jean

Emploi / Travail Libre / Travail Forcé

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Le travail forcé, le travail libre, le travail rémunéré : différenciez-vous ces formes de travail?

Je me faisais la réflexion en pensant aux parents qui tiennent à ce que les enfants soient productifs. Personne ne le dit comme ça car on sent qu'il y a une absurdité ou bien un problème moral.

Mais "on" (pas moi!) voudrait que les enfants soient productifs à tout moment ou en tout cas engagés sur le chemin de la productivité ; on voudrait soit qu'ils produisent, soit qu'ils apprennent à produire. Autrement dit nous, animateurs, devrions accompagner les enfants sur le chemin de la création de valeur par le travail.

Et même plus précisément, c'est le noeud du problème : création de quelque chose qui a de la valeur pour autrui (autrement dit quelque chose qui pourrait se vendre).

Quelques exemples : on pense facilement qu'il faut que les enfants rentrent chez eux avec un truc qu'ils ont fabriqué dans la journée ; on dit facilement que c'est mal qu'un enfant ne fasse "rien" ; pour la réforme des rythmes scolaires, tout un ensemble d'arguments vont en faveur de la productivité, le vocabulaire des "spécialistes" est entièrement centré sur ces idées de rentabilité et de productivité.

Car les enfants passent leur temps à faire des choses qui ont de la valeur pour eux. Ils explorent, ils questionnent, ils jouent, ils fabriquent, ils pensent... bref ils n'y réfléchissent pas, leur spontanéité égoïste est suffisante pour qu'ils grandissent.

Mais en faisant du foot, du coloriage ou en jouant au babyfoot, ils ne créent pas de valeur pour autrui. En lisant des livres, en jouant par terre dans l'herbe... idem.

Quand un enfant ne veut pas participer, qu'est-ce qui nous incite à l'y obliger?

Comment apprécie-t-on ce qu'un enfant a fait dans sa journée, comment nous animateurs juge-t-on le travail accompli par un enfant? Est-ce qu'on le juge selon une grille "production de valeur usuelle/pas de production" ou est-ce qu'on le juge autrement? Peut-être qu'on ne le juge pas du tout? Après tout on passe notre temps à dire qu'on est pour la liberté et l'égalité, si c'est ça l'enfant ce qu'il veut et c'est tout.

Une définition wikipedia (très mince mais des choses importantes sont citées).

Lisez aussi le paragraphe "importance" : lorsqu'on approche l'étendue des définitions du travail, je trouve que le terme "droit au travail" est drôle et inquiétant à la fois. Drôle parce que c'est complètement débile (biensûr que tout le monde a le droit) et inquiétant parce que c'est une expression qui dit le contraire des mots qu'elle contient : il ne s'agit pas d'un droit mais d'une obligation. Je trouve que c'est du même genre que l'expression "droit aux vacances", on utilise le mot "droit" pour décrire une obligation!

__________

Et pour les animateurs? Rien ne nous oblige à utiliser cette grille de lecture mais... les animateurs "bénévoles" sont ils en situation de travail libre? de travail rémunéré? de travail forcé?

En france on dit "trop de social" c'est dans le même courant de pensée : c'est dire que seuls les gens qui produisent de la valeur pour autrui travaillent réellement, et que seuls ces gens-là méritent d'être payés.

Les animateurs sont dans quelle catégorie? Quand ils jouent avec les enfants et qu'ils ne vont pas dans le sens de la production de valeur on va dire qu'ils "ne font rien" donc qu'il ne faut pas les payer.

Actuellement il existe un combat judiciaire autour de cette idée. Biensûr les animateurs n'y sont pas réellement invités : ce sont des grandes fédérations "d'éducation populaire" qui mènent ce combat. Au niveau européen, souvenez-vous que la France avait été condamnée par la cour de justice européenne étant donné que le contrat d'engagement éducatif met les animateurs en situation de travail rémunéré (toutes les conditions sont réunies) sans toutefois respecter les droits des employés : temps de repos... salaire minimum...

La situation actuelle reste bancale et selon les textes publiés par ces fédés (dont j'ai déjà parlé dans d'autres sujets) elles préconisent un passage au statut de service civique européen. Il est question de prétendre que les animateurs ne seront pas subordonnés... (bien qu'ils aient finalement un contrat, un employeur, une rémunération et des obligations comme des horaires, un poste de travail, des missions).

Donc la rhétorique voudrait nous faire croire qu'il s'agit de travail libre tandis qu'il s'agit de travail subordonné, de travail rémunéré.

La différence est grande : en travail libre on n'est pas corvéable à merci.

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Invité Pops

Salut jean,

Ce que tu dis est intéressant et j'aimerais savoir sur quoi tu t'appuies pour dire que :

Mais "on" (pas moi!) voudrait que les enfants soient productifs à tout moment ou en tout cas engagés sur le chemin de la productivité ; on voudrait soit qu'ils produisent, soit qu'ils apprennent à produire. Autrement dit nous, animateurs, devrions accompagner les enfants sur le chemin de la création de valeur par le travail.

C'est qui "on" ? Les familles ? les animateurs ? les organisateurs ? la société ? le monde entier (sauf toi) ?

Et pareil pour :

En france on dit "trop de social" c'est dans le même courant de pensée : c'est dire que seuls les gens qui produisent de la valeur pour autrui travaillent réellement, et que seuls ces gens-là méritent d'être payés.

Les animateurs sont dans quelle catégorie? Quand ils jouent avec les enfants et qu'ils ne vont pas dans le sens de la production de valeur on va dire qu'ils "ne font rien" donc qu'il ne faut pas les payer.

et qui est ce "on" ? La télé ? la radio ? tes amis ? Parce que moi, mes copains immigrés me disent qu'il en faudrait plus du social, puis d'autres me disent qu'il faudrait même leur laisser le droit de voter. Mais d'autres disent qu'il ne faut pas non plus déconner!

