jean

Les Projets D'animation Rendent Notre Métier Impossible

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On a tous lu sur le forum des gens qui débarquent en panique, ne sachant pas quoi faire pour leur "projet d'animation".

S'occuper des enfants est un comportement humain naturel et facile. Pour les autres animaux c'est pareil. Ce n'est peut-être pas comme ça qu'il faut le dire, mais il y a quelque chose d'instinctif, comme un comportement inné, à s'occuper des enfants. Avec toutes les variantes plus ou moins réussies...

Dans notre métier on pourrait même dire qu'on concentre les gens qui ont choisi de travailler avec des enfants, on a plus de chances de trouver des gens qui aiment ça qu'ailleurs.

Et voilà qu'avec les projets d'animation ou les projets d'activité, on en vient à se demander comment on va s'occuper des enfants. Comment faire un projet, qu'est-ce qu'il faut faire? Mais bon sang comment est-ce qu'on peut à ce point se compliquer la vie?

Et ces "projets d'animation" demandés par les responsables maintenant? Ah ça, dès qu'on leur parle de développer un projet, là ils sont contents... Parce que les animateurs qui font "de l'occupationnel" c'est pas bien, tandis que ceux qui font faire aux enfants une fresque co-participative sur la citoyenneté dans les pays du monde, alors là, eux ils ont la cote.

Il faut faire dans l'événementiel gentillet maintenant. Surtout dire que tout le monde est beau et gentil sauf les dictateurs et les racistes ; la consommation c'est bien et les guerres c'est mal. Ou plutôt non... si... enfin non, la consommation c'est bien mais pas trop (c'est bien quand ça facilite la vie de l'équipe quand il s'agit d'acheter le nouvel emporte-pièce géant de tel fabricant, truc qu'on n'utilisera qu'une fois dans l'année) et les guerres, c'est bien quand c'est contre les dictateurs racistes.

Et voilà qu'à la télé pour les rythmes scolaires on fait parler des gens qui disent qu'ils ne veulent pas que leurs enfants fassent du foot ou qu'ils "jouent au ballon". C'est marrant les jeux de ballons c'est un des trucs les plus marrants et les plus faciles à faire avec les enfants, et bientôt on sera convaincu qu'il ne faut surtout pas en faire parce que c'est mal.

Alors on écrira de grandes fiches de projets avec des buts, des objectifs, des moyens, une démarche, une évaluation, un budget, pour faire ... de la peinture et coller des gomettes.

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Salut Jean,

je suis d'accord avec toi (et de plus en plus au sujet de l'inutilité de ces projets). Du moins de leur systématisation.

Parce que, qu'on réalise un projet (mais un vrai truc, hein), parce qu'on a une idée en tête, un objectif, que c'est assez long, donc que ça nécessite de réellement y réfléchir et de s'organiser, je trouve ça très bien.

Mais systématiser ça, c'est évident que les 3/4 (et je crois que je suis très gentil) seront des projets faits à posteriori pour justifier une démarche.

En gros, qu'ils ne permettront pas de nourrir cette démarche, mais de la justifier.

De toute façon, quand on réfléchit un petit peu, pour qui fait-on réellement ces projets ?

Pas pour les enfants. Plutôt pour les parents qui ont envie de savoir qu'il y aura une plus-value au fait que leur enfant soit au centre de loisirs plutôt que dans la rue. Et donc que payer le prix de journée sera bien justifié.

Donc on fait quelque chose, non pas pour les personnes avec qui on est, mais pour d'autres qu'on ne rencontre très peu. Pour les rassurer.

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On n'a pas besoin des "projets" pour rassurer qui que ce soit. On parle aux parents de ce qu'on fait sans leur sortir toute cette mise en forme abrutissante, et sans se voiler la face avec un vocabulaire pseudo-technique.

Question vocabulaire, un projet est une intention.

Pour donner un synonyme de "projet d'animation" les mots me manquent. C'est plusieurs choses à la fois :

-c'est le document où on met tout en forme pour décrire une organisation sans faille (essentiellement utile pour trouver du fric)

-c'est l'action d'animation elle-même

-c'est même utilisé pour décrire le résultat quelque fois

La mise en forme, c'est le moyen basique de convaincre des élus qui sont complètement à côté de leurs chaussettes de donner du fric. C'est un tort, ces gens là avec un peu de temps et de patience seront probablement sensibles un jour à des choses réellement intelligentes. Justement le fric, à la limite, on s'en moque, l'important c'est tout le reste.

