ah les bénéficiaires... les utilisateurs des ceméa? ah oui mais ils ne gagnent pas d'argent, juste des idées.

"bénéficiaires de nos actions" ? de "nos idées", non? (puisque ce sont des actions qui servent à donner des idées)

"démultiplier l'impact d'actions existantes" : toucher plus de monde

(bon il y aurait sûrement à dire sur la similitude du vocabulaire employé avec le vocabulaire du monde des entreprises capitalistes, mais j'ai la flemme : "projet, engagement, personnel, missions, action, salariés, développer, service, bénéficiaire, impact"...)

Donc ma traduction finale :

Un volontaire vient de lui-même dans une structure parce que ses envies correspondent à ce que fait cette structure.

Le volontaire fait des trucs que les travailleurs payés et les bénévoles ne font pas.

Les ceméa souhaitent se diversifier, le volontariat est un moyen pour y parvenir.

Ainsi l'asso des Ceméa répandra plus d'idées de meilleure qualité avec plus de monde.

Pif paf pof... relecture... digestion... "tous les jeunes seront volontaires pour aider les ceméa à s'agrandir" :lol:

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