Bref tout ça pour dire qu'il y a matière à réfléchir mais que avec des "on" ON peut dire n'importe quoi. Attention aux généralités !

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Invité Invité

La situation actuelle reste bancale et selon les textes publiés par ces fédés (dont j'ai déjà parlé dans d'autres sujets) elles préconisent un passage au statut de service civique européen. Il est question de prétendre que les animateurs ne seront pas subordonnés... (bien qu'ils aient finalement un contrat, un employeur, une rémunération et des obligations comme des horaires, un poste de travail, des missions).

Tu te trompes: un certain nombre d'associations se positionnent en faveur de la création d'un statut de volontariat dans l'animation. Pas en faveur d'un service civique européen ?!

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C'est qui "on" ? Les familles ? les animateurs ? les organisateurs ? la société ? le monde entier (sauf toi) ?

C'était moi biensûr, mais j'ai changé d'avis et j'expose mes réflexions ici.

J'aurais pu tourner ma phrase autrement mais je pense que tu pouvais la comprendre.

N'as-tu jamais constaté ces phrases? Ces mots? Si tu les as constatés tu sais que ça existe et si tu ne les as jamais constatés dis-le sans détour on gagnera du temps.

et qui est ce "on" ? La télé ? la radio ? tes amis ? Parce que moi, mes copains immigrés me disent qu'il en faudrait plus du social, puis d'autres me disent qu'il faudrait même leur laisser le droit de voter. Mais d'autres disent qu'il ne faut pas non plus déconner!

Bref tout ça pour dire qu'il y a matière à réfléchir mais que avec des "on" ON peut dire n'importe quoi. Attention aux généralités !

Non non tu pars sur autre chose qui n'a rien à voir.

Je caractérise le courant de pensée auquel je souhaite m'opposer. Il n'est pas nécessaire de savoir qui est ce "on" ni combien de personnes il représente. C'est un courant de pensée, et tu n'as d'ailleurs pas nié son existence.

J'en ai déjà parlé et je le referai certainement dans d'autres sujets.

Ici j'ai surtout pensé soumettre à débat cette idée de séparer travail libre et emploi car ça permet de nommer d'où vient le pouvoir, de savoir qui commande et de mieux lire ses intentions.

Tu te trompes: un certain nombre d'associations se positionnent en faveur de la création d'un statut de volontariat dans l'animation. Pas en faveur d'un service civique européen ?!

Oh l'arrivée de ce statut de service civique européen ne fait aucun doute pour moi. J'ai déjà cité plusieurs textes dans le forum où il n'y a aucun mystère : l'argumentation est construite en faveur de ce que tu nommes le "volontariat", et défend un statu quo de la situation des "volontaires" respectant le droit européen.

Si je respecte le référentiel de lecture du titre de mon sujet, le volontariat est bien évidemment de l'emploi rémunéré ; tandis que les droits exhorbitants que les employeurs se confèrent font dériver la situation vers le travail forcé : conditions d'emploi miséreuses, horaires de tarés, le tout alors que l'employeur a tous les pouvoirs.

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Invité Pops

Salut,

C'était moi biensûr, mais j'ai changé d'avis et j'expose mes réflexions ici.

J'aurais pu tourner ma phrase autrement mais je pense que tu pouvais la comprendre.

N'as-tu jamais constaté ces phrases? Ces mots? Si tu les as constatés tu sais que ça existe et si tu ne les as jamais constatés dis-le sans détour on gagnera du temps.

Si je fais cette remarque, c'est parce que j'ai un tout autre ressentit que toi (je reste volontairement sur mon ressentit car il me semble que c'est de cela qu'on cause) et je pense qu'il s'agit plus des peurs de l'animateur qu'une vrai pression extérieur (je ne nie pas que cela existe hein !). De mon expérience, c'est les animateurs eux même qui flippent de cette image et en parle sans que moi, en tant que directeur ne fasse la remarque. Si les choses sont claires avec les familles, on se fiche royalement que les enfants ne ramènes pas un collier de nouille à la maison. Si c'est bien de cette création de valeurs dont tu parles.

Non non tu pars sur autre chose qui n'a rien à voir.

Je caractérise le courant de pensée auquel je souhaite m'opposer. Il n'est pas nécessaire de savoir qui est ce "on" ni combien de personnes il représente. C'est un courant de pensée, et tu n'as d'ailleurs pas nié son existence.

Je ne crois pas tant partir sur quelque chose qui n'a rien a voir dans le sens où le fait que cette pensée existe n'est pas un hasard est elle n'est pas relayé partout de la même façon. D'ailleurs, par chez moi, on ne peut nier la différence de budget balancé dans "le social" en fonction de l'étiquette municipale, et ce ne serait-ce que dans la branche animation... A qui profite le crime ? Je pense que c'est à nos politiques (même locaux) qui jouent au économiste pour justifier un budget. Pire, on nous incite à dépenser jusqu'aux derniers centimes pour justifier de ne pas toucher nos précieux sous, voir demander une augmentation du budget les certaines années.

Après je suis conscient que ce n'est pas pareil partout et que j'ai peu être de la "chance" (où juste des élus conscients ?), mais je n'ai pas l'impression que tout les robinets soient coupés.

D'ailleurs encore hier, on nous parlait de la volonté du territoire à soutenir (financièrement) les projets jeunes qui sont oubliés chez nous et aujourd'hui présentation d'un nouveau dispositif pour financer les actions jeunesses !

J'ai peu être un peu dévié du sujet initial, mais je pense que ces exemples reflètent typiquement que le "on" à son importance. Je ne dis pas à mon garagiste comment gérer son affaire.

Pops

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