jean

AnimNautes
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Messages posté(e)s par jean


  1. Faut pas t'en faire. L'"invité" qui t'a répondu est un troll, c'est à dire une personne dont les intentions sont malignes et non explicitées.

    Peut-être est-ce le même "invité" qui vient de temps à autres se moquer de nous pour défendre l'engagement volontaire. Ses messages disent notre idiotie, notre incompétence, ses messages n'apportent jamais les infos qu'il juge manquantes dans nos messages.

    Le CEE est un contrat qui pue. Les familles s'en foutent, les enfants s'en foutent, les animateurs y perdent en dignité, en conditions de travail, en salaire, ceux qui y gagnent, ce sont les employeurs d'animateurs.

    Les employeurs prétendent que les familles ne pourraient pas payer. S'ils étaient honnêtes et sincères, il réclameraient directement un statut d'animateur bénévole sans indemnité, ce qui serait une position beaucoup plus cohérente avec ce qu'ils préconisent :

    -l'engagement volontaire comme première rencontre avec le monde du travail

    -l'engagement volontaire comme vocation, comme le fait de se donner aux autres, comme un fait d'abnégation

    -l'engagement volontaire comme aide aux défavorisés

    -l'engagement volontaire comme moyen d'exfiltrer les gens qui seraient intéressés uniquement par l'argent

    -etc.

    Ils meurent d'envie de ne pas payer les animateurs, mais ils ont peur que plus personne ne veuille travailler avec eux. Et ils prétendent être généreux quand ils payent 28 euros au lieu des 22 minimum...


  2. Ok faisons dans l'analyse.

    Le gouvernement national a effectivement été stragège, en coupant la patate chaude en 36680 morceau et quelques. «Voilà la réforme faites ceci faites cela, mais débrouillez-vous entre vous». Beaucoup de gens ont grogné d'abord contre le gouvernement national pour dénoncer la réforme, puis ils ont été pris dans les tourbillons locaux.

    Souviens-toi du ministre qui n'a pas vécu la rentrée, cet été il disait presque mot pour mot : "mon bureau est ouvert à toute personne pour parler de tous les sujets, mais il y a des décisions sur lesquelles je ne reviendrai pas". Le discours de la ministre actuelle est le même.

    Ce que la presse a fait ressortir c'est un immense mépris des animateurs, des animations, de la garderie... de la part de parents, d'enseignants, de politiciens comme sarkozy cité plus haut.

    Une réforme qui nous oblige nous, animateurs, à dériver vers un rôle d'enseignant, en nous faisant travailler dans les écoles durant des heures qui restent des heures d'école dans l'imaginaire collectif. Bien souvent on doit même travailler dans les classes et ça me perturbe complètement.

    Justement parce que je veux trop respecter le travail des enseignants. Moi je ne peux pas faire mes animations dans une salle où il ne faut toucher à rien, où toutes les tables sont droites, et où il y a un enseignant qui travaille à son bureau. Encore quand on s'entend bien avec l'enseignant en question ça va, mais quand on ne s'entend pas, imagine le calvaire : voudrais-tu faire classe avec un inspecteur présent dans ta classe toute l'année?

    Nous dans l'école "difficile", toute l'équipe en bave. Les enseignants se montent la tête, on les voit en permanence nous surveiller, ils sont aux fenêtres, ils choisissent régulièrement de s'installer à proximité des animations, bien souvent ils interviennent et ça nous casse les pieds parce que c'est pour nous contredire... devant les enfants... Et ils sont eux-mêmes présents au comité de pilotage et ils envoient des remarques incendiaires en notre absence sur lesquelles nous ne pouvons pas répondre.

    Tu as eu les deux rôles olivier, tu sais sûrement comme moi qu'un animateur, selon qu'il porte un gilet jaune ou non, aura droit à la considération distinguée des enseignants ou plutôt à leur mépris. Tous ceux qui ont fait des classes de découvertes savent que l'animateur est bien perçu, que la collaboration est plutôt facile avec les enseignants. Et quand on arrive en gilet jaune dans une école, soudain, on est devenu un incapable, un irresponsable, quelqu'un de négligent, etc. Y compris pour les enfants.

    Ça ne nous fait pas plaisir de rouspéter. Mais plaçons ça dans un contexte : on se retrouve dans des locaux qui ne sont pas faits pour l'animation, avec de lourdes contraintes horaires et de surveillance des enfants. Nous avons, excuse du peu, une pression de fou, que les enseignants n'ont pas car ils sont chez eux, car ils fixent eux-mêmes leur niveau d'exigence.

    Pourquoi encore les enfants sont-ils plus respectueux des enseignants que des animateurs? Probablement parce que votre mission et vos exigences vous demandent de prendre plus de hauteur vis à vis des enfants. Les enseignants sont plus craints que les animateurs : vous mettez les notes, vous êtes seul garant de la promotion ou de l'échec... Nous n'avons pas cela, et personnellement je ne souhaite pas l'avoir, je suis dans une autre relation.

    L'animation en général se cherche à ce sujet, les gens ne savent pas trop s'ils doivent être autoritaires ou libertaires, s'ils doivent se faire obéir ou agir en concertation, s'ils doivent montrer un modèle ou s'ils encadrent l'utilisation d'un dispositif... La réforme nous pousse à devenir tous des techniciens, il faudrait se spécialiser, faire des activités d'apprentissages. Or nous savons que les enfants sont fatigués, nous savons qu'il n'existe pas de programme national et que nous n'avons pas vocation à enseigner, à instruire, ni même à éduquer (selon les gens).

