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Salut à tous,

L'autre jour, au moment du goûter, une animatrice me dit qu'une enfant (13 ans) lui a confié qu'elle n'avait pas mangé le midi, ni pris de repas depuis 3h00 du matin à cause du Ramadan...

Je considère que nous n'avons pas à nous n'avons pas à nous occuper des croyances relieuses des uns et des autres, cela relève de la vie privée ("Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses...). Mais justement, les pratiques, elles n'ont, à mon sens pas lieu d'être au sein de la collectivité.

Mais sans parler de religion, j'estime inconcevable qu'un enfant quitte la table le midi en ayant encore faim, ou pire agen.

La première des missions des animateurs est d'assurer la sécurité des enfants dont ils ont la charge. en laissant la gamine faire le Ramadan, les animateurs ont failli à leur mission.

Et pour en revenir à la religion, je considère que les ACM municipaux doivent respecter la loi de 1905, à savoir que l’État (et les administrations en général) ne reconnaissent aucune religion. Et d'une façon générale, aucune famille ne doit pouvoir influer sur le fonctionnement du centre pour défendre un intérêt particuliers, ou s'octroyer des droits que les autres n'auraient pas.

Si vous aviez été responsable du centre, quelle aurait été votre réaction en apprenant cela ? Quel discours auriez-vous tenu aux animateurs, à la gamine et à la famille ? Êtes-vous choqué ? Partagez-vous mon point de vue ? Ou pas du tout ? J'ai ma réponse à ces questions, mais je voudrais d'abord connaître vos différents points de vue avant de donner le mien (bien que cela soit déjà plus ou moins fait ^^).

Christophe

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Eh bien ça dépend, est-ce un séjour avec hébergement ou est-ce que les enfants rentrent chez eux pour manger ?

Dans le premier cas, il faudrait contacter les parents et leur expliquer qu'un séjour de vacances n'est pas compatible avec la pratique du ramadan. Soit ils acceptent qu'elle mange pendant la journée soit ils doivent venir la rechercher.

Dans le second, je ne vois pas en quoi ce que les enfants mangent ou ne mangent pas à l'extérieur du centre influe sur le bon déroulement de celui-ci.

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Non, tu as mal compris ou je me suis mal exprimé. Il s'agit d'un ALSH. Mais à 17h00 elle n'avait rien mangé depuis 3h00 du matin. C'est-à-dire que son dernier repas remontait à 14h plus tôt. Elle a refusé de toucher à son repas de midi à la cantine, et aucun animateur ne s'en est aperçut.

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En tant que responsable d'une structure, pour le service public qui plus est, je pense qu'il faut regarder au cas par cas.

Si l'on applique effectivement la Loi de 1905, dans ce cas, on n'accepte plus le ramadan, de menus sans porc, etc... ce qui ferait bien plaisir à Marine et tous ses amis.

Pour ma part, je considère que, loin de refuser toutes religions, la laïcité implique au contraire que l'on accepte TOUTES les religions, tant qu'il n'y a pas de mise en avant plus que cela.

C'est pourquoi je me bats pour qu'il y ait des repas sans porc, c'est pourquoi, en colo, je ne vois pas de contre-indications pour accompagner des enfants à l'église le dimanche matin, c'est pourquoi un enfant qui fait le ramadan, si c'est son choix, je ne vais pas m'y opposer tant que cela ne remet pas en cause sa sécurité physique et morale. C'est pourquoi je lui parlerai et j'informerai les parents qu'il ne pourra peut-être pas pratiqué certaines activités, notamment des activités physiques qui pourraient le mettre en danger vu le manque d'apport énergétique.

Et que je parle de son propre choix, je veux dire que je parle avec l'enfant pour savoir ce qu'il veut. Je ne suis pas là pour les parents, mais pour l'enfant. En enfant qui est noté "sans porc" par exemple mais qui souhaite un goûter, je ne vais pas m'y opposer.