Or là avec cette nomenclature on se retrouve constamment à mentir sur nos projets, et le pire c'est qu'on fait ce qu'on dit, et les décideurs comme ça leur plait ils en redemandent. On nivelle nos pratiques par le bas en les mettant en concordance avec le niveau intellectuel moyen particulièrement faible des décideurs.

Et puis le fait de détenir le porte-monnaie les rend particulièrement arrogants et désagréables.

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Je reste persuadé que ces projets n'existent que parce qu'ils correspondent à une demande des parents.

Les parents ne veulent pas avoir accès à ces projets, ils veulent juste savoir que la mairie ou la collectivité territoriale valide ce qui est fait dans un centre de loisirs et se donne des moyens pour évaluer la qualité de la prestation dispensée (comme si on pouvait évaluer de l'humain...).

Si c'était pas une demande des parents, et n'avait aucun impact sur la fréquentation des centres de loisirs, je pense pas que les mairies seraient aussi à cheval là-dessus.

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Je n'ai pas du tout cette lecture.

Les gens intéressés et de bonne foi n'ont pas besoin des documents de projets ni des mises en formes correspondantes. Qu'ils soient parents, élus, décideurs associatifs. Il y en a même beaucoup que ça fait marrer, tous ceux qui n'ont pas la construction sémantique liée au projet, ceux qui ne baignent pas dans l'argot du milieu... Il y a des gens, enfin tu as certainement plein de connaissances qui ne sont pas du tout dans l'animation ou le social? Quand tu leur parles de ton travail, est-ce que tu dis :

-on développe un projet sur l'éco-citoyenneté pour sensibiliser les populations des quartiers sud à la notion de tri sélectif

ou

-on leur dit de faire attention au gaspillage

Pour la fréquentation, je pense que ça n'a rien à voir du tout. Après je sais pas ce qui motive les gens à inscrire leurs enfants, je ne connais que le cas majoritaire, ceux qui travaillent et qui n'ont pas d'autre solution.

Les décideurs n'ont pas forcément importé la méthodologie de projet mais ils l'ont validée à force. Je ne sais pas qui a eu l'idée, toujours est-il que maintenant les organismes de formation d'animateurs sont les premiers promoteurs de cette méthodologie. En entretien d'embauche c'est pareil, il faut parler de développer des projets, ça fait bien.

Alors est-ce que les gens y croient? Est-ce qu'ils se rendent compte qu'ils cachent derrière cet argot grotesque leur indigence intellectuelle et la pauvreté de leur réflexion... c'est sûr que c'est pratique hein, on est malmenés par le pouvoir de l'argent, on a besoin de fric et donc on devient plus dociles, on a tellement besoin de bouffer qu'on accepte de baisser notre froc un peu et on se met à parler de projets ceci, projets cela, parce qu'on sait qu'il y a des décideurs à qui ça va plaire.

Mais sérieusement, avec n'importe qui, parent, élu, directeur, collègue, ami ou quoi, si tu fais faire de la danse aux enfants, tu peux dire "on leur fait découvrir la danse, les danses populaires, le hip hop ou la danse bourgeoise" ou tu peux dire "on est sur un projet danse, ça va être tout ce qui est notion du respect de soi et des autres, connaissance du corps, notion d'espace, savoirs-faire dans le domaine de la motricité et de l'équilibre"... tu n'auras aucune différence de fréquentation. L'important c'est que les enfants (ou leurs parents?) aient compris ce qu'ils vont faire.

Et les parents qui exigent que leurs enfants soient productifs, on ne peut pas grand chose pour eux. On peut toujours leur expliquer tranquillement que leur enfant a déjà l'école pour apprendre à dépasser les autres, à les mépriser, à les laisser tomber, apprendre à faire mieux, faire plus vite, faire plus de choses. Et avec des animateurs il peut se faire des amis, c'est déjà pas si mal.

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Arf, je sais pas si on s'est bien compris.

Je ne pense évidemment pas qu'il faille parler avec notre argot aux parents, ni même que ça les intéresse de lire les projets.