    Et que se passe-t-il du côté de la formation professionnelle? A en juger par ce qu'ont fait mes collègues ou moi-même, le cnfpt se concentre sur "des projets d'activités éducatives" (ou éducatives signifie "instructives" mais ils ne s'en rendent pas compte).

    qui doivent gérer des enfants sortant d'une journée complète de classe et qui doivent encore leur faire bouffer de l'activité

    Précisément. La solution miracle (très chère) à ce souci est d'avoir des animateurs capables d'installer un dispositif et de le faire vivre librement aux enfants qui ont choisi d'être présents et de participer pendant le temps qu'ils veulent.

    Or toutes les contraintes actuelles, qu'elles soient matérielles ou idéologiques, nous interdisent ce fonctionnement. Les classes, je ne me répète pas, les horaires et l'obligation d'avoir tout rangé à la fin de l'heure... mais aussi les principes des projets et l'exigence de résultat qui devient prépondérante là où il est pourtant évident que les objectifs de la réforme appellent plus une exigence de fonctionnement.

    Pour entrevoir des solutions, il faut des locaux pour les animateurs. Il faudrait aussi que des animateurs qui sont sur le terrain, disons... les animateurs référents puisqu'il semble y en avoir beaucoup dans les écoles, puissent participer aux comités de pilotage. Avoir un responsable de service, aussi bon et intelligent soit-il, ça ne fait pas le contrepoids face aux enseignants qui peuvent, eux, dire ce qu'ils veulent sur "la réalité de terrain" lors de ces réunions.

    Il faut aussi encourager les formations qui ne s'appuient pas sur l'idéologie de projet. Il faut encourager les animateurs qui installent des dispositifs de loisir et les font vivre, plutôt que les animateurs qui proposent une belle photo et un résultat monétizable en fin de période. Trop d'animateurs se trompent en faisant cela, ils deviennent exigeants et désagréables avec les enfants, ils se mettent la pression inutilement.

    Et pour ça, en tant qu'animateur je me répète, il ne faut pas qu'on travaille au même endroit que les enseignants. Moi je ne suis pas dans leur classe quand ils enseignant, je préfère avoir ma salle d'animation sans eux quand j'anime.

    L'école ne tient plus ses promesses de promotion sociale, elle n'éduque et n'instruit plus, et comme le dit si bien Franck Lepage

    Pas sûr que Lepage ait dit ou voulu dire ça. Il montre plutôt que l'école ne correspond pas aux objectifs égalitaires qu'on se plait à lui donner.

    L'école trie, elle hiérarchise les élèves. Elle les éduque (plutôt deux fois qu'une) et elle les instruit très bien, elle est plutôt performante de manière globale et très performante de manière individuelle.

    D'ailleurs la réforme des rythmes scolaires, qui a surtout pour but d'augmenter le nombre de jours d'école dans l'année, voudrait "que nos enfants soient mieux placés dans les classements internationaux". Attention, en face il y a des "gentils scandinaves" mais il y aussi des véritables athlètes de l'apprentissage (les asiatiques). Tout ceci cache des choses qui, à mon sens, n'ont jamais été explicitées.

    On nous parle tantôt d'épanouissement individuel, tantôt de réussite internationale, tantôt de prospérité économique...

    Veut-on avoir des enfants plus intelligents? Plus instruits? Plus éduqués? Plus savants dans tel ou tel domaine? Pourquoi se comparer aux autres pays? Est-ce que des enfants plus instruits garantiraient au pays une meilleure prospérité économique? Non biensûr, puisque par rapport à nos diplômes et nos connaissances, nous sommes plutôt sous-utilisés dans nos métiers.


  3. Quand j'écrivais mon message précédent, j'ai mis "parents stressés casse-pieds" en pensant à des gens qui se font une montagne du départ en colo, un truc très technique. J'aurais pu m'expliquer davantage.

    Typiquement mon parent stressé aura un million de conseils spécifiques pour l'enfant : surtout pense à ceci, fais bien cela, n'oublie pas truc et je t'appellerai tous les jours. Si on t'embête fais ceci, si ça se passe mal on viendra te chercher, si tu n'arrives pas tu truc, si tu te sens malade tu machin, dans ta valise pour chose j'ai mis bidule, pour tatati j'ai mis tatata et surtout ne perds pas blablabla car tu n'en as pas d'autre...

    Une liste de catastrophes auquel l'enfant n'aurait pas pensé seul. Pauvre enfant que celui qui va partir en séjour avec tout ça en tête!

    Pas de stress inutile, pas de confiance aveugle non plus. Difficile... Notre métier se présente de plus en plus comme un truc technique avec des formations, des manières de faire super-élaborées, etc. Aujourd'hui je ne suis pas loin de penser que tout ça c'est du pipeau. A la base on fait le truc le plus simple et le plus cool du monde : on est là pour accueillir des gens et bien se comporter avec eux.

    Mais ça c'était avant.

    Petit à petit on rajoute des difficultés. Là on est déjà au niveau 100 : l'organisateur promet des activités et il engage l'équipe qui doit se faire des emplois du temps monstrueux, on fait des groupes truc et des groupes bidules, on a plein de prestations de services commerciaux, des visites, des transports, des déplacements, des horaires plus ou moins stricts à suivre. Par dessus ça on a un enrobage de règlements hyper contraignant... bref : on se complique la vie au maximum.