Oups, ça va faire polémique ;-)

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La laïcité, c'est d'abord et avant tout le respect de toutes les religions, je pense qu'on est d'accord. Mais cela n'implique pas d'autoriser toutes les pratiques dans le cadre des institutions sensées être laïques. La question du porc concerne beaucoup d'enfants, je crois plus de la moitié là où je travaille. Proposer des menus sans porc ne complique pas l'organisation. Après, comme toi, je le disais déjà dans un autre sujet, je laisserais l'enfant qui veut en manger, même s'il est de confession juive ou musulmane, puisque, je me répète, je ne m'occupe pas des croyances des uns et des autres.

Concernant Marine, elle ne prône pas l'application de la loi de 1905, l'extrême droite n'a jamais été laïque. Ce sont des haineux. Des anti-juifs et des anti-musulmans, pas des laïques. Une proposition laïque, serait de dire que la loi de 1905 doit s'appliquer sur tout le territoire de la République, par exemple. Cette proposition ne figure pas dans le programme du front national, car le fait que l'Etat finance des écoles catholiques en Alsace-Moselle ne les choque pas.

Enfin, bref, revenons au sujet.

Là où nous ne sommes pas d'accord, c’est quand tu dis qu’il n’y a pas de risque pour l’enfant à faire Ramadan. A 13 ans, sa croissance n’est pas terminée. Et si elle tombe dans les pommes ? Moi, si je ne mange pas pendant plus de six heures à la suite, j’ai déjà des vertiges… Alors au bout de 14 heures… :wacko: Et même si elle ne fait pas de sport en activité, ce n’est pas pour ça, qu’elle ne va pas se dépenser sur les temps informels.

Et ce qui m’interpelle dans tout ça, c’est qu’à la fin de la journée, aucun animateur n’était au courant, et que personne n’ait rien remarqué.

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Ce qui m'avait le plus interpellé dans ton premier message c'est effectivement le fait qu'aucun animateur n'ait remarqué qu'un enfant n'avait pas mangé. Soit ils étaient tous à la même table, soit l'animateur le plus proche n'était pas vigilant, en tout cas s'ils ne se rendent pas compte d'une partaique aussi visible ça n'augure rien de bon quant aux éventuels problèmes qui requièrent une attention particulière aux enfants.

C'est sans doute parce que je suis assez ignorante des pratiques religieuses, car maintenant que tu m'apprends qu'il ne s'agit pas seulement de jeûner mais également de ne pas boire cela me semble très dangereux de conjuguer cela avec une activité physique, de plus par cette chaleur où l'on se déshydrate facilement même sans produire d'effort particulier.

Si l'enfant rentre chez elle le soir, je ne voyais aucune contre-indication au fait qu'elle ne touche pas son assiette le midi si c'est son choix et jeûner pendant la journée -surtout si ce n'est pas la première fois- n'est pas dangereux (sauf si elle a des problèmes particuliers mais ça se verrait à sa fatigue, sa pâleur, etc.) à condition de bien s'hydrater !

Si l'enfant et/ou les parents refusent qu'elle boive de l'eau (tout au long de la journée, c'est indispensable en cas de jeûne), il me semble impossible de l'accepter en ALSH.

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Je maintiens le fait qu'il faut voir les activités qui sont proposées.

C'est clair que ce n'est pas normal que les animateurs ne soient pas au courant. La direction l'était-elle ?

Ensuite, pourquoi ne pas accueillir l'enfant, en mettant en avant auprès de la famille que des activités, sorties, etc... ne pourrons pas lui être proposées car nécessitant d'avoir pris des forces ou de s'hydrater. On peut convenir avec la famille que les jours de sortie, où l'on marche beaucoup, où l'on visite des choses, on ne pourra pas l'accueillir. A moins que...

Car le ramadan n'est pas l'interdiction pure et dure de l'alimentation ou de la boisson entre le lever et le coucher du soleil.

Les pratiquants peuvent s''adapter suivant les situations. Du coup, il ne faut pas hésiter à en parler avec la famille. Il n'y a pas de tabou, et l'enfant pourra très bien s'alimenter ou s'hydrater si nécessaire ou suivant les situations, sans remettre en cause ses croyances.