Je pense juste que cette méthodo de projet (et le langage qui va avec) s'est imposée dans le milieu par souci de paraître plus professionnel.

Alors que ce qui compte pour être pertinent dans nos actions au quotidien, ce n'est pas la façon dont on parle (comme tu dis, on est beaucoup plus clair en restant dans des phrases simples), mais ce qu'on fait, et la manière dont on construit ce que l'on fait.

Je pense pas qu'il y ait à se prendre la tête sur le pourquoi on va à la piscine. En revanche, sur ce qu'on peut mettre en place pour faire vivre ce temps à la piscine, c'est sur ça qu'il faut réfléchir. On passe trop de temps à justifier les bénéfices d'une activité pour un enfant, alors même que ces bénéfices seraient plus grands si on passait ce temps à penser l'activité en elle-même.

Penser l'activité, et penser la dynamique de groupe (et par là même, nos attitudes éducatives). Voilà, ce qui à mon sens, nous rendrait plus professionnels sur le terrain.

Et pourquoi les organismes de formation ne font-ils pas ce choix ? Pourquoi parle-t-on très peu des attitudes et postures éducatives envisageables dans tel ou tel contexte ?

J'y vois un intérêt économique. Il est plus facile de revendiquer l'aspect professionnel des animateurs en ayant un support (le projet) que quelque chose qui relève du savoir-faire mais n'est pas visible.

Quant aux parents, effectivement, ils s'en fichent du contenu du projet. Mais le seul fait de savoir qu'il en existe un leur offre un sentiment de sécurité supplémentaire sur le lieu auquel il confie ce qu'ils ont de plus cher.

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Si si les formations ne parlent que de ça.

Je pense juste que cette méthodo de projet (et le langage qui va avec) s'est imposée dans le milieu par souci de paraître plus professionnel.

De paraître, voilà. Sans l'être. Mais en avoir l'air. "s'il utilise des mots compliqués c'est qu'il est hyper doué"

Et pourquoi les organismes de formation ne font-ils pas ce choix ? Pourquoi parle-t-on très peu des attitudes et postures éducatives envisageables dans tel ou tel contexte ?

Quel choix? Ils n'en traitent pas en formation? Si je pense. Dernièrement j'avais cémétruc, je crois bien qu'au départ l'idée était de parler de ça.

J'y vois un intérêt économique. Il est plus facile de revendiquer l'aspect professionnel des animateurs en ayant un support (le projet) que quelque chose qui relève du savoir-faire mais n'est pas visible.

Hé je vais poser une question espiègle : saurais-tu dire qui, à part les animateurs, a un intérêt économique dans le fait de convaincre que les formations d'animateurs sont très techniques et donc absolument nécessaires?

Mais le seul fait de savoir qu'il en existe un leur offre un sentiment de sécurité supplémentaire sur le lieu auquel il confie ce qu'ils ont de plus cher.

lol

Euh... Tu es sûr? Moi pas.

Et puis si des gens ont besoin d'un projet péda pour se sentir en sécurité je préfère leur expliquer les choses. J'ouvre mon bureau, on s'asseoit deux minutes, on cause, on visite, on parle de l'équipe...

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Quel choix? Ils n'en traitent pas en formation? Si je pense. Dernièrement j'avais cémétruc, je crois bien qu'au départ l'idée était de parler de ça.

Bon, je ne suis pas/plus hyper calé sur les formations.

Je n'ai que très rarement (j'ai envie de dire jamais mais ça a bien dû être évoqué une ou deux fois, notamment au BAFA 1) pu avoir un échange dans un cadre formel autour d'une attitude éducative à mettre en place dans tel ou tel cas.

Tant mieux si ça semble être le cas et que je me trompe, hein, mais dans mon expérience, j'ai pu être formé moults et moults fois à l'écriture de projets, notamment en DUT Carrières Sociales, mais les attitudes éducatives, sérieux, c'était même pas à la marge, c'était sur un malentendu, quand un formateur dérivait (ce que j'adorais).

Hé je vais poser une question espiègle : saurais-tu dire qui, à part les animateurs, a un intérêt économique dans le fait de convaincre que les formations d'animateurs sont très techniques et donc absolument nécessaires?