    En effet, si on tient compte de tous ces paramètres, il est possible et même probable que les équipes ne répondent pas à toutes les exigences, y compris celle de bien se comporter avec les gens qu'on accueille.

    La qualité des séjours tend petit à petit à devenir une qualité commerciale, c'est à dire une qualité respectant les lois sur les services marchands, et non plus une qualité morale ou humaine.

    Si des parents souhaitent se renseigner sur des séjours, ce ne sont pas des gens stressés, ce sont des gens qui posent les bonnes questions. Les équipes qui font bien leur travail seront contents d'accueillir et d'informer les parents.

    Les équipes qui font du service marchand, méfiance : le but de l'organisation n'est pas de vous rendre service, il est de gagner de l'argent sur votre dos.

    Et l'argent est très mauvais conseiller en relations humaines, tout le monde sait ça.


  4. Les instits n'ont pas le choix. Plus haut dans la hiérarchie il y a des gens qui ont décidé que ça allait se passer comme ça, avec des journées de plus en plus éclatées, sur un mode de plus en plus industriel. Ce n'est pas "la faute à la fatalité", ce sont des choix.

    Les instits qui ne sont pas formés sont encore bien jeunes et pas majoritaires dans le pays (peut-être que dans certaines écoles ils le sont).

    La privatisation de l'école, on n'a pas besoin d'en arriver là pour la transformer complètement.

    L'éducation populaire, en france c'est nawak. Il n'y a pas plus libéral-compétitif que le secteur associatif, premier à gueuler dès qu'il faudrait augmenter les animateurs ou leur donner plus d'heures de repos.

    En fonctionnant sur un mode concurrenciel, le monde associatif est pleinement dans l'économie de marché libéralisée, avec ses dérives inégalitaires, ses colos de bourgeois et ses colos de pauvres...


  5. Les parents je pense qu'ils s'organisent et qu'ils font avec la réforme, ils n'ont pas spécialement l'humeur à contester, ils ont autre chose à faire, à commencer par aller travailler.

    Les enfants n'ont pas de pot. Avant, l'école ça avait un sens. Maintenant c'est devenu le pôle éducatif (pour ne pas dire l'industrie), même si on ne l'appelle pas encore comme ça. Dans la semaine les enfants ont un peu de temps de classe, le reste c'est de la grosse machinerie ou malgré toute notre bonne volonté, ils n'échappent pas à de multiples déplacements à pied, des temps d'attentes imprévisibles, des emplois du temps éclatés et imprévisibles, une multiplication des adultes qui les encadrent et leur donnent des consignes (y compris des consignes contradictoires).

    Les pauvres enfants, le matin ils doivent dire obéir en garderie, puis obéir en classe, puis obéir en cantine, obéir dans la cour, obéir dans les activités scolaires avec des prestataires (piscine, sport, musique), obéir en nap, obéir en garderie (avec des personnes différentes du matin)... quand ils ne repartent pas de la garderie avec une nounou ou un proche parce que les parents ne sont pas présents. Et j'oubliais les APC.

    C'est du délire, on s'étonne qu'ils soient fatigués. Commençons par leur mettre un peu moins de pression : on réduit le nombre d'adultes qui s'occupent d'eux. Et si possible, ne pas donner de télé aux enfants.

    Nicolas Sarkozy a annoncé (le 19 novembre 2014) sa volonté d'abroger la réforme des rythmes, dans une intervention bien peu flatteuse pour les animateurs : "L'école (…) c'est pas pour faire de la poterie ou des dessins avec un animateur qu'on paye à coup de lance-pierre pour faire semblant d'occuper les enfants."

    Je suggère à tous ceux qui se pensent à gauche de méditer ça. A droite, on réclame de la productivité, de l'efficacité, et de la part des "animateurs" on réclame ainsi des contenus éducatifs.


  6. Tu l'as aussi en ligne de mire, la réforme? :gun:

    Chez moi, pas encore de transformation en périsco.

    Dans les prochaines semaines les réductions d'effectifs, ça ne changera quasiment rien.

    Mis à part ça, en gros sur la réforme, je vois aussi des trucs vraiment nazes.

    Les gens qui commencent l'animation en 2014 avec les NAP, c'est clair qu'ils n'ont rien à voir avec ceux qui ont commencé dans les années 90 par du centre de loisirs ou des colos. Pas le même esprit, pas les mêmes attentes, pas les mêmes conditions, etc.

    Travail précaire, chez moi non hé hé hé hé hé! ^_^ Tout le monde a du travail, en revanche c'est chacun ses horaires donc c'est impossible de réunir toute l'équipe d'un coup.

    Pour l'encadrement les gens sont complètement isolés. Chaque animateur son groupe, chacun fait son truc dans son coin, on se dispute pour les locaux, le matériel, la répartition des enfants dans les groupes.

    Les classes, c'est la solution du pauvre. Il y a beaucoup d'instits qui sont très bien et hélas il y a aussi quelques grosses connes. Quand j'ai le choix je préfère largement ne pas être dans leur classe de merde. J'ai rien contre les enseignants, je bosse avec eux depuis au moins 10 ans et ça me plait.