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Personne à l'arrivée de la gamine n'était au courant qu'elle faisait Ramadan. Chez nous, c'est un peu bizarre, le directeur dirige deux accueils, et était plus présent dans l'autre. Je précise que des sorties étaient planifiées tous les jours, c'est seulement ce jour qu'elle a mangé à a cantine. Je ne sais plus si elle était présente les jours précédents. Oui, tous les animateurs mangeaient à la même table. J'avais exprimé mon désaccord le premier jour, mais le reste de l'équipe était unanime "En maternelle, oui, il faut se mettre avec eux pour les aider, mais là ils savent se gérer tous seuls."...

Ma position est que la suivante:

1) Les animateurs sont responsables des enfants qui leurs sont confiés et ne peuvent laisser une enfant sortir de table le ventre vide. Il leur appartient de s'organiser de façon à ce que cela ne se produise pas.

2) Ni l'enfant ni sa famille ne peuvent exiger des dérogations quant au fonctionnement du centre. C'est au directeur qu'il appartient de prendre les décisions. Une famille a qui le fonctionnement ne convient pas doit chercher une autre structure d'accueil.

3) Les pratiques religieuses n'ont pas leur place dans le cadre de l'accueil de loisirs s'il est municipal. Nous nous devons de respecter les croyances, mais cela n'implique pas d'accepter les pratiques. Le Ramadan peut être interrompu puis rattrapé plus tard si la gamine souhaite le faire.

En tant que stagiaire BPJEPS, je dois imaginer la façon dont j'aurais réagi dans telle ou telle situation si j'avais été directeur.

Donc si j'avais été directeur, j'aurais engueulé les anim'. Parce qu'ils n'ont pas été assez vigilants au moment du repas.

A l'enfant, je lui aurait expliqué que la pratique du Ramadan n'est pas compatible avec le centre de loisirs. Que s'il s'agit d'un choix personnel, elle pourra le rattraper plus tard (en dehors elle fait bien ce qu'elle veut), ou bien elle ne vient pas au centre de loisirs. Et s'il ne s'agit pas vraiment d'un choix personnel, j'aurais contacté la famille pour lui expliquer la chose.

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Je rejoins certains points de ton post.

D'abord, je trouve irresponsable qu'un directeur soit sur deux structures. Il ne peut pas gérer convenablement et tout cela sans doute dans un soucis d'économie de l'organisateur :-(

Ensuite, je trouve idiot que des animateurs ne mangent pas avec les enfants. OK, ils savent se débrouiller seuls... quoique... Mais le temps de repas est un temps formidable pour discuter avec les enfants, les connaître, savoirs leurs idées, etc...

Pour la gamine qui faisait le ramadan, je pense que la famille aurait dû prévenir et le directeur discuter avec eux. Qu'elle le fasse, je l'ai dit, ne me gêne pas plus que cela si le programme est ensuite adapté et si les "règles", après discussion peuvent être assouplies (comme c'est possible dans cette religion). Mais le fait qu'elle doive être à table avec les autres me paraît juste intolérable. Je mets quiconque au défi de ne pas manger, avec le ventre vide, et de tenir une heure à table !

Je suis d'accord sur le fait que le directeur est le seul à pouvoir faire une dérogation, quoiqu'il a parfois les mains liées par l'organisateur. Pour ma part, en tant que directeur, je ferai cette dérogation.

Quand aux pratiques religieuses, encore une fois, tout dépend d'où on se place: soit on les refuse toutes, soit on les accepte toutes. Dans le domaine public, tu as raison, on devrait les refuser. Mais d'un point de vue personnel, et travaillant dans le domaine public, je ne suis pas d'accord et serais plus à même de toutes les accepter. C'est un choix politique et personnel.

Tu seras futur directeur. Et tu verras que les choses ne sont pas si simple. Engueuler les anims ? Pas la peine puisque en amont tu aurais imposé qu'ils mangent avec les enfants ;-)

Parler avec la gamine, ouais... mais elle n'y ait pour rien.

Discuter avec les parents me paraît plus adéquat. Et là ça peut se compliquer. Car l'Accueil est peut-être leur seul moyen de garde, ils n'ont peut être pas d'autres choix et sans lui, leur fille serait dans la rue ou seule à la maison toute la journée... Il faut aussi prendre en compte les situations individuelles dans nos décisions.

Nous avons un rôle politique et social à côté de notre rôle éducatif ;-)

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Petite mise en situation :

Vous déménagez au Mali.

Vous avez un enfant de six ans.