C'est pas tant sur le côté absolument nécessaire de la formation comme une finalité que je voyais la chose, plutôt comme le fait que les formations sont nécessaires pour être compétents auprès des enfants (c'est l'idée qui est visée en tout cas).

Ca permet de légitimer le métier. Un métier difficilement légitimable. Autant un plombier, on peut évaluer si il fait bien son boulot ou non. Ba oui, si la fuite est réparée, il a bien bossé.

Autant, quand on travaille avec de l'humain, en adoptant des supports du monde du loisirs ("il est payé pour aller à la piscine ? Sérieux ?"), ba on est plus difficilement légitimé dans nos compétences. Donc revendiquer une formation pointue, pour garantir le fait qu'on offrira une plus-value ("regardez le beau hochet que votre fils a fait à partir d'un pot de yaourt, madame Dupont, ça c'est parce que je l'ai appris au BAFA") par rapport à la voisine qui pourrait elle aussi garder le fils de Mme Dupont, et qui prendrait même moins cher, c'est important pour se légitimer et attirer des jeunes dans les centres de loisirs.

Je pense donc que ça profite à tout le monde, l'animateur qui sera payé plus (nan, je déconne !), mais qui aura du boulot, le directeur, et surtout, à l'organisateur.


Euh... Tu es sûr? Moi pas.

Et puis si des gens ont besoin d'un projet péda pour se sentir en sécurité je préfère leur expliquer les choses. J'ouvre mon bureau, on s'asseoit deux minutes, on cause, on visite, on parle de l'équipe...

Je ne suis sûr de rien du tout, pas même de quoi que ce soit que j'avance.

Je vais faire le parallèle avec les parents qui préfèrent que leurs enfants aillent dans le privé plutôt que dans le public "car c'est mieux". Ils sont prêts à payer plus cher (en fait, à payer tout court) et tu crois qu'ils vont vérifier comment ça se passe dans l'école ? Certains, oui, mais la majorité se dit "mon fils est dans le privé, je me sacrifie pour mettre de côté pour qu'il ait une bonne éducation". Message derrière ça : "je me saigne pour lui, je lui offre le meilleur, je suis un bon parent".

Je crois qu'il y a un phénomène un peu similaire avec les centres de loisirs. Des parents qui pourraient mettre l'enfant chez une nounou voisine, chez un oncle, ou le laisser en autonomie à la maison... et qui l'envoient au centre de loisirs, parce que ça coûte plus cher (et que le personnel est plus qualifié, c'est du moins ce que les organisateurs ont intérêt à faire croire) pour s'assurer du fait qu'ils exercent correctement leur parentalité.

Mais à aucun moment, ils n'ont envie de rencontrer le directeur pour savoir ce qu'il en est du projet péda. C'est pas ça qui intéresse ces parents-là, c'est la certitude d'offrir ce qu'il y a de mieux à leur fils. Et derrière ça, d'être sûr de faire les choses de la meilleure façon pour renforcer leur estime d'eux-mêmes.

Attention, je parle pas de tous les parents, je dis pas que ces situations sont majoritaires.

Je pense qu'une majorité des parents qui mettent leur gamin au centre de loisirs, c'est parce qu'il n'y a pas d'autres solutions (ou pour permettre à leur gamin d'en côtoyer d'autres, pour respecter l'envie du gamin qui aime bien le centre de loisirs etc...).

Mais la seule population qui aurait le choix de faire garder son enfant ailleurs et qui est prête à payer plus cher pour qu'il soit en centre de loisirs, c'est celle-là : les parents qui veulent s'assurer que le centre de loisirs c'est ce qu'il y a de mieux.

Si les organisateurs peuvent faire bouger un peu leur taux de remplissage, c'est sur cette population-là, et auprès d'elle, faut envoyer le grand jeu : locaux dernier cri, sécurité absolue, qualité des activités, et qualité des professionnels (donc formation adaptée).

Voici ma lecture, dont je ne suis évidemment pas certain qu'elle soit exacte, mais je serai étonné que TOUT ce que j'ai dit là ne comporte pas un ou deux axes de lecture potentiellement proche de la vérité.