    Mais à tous les profiteurs qui passent par les comités de pilotages (entre autres) pour se donner des privilèges personnels : franchement, vous ne perdez rien pour attendre. Ceux qui ne veulent pas céder les salles vides parce qu'ils y vont une fois par mois pour des APC, de la musique ou des arts visuels, vous nous foutez dehors pour des mauvaises raisons.

    Quand je pense qu'on laisse toute la semaine nos enfants avec des gens aussi mauvais...


  7. Je n'ai pas du tout la même interprétation.

    La loi nomme "accueils de loisirs périscolaires" les accueils ouverts les jours où il y a de l'école. Si on n'a pas d'école le mercredi matin, ça reste un accueil de loisirs extrascolaire. A mon avis le mieux serait l'école le samedi matin.

    Ensuite les objectifs pédagogiques/éducatifs ne rentrent pas en ligne de compte. Etant donné que ça n'intéresse personne (mis à part des animateurs voulant montrer qu'ils ont un travail technique) ça n'est pas considéré lors des prises de décisions.

    Le seul critère qui est reconnu à mon avis est la sécurité des enfants, en tout cas au niveau national.

    Même au niveau local, c'est à dire au niveau où les décisions prennent en compte des relations individuelles, je suis maintenant convaincu que tout le monde a oublié le confort et le bien-être des enfants et des animateurs.

    Que celui qui ne vit pas actuellement des conditions de travail extrêmement stupides à cause de la réforme des rythmes scolaires se manifeste...

    On aurait dû défendre la détente et l'oisiveté des enfants avant, maintenant il est trop tard.

    La garderie ne fait de mal à personne. D'ailleurs c'est un point de tension intéressant, situé à mi-chemin entre la recherche des libertés individuelles et le besoin de productivité économique.

    Notre pays interdit le travail des enfants mais encourage leur productivité (la réforme des rythmes scolaires toute entière y est consacrée), et dans le même temps notre société cherche à élargir les libertés individuelles, mais veut interdire que les enfants fassent ce qu'ils veulent librement.


  8. La présente discussion est effectivement assez débile, mea culpa.

    Ça ne signifie pas pour autant que tout ce qui est écrit est débile.

    Les gages n'humilient pas systématiquement.

    En effet l'important c'est de s'amuser ensemble.

    Vouloir retourner au centre de loisirs pour faire des gages... n'inventez pas trop d'histoires, ça n'est pas nécessaire.

    Je peux dire que les gages sont des situations de moqueries, c'est assez récurrent. Ce n'est pas une question de punition, c'est une question de se sentir seul face au groupe et ne pas savoir refuser, ce qui arrive aussi aux adultes. D'abord on accepte une règle tacitement (= on accepte de jouer le jeu) puis on découvre la règle. Question vite réglée pour tous ceux qui ont déjà vu faire : ils savent que les autres n'ont pas toujours raison, qu'il faut se méfier du groupe dans lequel on se trouve.

    C'est sans doute humain de se moquer des défauts des humains, c'est très bien. Et se moquer toujours de la même chose chez la même personne, parfois c'est mal.


  9. Oh c'est discutable. Le projet éducatif décrit des intentions. C'est bien pour communiquer. Si on veut juger un organisme, mieux vaut ne pas se contenter de lire ses documents d'intentions, il faut aussi, surtout, juger les actes.

    Les fédérations auraient été créées pour combattre le fascisme? C'est vite dit, tu ne trouves pas? Je pense aux ceméa, ok les membres fondateurs ont résisté avant la libération. De là à dire qu'ils ont fondé leur association pour empêcher le fascisme de revenir "en Europe" (d'où tiens-tu ça?) il y a un pas que je ne franchirais pas si facilement.

    L'ambiance était encore à l'hygiénisme au sortir de la guerre. Et de ce que j'ai pu en lire, le mouvement s'est fait sur des idées éducatives (éducation active, méthodes et école "moderne"...) plus que sur des idées exclusivement politiques.

    l'IFAC crée par la droite en 1975 en dehors de tout contexte historique et pour des considérations uniquement politicienne...

    Tu veux dire que ça a été créé par des gens qui ont fait ça par égoïsme dans l'intention d'enjoliver leur image publique pour gagner une carrière politique qu'ils n'auraient pas méritée?

    C'est intéressant, j'aimerais bien que tu racontes un peu. :)


  10. La pensée machin des enfants diminue parce que l'école leur enseigne qu'il n'y a qu'une seule manière de bien faire.

    Le domaine réservé pour la créativité, c'est la discipline des arts visuels, et encore.

    En tant qu'animateur comment est-ce qu'on limite la créativité des enfants? A l'occasion des TAP je me suis aperçu qu'une équipe pour laquelle on n'a pas d'exigence particulière sur le contenu des animations se replie sur des activités manuelles du type "je montre le modèle et vous faites de votre mieux".

    C'est juste un exemple, mais significatif car il était évident que les animateurs cherchant à rendre une production finie en étalant les ateliers sur 5 séances d'une heure environ allaient galérer à donf. Et ceux qui n'ont pas focalisé sur le résultat et qui se sont concentrés sur la méthode, sur leur fonction, ont moins galéré. Ils étaient minoritaires. Probablement avant tout par peur d'avoir des reproches généraux du style : "les enfants n'ont rien fait?"