Vous l'aimez.

Vous travaillez toute la journée et l'inscrivez dans l'équivalent de nos centres de loisirs.

Au Mali, l'usage de la "claque éducative" est répandu.

Votre enfant est d'humeur joueuse, il court partout, n'écoute pas les adultes (alors que c'est l'usage dans cette culture, plus que dans de nombreux endroits de l'hexagone).

Un des pédagogues se sert de la "claque éducative" à plusieurs reprises sur votre enfant.

Vous n'êtes pas contents.

S'agissant du Ramadan, c'est un phénomène qui ressemble à celui-ci (je ne veux pas comparer les proportions) dans le sens où on a une culture dominante dans un lieu, et des enfants issus d'une culture minoritaire, avec leurs codes, qui sont accueillis.

Les "pédagogues" de la culture dominante pensent avoir un savoir (barrez les mentions inutiles : plus légitime/supérieur/plus adapté) à celui de la culture minoritaire et veulent l'imposer à cette dernière.

Vous me répondrez qu'entre la claque éducative et le fait de laisser un enfant jeûner, il y a une différence. C'est sûr. Mais pas aussi grande que celle que l'on peut entrevoir à première vue, bien au chauds dans les codes de la société hexagonale que nous sommes.

Il y a une question de respect de la volonté parentale, de la culture parentale. Et je parle bien de culture, plus que de religion. Il se trouve que c'est une règle dictée par la religion, mais c'est surtout avec ces codes que les parents ont choisi d'élever leur enfant.

Et les parents savent comment adapter l'effort du jeune à cette contrainte. Moins d'activité physique intense, notamment.

La laïcité, c'est le respect de toutes les religions. Le fait de laisser tout un chacun pratiquer sa religion librement.

Et la prière ? L'enfant a-t-il le droit de la faire ?

Je suis archi-pour, et je suis aussi laïc qu'athée. Mais je respecte le bien-être qu'un individu peut trouver dans un ressourcement spirituel personnel.

A cette époque où le conflit israelo-palestinien prend une ampleur (médiatique en plus) capitale, laisser chacun vivre sa pratique religieuse, sans chercher à classer celles-ci, à les brider, devrait être évident.

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Cesco, tu mélenge un peu tout.

Il n'est pas question de culture dominante et de culture minauritaire. C'est une question de responsabilité. Et d'intérêt général primant sur les libertés individuelles.

J'expose mon opinion en partant d'un principe (DDHC article 10).

Point.

Modifié par Cricricracplouf

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Quelque fois je me dis que j'ai de la chance, chez moi il n'y a jamais de souci de racisme ou de religion.

Le ramadan ne me gêne pas non plus. Les enfants (les familles) viennent chercher auprès de nous un service et ça me ferait bizarre de leur rentrer dans le lard. Et du coup je suis d'accord avec Rype sur la mise en place, c'est à dire parler avec les gens et faire au mieux, s'organiser au cas par cas.

Et pour en revenir à la religion, je considère que les ACM municipaux doivent respecter la loi de 1905, à savoir que l’État (et les administrations en général) ne reconnaissent aucune religion.

Ils ne les reconnaissent peut-être pas mais ils garantissent la liberté de culte. Ce qui s'est passé à mon avis c'est que notre société cherche à donner la même valeur à tous les citoyens quelles que soient leurs croyances.

D'un côté on en fait des caisses sur les libertés individuelles en ressortant à chaque fois le coup du lever échelonné, de l'autre côté je m'imagine mal empêcher la pratique d'un culte alors que les lois françaises et européennes vont dans ce sens.

Ça devrait nous faire réfléchir sur notre vraie mission en tant qu'animateurs. Là où on pense être de l'éducation populaire, donc des gens qui s'enrichissent intellectuellement les uns les autres sans contrôle de la part de l'état, peut-être qu'on est assez proche d'un système national bien rôdé avec des directives plus ou moins explicites.

Pour moi c'est évident que de très nombreuses personnes (animateurs, responsables, élus) perçoivent l'animation avant tout comme un moyen de contrôler les enfants. Même s'ils ne le disent pas. On passe notre temps à parler d'autorité, de rappel des règles, de sanction (donc d'autorité).

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