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Ceux qui ont un intérêt économique fondamental dans le fait de convaincre que les formations d'animateurs sont très techniques et donc absolument nécessaires sont les formateurs eux-mêmes. Ils ne critiqueront pas le bien-fondé de l'existence des formations car ils joueraient contre eux-mêmes.

Ce sont eux les promoteurs de la méthodologie de projet. Ils l'utilisent pour se faire passer pour indispensables.

Ca permet de légitimer le métier (...) difficilement légitimable. Autant un plombier, on peut évaluer si il fait bien son boulot ou non. Ba oui, si la fuite est réparée, il a bien bossé.

Autant, quand on travaille avec de l'humain, en adoptant des supports du monde du loisirs (...) ba on est plus difficilement légitimé dans nos compétences.

J'ai pas trop compris tes phrases.

Le projet nous donne peut-être un air de nous y connaitre mais nous n'en avons pas besoin pour nous y connaitre. Allons-nous laisser la méthodo de projet faire le boulot à notre place, ou allons-nous enfin nous saisir de notre condition?

Et mon idée est justement de dire que la méthodo de projet n'est pas neutre, que ce n'est pas une simple grille. C'est une méthode orientée contrôle qui permet d'être mieux contrôlé et de mieux contrôler. Ça ne veut pas dire que le boulot est mieux fait, tout dépend de ce qu'on contrôle. J'ai surtout l'impression que ce qui est contrôlé c'est le pouvoir. Le pouvoir de celui qui a commandé le projet ou le pouvoir de celui qui paye.

Et qu'on demande un résultat défini donc celui qui met en oeuvre le projet est lui-même obligé de prendre le pouvoir et de contrôler ses subordonnés, même s'il s'agit d'enfants.

Donc revendiquer une formation pointue, pour garantir le fait qu'on offrira une plus-value (...) par rapport à la voisine qui pourrait elle aussi garder le fils de Mme Dupont, et qui prendrait même moins cher, c'est important pour se légitimer et attirer des jeunes dans les centres de loisirs.

Arf... mais tu es ironique ou sérieux?

Parce que franchement, la voisine, l'ami ou le grand parent, formé ou pas, on sait pas, il est peut-être largement mieux pour l'enfant que le centre de loisirs ou la colo.

C'est là que ça démarre. On sait s'occuper d'enfants, on a envie de le faire, on va le faire dans le cadre de l'animation où, déjà, on nous demande d'appliquer tout un tas de pratiques pour le moins discutables (se mettre en rang, faire un temps calme après le déjeuner, faire tel genre d'activités, respecter des groupes d'âge, respecter des nombres d'enfants...). Et en plus de ça on nous forme à la méthodo de projet et on nous encourage, voire on nous oblige à l'utiliser, tandis qu'elle est manifestement aliénante.

On sait s'occuper d'enfants, mais dès lors qu'il faut passer à la méthodo de projet, on n'arrive plus à s'occuper des enfants.

Mon idée est de dire que c'est pas nous qui ne sommes pas bien, c'est la méthodologie qui est mauvaise. Ou alors la méthodo te convient parce que tu trouves normal de contrôler le comportement des enfants et tu trouves normal qu'un chef te dicte ton comportement. Moi je n'y arrive pas, passer mon temps à engueuler les enfants et à les contrôler pour leur dire de parler moins fort, de marcher plus droit... c'est pas mon truc.

Voici ma lecture, dont je ne suis évidemment pas certain qu'elle soit exacte, mais je serai étonné que TOUT ce que j'ai dit là ne comporte pas un ou deux axes de lecture potentiellement proche de la vérité.

Tes axes sont ceux qui servent à promouvoir le projet, et je suis dans une démarche opposée.

Je ne pense pas que ce soit "la vérité", je pense que c'est une opinion possible parmi cent autres.

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Arf... mais tu es ironique ou sérieux?

Sérieux, mais mon discours se place dans la logique des organisateurs, pour essayer de démontrer par l'absurde l'essence même du projet. Je croyais que c'était clair.

Mais je dois mal me faire comprendre parce que ma lecture ne vise pas du tout à défendre le projet, mais plutôt à démontrer son côté surfait, et le fait qu'il n'existe que parce qu'il y a, derrière lui, un intérêt économique pour les structures. Mais du coup, j'ai du mal à comprendre comment mon propos peut être aussi mal interprété.