    On a aussi le gros morceau de la méthodo de projet dont l'exigence de résultat quantifiable pousse pas mal de gens à chercher à produire un résultat concret et observable. On n'a plus une fonction d'animateur, on anime des projets quasiment comme des ouvriers. Les élus ou autres chefs trouvent maintenant normal d'ordonner directement aux animateurs ce qu'ils doivent faire faire aux enfants.

    Les exigences de normalité, aussi. Je ne sais pas s'il y a un dénominateur commun. De vieilles expériences ont montré que lorsque tout le monde se trompe autour de nous de façon évidente, on préfère mentir pour dire la même chose que les autres plutôt qu'être le seul qui dira B dans un groupe où tout le monde dit A. Je suppose qu'on retranscrit ça comme il faut dans nos exigences envers les enfants.


  11. A rapprocher d'autres sujets : j'avais mis un lien vers cette vidéo ailleurs, le thème abordé est semblable.

    A rapprocher aussi d'idées émises ici et là sur le besoin qu'ont des adultes de contrôler les enfants.

    Ce serait intéressant d'aller beaucoup plus loin.

    Pourquoi, pour qui est-il avantageux que l'école écrabouille notre créativité?

    "ce n'est pas la faute des professeurs, c'est comme ça, c'est tout, c'est gravé dans le marbre de l'éducation".

    Oui et non.

    C'est gravé dans le marbre de l'éducation? probablement. L'éducation... vaste sujet (mettre dans le droit chemin?)

    C'est comme ça, c'est tout? Non sûrement pas. Je ne sais pas pourquoi la vidéo n'aborde pas ce thème. Il sort bien le mot "institutions" à la fin, c'est intéressant mais personne ne peut comprendre ce qu'il a en tête. Dommage.

    On ne devrait pas dire "c'est comme ça". On devrait même se demander "est-ce que c'est voulu?". Si ce n'est pas voulu, c'est connu, pourquoi est-ce que c'est toléré? Depuis si longtemps?

    Et comment peut-il se faire que ce soit toléré?

    Et qu'est-ce qu'on attend pour faire autre chose?

    Et pour se marrer un peu, appliquons-nous ça à nous-mêmes. On parle de brider la créativité des enfants, posons-nous la question à nous adultes. Est-ce qu'il y a quelque chose qui bride notre créativité? Quelque chose qui va à l'encontre de l'ouverture d'esprit?


  12. Il est très difficile de sortir de nos systèmes de pensée et de fonctionnement, et d'ensuite faire faire ce même travail aux enfants.

    Il n'y a pas de travail à faire faire aux enfants. Ou plutôt il faudrait ne faire aucun travail tandis que nous en faisons actuellement un.

    Nous faisons actuellement l'effort (très difficile, souvent violent) de mettre les enfants dans les rangs, dans des habitudes qui nous garantissent la tranquillité.

    Dans notre société, nous avons mis en place des institutions qui permettent de garantir la tranquillité (dans le socio-culturel on dit carrément "la paix sociale"). Car il y a des raisons de ne pas se tenir tranquille. Des raisons comme des choses injustes dans l'organisation économique du pays, dans les principes de notre système monétaire, dans les principes de gouvernement.

    Ce n'est sans doute pas un hasard si les jeunes gens sont diabolisés, eux dont l'esprit idéaliste s'exprime le plus vigoureusement.

    Qu'est-ce qu'on fait pour les ados? C'est très symptomatique. On leur propose justement de travailler! Des chantiers jeunes, des junior associations (dont l'acte de déclaration principal est l'ouverture d'un compte bancaire), des "projets" et autres actions. Et biensûr on étudie des projets de lois pour abaisser l'âge légal auquel on a le droit de commencer à travailler.

    Ne plus faire ce "travail" : commencer par laisser la paix aux enfants, un maximum de liberté. Ce n'est pas bien difficile, ce n'est pas que ça demande plus de travail aux adultes. C'est que ça leur fait peur. On a peur car on s'est organisé pour pouvoir se dire que "on travaille bien si...

    -si les enfants ne font pas de bruit

    -si les enfants nous obéissent

    -si les enfants marchent deux par deux

    -si les enfants disent des choses intelligentes

    -si les enfants fabriquent de belles choses

    ..."

    Il faut prendre le temps, patiemment, pendant 5 ou 10 ans, ou plus, d'observer les gens autour de soi qui s'affolent (au sens littéral) lorsque des enfants sortent du rang, font quelque chose d'inattendu, désobéissent. On a pris l'habitude de rabrouer ceux qui ont des idées impromptues, ceux qui ne font pas comme tout le monde. Alors que c'est eux que nous devrions écouter le plus.

    Partir de contes, poser des questions, proposer des ateliers de théâtre-forum, utiliser des pédagogies alternatives, je ne sais pas, je bloque, je coince.

    Commencer par laisser les enfants choisir, faire ce qu'ils veulent, c'est un bon point de départ.

    Par contre comme tu dis, il y a la difficulté de l'équipe. C'est ancré si fort chez beaucoup de gens qu'ils vont aussitôt se fédérer autour de l'idée que rien ne va plus. Qu'on ne se fait pas obéir, qu'on ne contrôle plus rien.

    Il n'est écrit nulle part (c'est carrément dingue) que les adultes doivent impérativement maîtriser les enfants et se faire obéir. Pas sur notre contrat, pas dans notre fiche de poste, pas dans le projet éducatif, pas dans le projet péda, pas dans le projet de fonctionnement. Il faut arriver à des réunions exécutives, et encore... des réunions de crise pour commencer éventuellement à parler de l'obéissance des enfants.

    Mais grosso modo c'est une question qui s'incruste naturellement dans la tête des adultes et qui se joue là.

    Ainsi, légalement, notre travail n'est pas de maîtriser les enfants. Et on ne peut pas nous sanctionner pour ça. Il faudrait que ça les mette en danger pour qu'on soit sanctionné.


  13. Ça donne envie de participer.

    En tant qu'animateur et en tant que participant aux décisions d'organisation.

    Désolé pour ton contrat de dix heures, je ne sais pas comment on t'a arnaqué, clair que c'est lamentable. En effet on n'attire pas les mouches avec du vinaigre et j'ai déjà aussi vécu ce genre d'annonce mensongère. Ceci dit je l'ai démasquée lors de l'entretien et j'ai dit non.

    Tu n'es pas bloqué, il ne faut rien exagérer. Dix heures par semaine, les horaires ne permettent peut-être pas de cumuler, en revanche tu peux bien chercher autre chose. Et si tu trouves mieux, rien ne t'empêche de quitter un mauvais poste.

    A 15h tu cours après les enfants... euh... are you serious? Prenez-vous un peu en charge! Suggérez vos idées à votre référent ou votre directeur, je ne sais pas, il y a des solutions. Par exemple aller chercher les enfants dans les classes, par exemple créer des points de rassemblement visuels, par exemple utiliser une sonnerie...

    Les changements de groupes intempestifs, ça c'est sûr que c'est nul. Pour les animateurs, déjà, et surtout pour les enfants. C'est le plus gros souci de la réforme, je ne peux pas m'empêcher de croire que ça a été pensé : les enfants sont promenés d'un adulte à l'autre constamment. Ils n'ont aucune autre solution que se soumettre au maximum pour avoir un peu la paix. Ils doivent faire une confiance aveugle.

    Les troubles du comportement, tout le monde y a droit. De toute manière ce n'est qu'un produit de la multiplication des normes. Plus il y a de normes et plus il y a d'anormaux. Il y a des enfants qui, il y a dix ans, n'auraient jamais relevé d'un quelconque "trouble" et aujourd'hui on met un nom sur des symptômes plus ou moins bien identifiés... et on en a fait des anormaux. C'est pas bien grave, il n'existera jamais aucun groupe parfait.

    De toute manière si tu changes chaque semaine de groupe, tu t'en moques un peu, non?

    Le matériel, les locaux, je suis d'accord, on n'a pas ce qu'il faut. Je précise tout de même que personne n'a la solution. La réforme est complètement nulle de ce point de vue. Pour le matériel, on peut s'arranger quand on communique bien et qu'on agit intelligemment. Pour les locaux on ne peut pas tout faire.

    La récréation de l'après-midi disparaît, oui, ce n'est pas un problème car nous sommes en nap ou tap sur un temps de loisir. On n'est pas là pour obliger les enfants à faire des trucs. La récré c'est nous.

    Le monde de l'animation s'est jeté comme un requin sur les nap, pour proposer ses myriades d'activités de qualité... alors qu'au départ on était juste les bouche-trous, les gens avec les bons diplômes pour faire de la surveillance.

    Bien d'accord avec toi sur les problèmes de salles (partage avec les enseignants) (encore que dans toutes les écoles où je vais, ça se passe vraiment très bien). Et sur le fait que le recrutement a été très difficile.

    Ça, par contre, que les gens soient mécontents de leurs conditions de travail, ok, mais ça a à voir avec leurs supérieurs hiérarchiques, pas avec les enfants.

    Je pense que beaucoup de villes ont eu le souci des réunions tardives et trop courtes, des visites d'écoles... C'est carrément pas évident. Dans mon secteur les parents ont répondu au dernier moment, voire pas du tout. Et réunir quarante personnes, c'est héroïque. Il faut trouver les locaux pour cette réunion, on rassemble des gens qui connaissent tout et des gens qui ne connaissent rien, les gens ne se connaissent pas et en général ça fait qu'ils ne communiquent pas du tout entre eux. En tant qu'organisateur j'ai aussi eu à faire à des gens qui refusent de se déplacer pour venir aux réunions.

    L'école va gagner en efficacité, je ne suis pas d'accord avec toi. Les enfants seront morts de fatigue en particulier à cause de la mauvaise organisation, parce que les différents groupes d'adultes ont fait n'importe quoi, c'est tout.

    Diminuer la journée et régulariser la semaine, c'est évident que ça rend la semaine plus efficace.

    Mais exploser le rythme comme on le fait (1h30 de nap 2 fois par semaine), changer d'adultes en permanence, multiplier les déplacements, ajouter des ateliers d'animation où il faut se concentrer, etc. ça augmente la fatigue des enfants. Les parents ont leur responsabilité car ils ont bien souvent été consultés et ont refusé l'école le samedi matin (dommage), les élus auraient dû faire 45 min par jour mais les animateurs n'en voulaient pas, etc.

    Je ne pense pas qu'il y ait d'intention de privatisation, du moins la manœuvre est beaucoup plus complexe que ça. Les écoles privées sont généralement confessionnelles, et ça complique la chose. L'état a l'air de beaucoup tenir à son mammouth laïque.