Ceux qui ont un intérêt économique fondamental dans le fait de convaincre que les formations d'animateurs sont très techniques et donc absolument nécessaires sont les formateurs eux-mêmes. Ils ne critiqueront pas le bien-fondé de l'existence des formations car ils joueraient contre eux-mêmes.

Ce sont eux les promoteurs de la méthodologie de projet. Ils l'utilisent pour se faire passer pour indispensables.

Evidemment. J'en restais aux fonctions ayant un lien avec la fréquentation des centres de loisirs. Mais les formateurs (et les organismes de formation, surtout) sont évidemment les premiers à avoir un intérêt à ce que les formations soient valorisées.

Le projet nous donne peut-être un air de nous y connaitre mais nous n'en avons pas besoin pour nous y connaitre.

C'est le message sous-jacent de tous mes posts sur ce sujet.

Parce que franchement, la voisine, l'ami ou le grand parent, formé ou pas, on sait pas, il est peut-être largement mieux pour l'enfant que le centre de loisirs ou la colo.

Évidemment, on travaille avec de l'humain. L'humain est complexe, et les besoins des uns et des autres sont différents. Certains jeunes/enfants préféreront une relation privilégiée parce que le pair est insécurisant, d'autres auront besoin d'aller au centre de loisirs pour y être en groupe, certains seront plus à l'aise avec un homme, une femme, d'autres préféreront être à la campagne etc...

Ce n'est pas tant le fait que la voisine soit plus compétente que l'animateur ou vice-versa, juste, que sans parler de transfert dans la relation éducative, ce qui sera le mieux pour un enfant ne sera pas le mieux pour un autre.

D'où la nécessité d'envisager l'ensemble des solutions.

Ou alors la méthodo te convient parce que tu trouves normal de contrôler le comportement des enfants et tu trouves normal qu'un chef te dicte ton comportement. Moi je n'y arrive pas, passer mon temps à engueuler les enfants et à les contrôler pour leur dire de parler moins fort, de marcher plus droit... c'est pas mon truc.

Là, par contre, je suis pas du tout dans le même raisonnement.

J'ai du mal à faire le lien entre la présence de méthodo et le fait d'engueuler les enfants. Je veux bien que tu m'éclaires à ce sujet.

Encore une fois, je suis contre la méthodo, mais pas parce que je la trouve aliénante ou quoi que ce soit.

Je la trouve juste inutile. De mon expérience, la méthodo n'est utilisée qu'en aval par les animateurs pour justifier ce qu'ils ont fait, répondre à la commande.

Ce n'est donc pas que je trouve la méthodo perverse, elle est seulement inutile (et donc elle fait perdre du temps, puisque ce temps pourrait être utilisé en prépa concrète d'activités, ou en temps passé avec les jeunes).

Ou alors on n'a pas la même définition de méthodo, c'est possible aussi.

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Voilà, c'est de ça que je parle.

Les gens qui se posent des questions ne cherchent pas quoi faire comme activité, ils cherchent comment bien respecter un carcan (celui du projet).

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En faisant une recherche pour un autre sujet, je tombe sur cette question à l'assemblée :

http://www.nosdeputes.fr/14/question/QE/29537

(pour utiliser la fonction de recherche dans firefox, faites ctrl+F)

18 juin 2013 - Eric Ciotti (ump) demande au gouvernement si les collégiens et lycéens sont sensibilisés à la culture entrepreunariale.

7 Janvier 2014 - Le gouvernement a répondu :

La promotion de l'entrepreunariat dans l'enseignement scolaire s'exprime au travers (...) de mesures structurelles qui constituent un levier pour le développement de l'esprit entrepreunarial (...): les démarches de projet, mises en oeuvre dans plusieurs disciplines, notamment au lycée, permettent aux élèves de développer, d'acquérir des compétences transversales et disciplinaires au travers une production concrète.

Il est également intéressant de lire le reste du paragraphe. On peut y lire par exemple : l'association « entreprendre pour apprendre » qui développe la « mini-entreprise », dispositif qui permet à une classe, accompagnée par des enseignants et des professionnels, de créer un produit ou un service. Plus de 700 mini-entreprises sont en cours de réalisation dans les lycées et collèges, à ce jour

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