  14. Je n'ai pas compris de quel examen il s'agit.

    Pourquoi dois-tu rester sur le thème du théâtre?

    Quand tu dis que tu auras le même groupe, je ne suis pas sûr d'avoir compris. Tu auras les 6-8 ans qui n'aiment pas le théâtre? Et pourquoi dis-tu "je ne peux pas modifier mon animation"?

    Petite remarque personnelle (ce n'est pas ça que tu demandes je sais) : c'est dommage de se compliquer la vie à ce point. Les enfants ne sont pas en classe et ne devraient pas travailler. L'école les fait déjà trop travailler. En trente minutes, les faire déménager, leur expliquer des consignes, les rammener, ça vire à l'industriel. C'est grotesque. Auront-ils seulement le temps de te dire leur prénom...


  15. On coupe les cheveux en quatre.

    Ça ne change pas grand chose, les formateurs auront des financements pour continuer à former des gens s'ils donnent des résultats satisfaisants à leurs financeurs.

    Si vous n'avez pas eu l'info, renseignez-vous sur les comptes de votre organisme de formation. Budget annuel, quelle part représente le prix que vous y mettez (ou qu'on met pour votre compte), combien de personnes ça fait travailler.


  16. C'est grave quelle que soit l'endroit où ça se produit.

    Madame dans un autre message vous aviez écrit que votre enfant ne vous avait rien dit. Si vous pensez que vos soupçons sont fondés, portez plainte, créez une association avec d'autres parents de victimes pour être plus efficace.

    Si l'information peut vous aider, les personnels (animateurs, directeurs) des colonies de vacances sont bien souvent recrutés pour un ou deux séjours seulement. C'est pour vous expliquer que le directeur de 2013 que vous accusez n'est pas forcément le même cette année. Si les organisateurs que vous citez sont tombés sur un malade mental, en quoi sont-ils responsables? Ils n'ont aucun pouvoir pour couvrir ce directeur face à la justice.

    En revanche ne confondez pas certitude et intuition. Vous avez peut-être l'intuition que ça arrive souvent, mais de là à en faire une certitude, vous êtes sévère. Depuis le temps que je fais ce métier, j'ai la certitude que je n'ai jamais rien eu de tel à dénoncer, ce que j'aurais fait sans hésiter. Vous vous trompez, on est vigilants et si quelqu'un est dangereux pour les enfants on ne le laisse pas faire.


  17. Contrairement à ce que dit Jean, les formateurs ne sont pas évalués sur le taux de réussite, en tout cas pas à ce stade, puisque le jury qui va te recevoir si ta lettre de motivation et ton dossier sont acceptés, n'est pas composé de tes futurs formateurs (ou pas obligatoirement).

    Ah bon? Est-ce que le recrutement des candidats est expressément détaché des intérêts de l'organisme de formation ou pas?

    Il y a bien longtemps (quand j'ai été recruté) le recrutement était mis en place par l'organisme de formation.

    Quoi qu'il en soit il ne faut pas se leurrer. Je n'ai vraiment pas le sentiment que ces formations soient destinées à améliorer la qualité de l'éducation populaire dans notre pays.


  18. Je crois que les gens qui sélectionnent les candidats à l'entrée en formation BP cherchent surtout à savoir si la personne ira au bout de sa formation.

    J'ignore s'ils attendent des choses très précises. Je suppose qu'il vaut mieux écrire qu'on sait ce que c'est que la formation/le brevet, qu'on sait à quoi ça va nous servir.

    Les formateurs eux-mêmes sont évalués sur le taux d'emploi des stagiaires à l'issu de la formation. J'imagine donc qu'ils sélectionnent quelqu'un quand ils le croient capable de finir sa formation, obtenir le diplôme, et trouver un emploi rapidement.


  19. Je pense que je n'ai pas tout bien compris. Tu étais en formation, votre mise en train qui était pour lundi a été déplacée aujourd'hui à 8 heures? 20 heures, non?

    Ça m'a l'air bien compliqué cette histoire de mise en train. Une série d'activités de combien de temps? Ça se déroule sur une demi-journée?

    Quel organisme gère ta formation? C'est bien une formation BAFA? C'est le stage de base?

    Ne te prends pas trop la tête avec ces histoires de courbe machin et de mise en truc. C'est du blabla de formateur, et sur le terrain, jamais les animateurs ne parlent entre eux de courbe d'intensité ou de mise en train.

    Profite de ton stage pour voir comment travaillent tes collègues, pose-leur toutes les questions que tu veux, ainsi qu'à ton directeur. Et eclate-toi!


  20. 22 ans, tu as le capes et tu es déjà professeure? ... félicitations...

    Et cette année c'était à l'aise, niveau prépa et corrections?

    Pour te répondre, premièrement légalement je n'ai pas la réponse.

    Deuxièmement il faut distinguer plusieurs choses.

    -1- si tu es professeure tu n'es pas à temps plein. Même "prof à temps plein" ce n'est pas un temps plein, les deux mois d'été n'était pas travaillés.

    -2- effectivement le contrat d'engagement éducatif est un contrat de bénévolat qui est défini non pas dans le code du travail mais dans le code de l'action sociale et des familles. N'étant pas juriste, j'ignore si ce point exclut apriori le CEE du droit du travail ; j'ignore si ce point exclut apriori le CEE des considérations au sujet du cumul des emplois.

    -3- pour être animatrice des mercredis et vacances scolaires, plusieurs types de contrats sont possibles, le CEE n'est pas le seul. Le CDD, le CDI, les arrêtés municipaux de nomination d'agent (qui correspondent à un CDD ou CDI)

    -4- en CEE on compte le temps de travail en nombre de jours. La loi interdit de travailler plus de 80 jours par an au titre du CEE. Une demi-journée en CEE compte pour un jour. C'est à dire que si un employeur te fait le coup te t'embaucher en CEE les mercredis après-midi tu ne peux pas en faire plus de 80 par an.

    -5- pour d'autres types de contrats, le nombre de jours n'est pas limité.

    -6- dans la fpt il faut demander l'autorisation à son employeur, les conseils municipaux votent parfois des règles systématiques.

    -7- si c'est un complément à ton temps partiel que tu cherches, le CEE n'est pas une bonne solution. L'indemnité journalière minimale est fixée par la loi à 2,2 fois le smic horaire. Autrement dit les employeurs payent entre 20 et 40 euros par jour en moyenne.

    -8- si c'est une activité bénévole que tu cherches, c'est bien le CEE le bon contrat.


  21. Sur une question de principe, on est dans l'animation et il faut s'attendre à tout.

    A chaque fois que de nouvelles lois sont votées, les animateurs perdent des droits.

    Sur les questions purement législatives, ce n'est pas du tout mon créneau.

    En bas de cette page légifrance on peut lire les articles de loi qui instaurent les temps de repos de certains animateurs : uniquement les animateurs qui ont signé un contrat d'engagement éducatif. (ne sont donc pas concernés les animateurs des mairies qui ont signé un arrêté municipal, ou encore des hypothétiques animateurs ayant signé un CDD voire un CDI)

    Il s'agit de temps de repos quotidiens et de temps de repos hebdomadaires.

    Ces articles de loi ont, pour la plupart, leurs décrets d'application :

    Décret sur la suppression du repos quotidien.

    Décret sur la réduction du repos quotidien.

    Il se trouve que l'article qui définit le repos hebdomadaire (le L 432-6) ne possède pas de décret d'application. On dit parfois qu'une loi n'est applicable que si elle a un décret d'application, j'ignore comment ça fonctionne précisément. Il existe effectivement une loi en vigueur depuis le 24 mars 2012 qui donne droit à un jour (24h consécutives) de repos au cours de chaque période de travail de 7 jours.

    Paf pour répondre à ta question, maintenant, quelques suppositions :

    -1- peut-être que quelqu'un chez ton organisateur est convaincu que si une loi n'a pas de décret d'application, elle est inapplicable.

    -2- peut-être que ton organisateur est un peu baratineur, et qu'il a mis d'office un jour de repos avant le séjour et un jour de repos à la fin ; pour un séjour de 12 jours en présence des enfants ça pourrait passer. Ce n'est ni poli ni moral vis à vis des animateurs.

    -3- peut-être que ta directrice a menti. Le coup hélas classique, c'est l'organisateur qui a bien compris que s'il recrute surtout des animateurs très jeunes, il peut leur faire croire n'importe quoi. Une fois le séjour fini, les animateurs n'iront pas porter plainte car ce serait pour eux un travail énorme qui ne leur rapporterait rien. Et puis les organisateurs savent que les animateurs ne prennent pas le temps de faire des recherches pendant les séjours, surtout des animateurs jeunes qui ne savent pas comment faire et qui sont désemparés.

    Il ne faut pas se contenter d'une réponse du type "la loi a changé il y a peu de temps". Demande des précisions à ta directrice pendant le séjour (quelle loi, depuis quand, loi relative à quel contrat, etc.). Il faut lui mettre la pression pour qu'elle vérifie elle-même son info. Demande-lui le planning de l'équipe pour en faire une photocopie ou une photo avec ton téléphone. Montre-lui que ce qu'elle a dit est énorme.

    Ce n'est donc pas normal, en revanche, il se peut que ce soit habituel, pour cet organisateur ou pour d'autres. Il ne faut pas croire ces gens. TOUS les organisateurs disent qu'ils manquent d'argent, et ceci depuis belle lurette. Et ils utilisent TOUS cette excuse pour traiter les animateurs au rabais. Ils disent qu'ils sont pris à la gorge par l'argent, qu'ils n'ont pas le choix, qu'il faut bien que les enfants partent en vacances, etc.

    Ils disent tous la même chose, ils disent leurs bonnes intentions et ils disent qu'ils sont tristes de ne pas pouvoir mettre leurs intentions en actes.

    Petite astuce pour tes prochains séjours : pendant les entretiens d'embauche par exemple, demande aux employeurs ce qu'ils font et non quelles sont leurs intentions.

    Mais après, elle comme moi, on ne se sent pas vraiment de se mettre toute l'organisation à dos entre autre. Je pense que de dénoncer des faits de façon anonyme peu permettre à ce qu'il y ait plus de surveillance sur les séjours où travaille la personne dénoncée, sans pour autant que nous soyons personnellement impliqué dans l'affaire.

    Tu ne te mettras pas toute l'organisation à dos. Au pire, il y aura une personne qui refusera de t'embaucher pendant deux ou trois ans ; celui qui refusera de t'embaucher sera celui qui portera la responsabilité de ces jours de congés manquants, tu n'as donc rien à perdre. Les organisateurs n'iront jamais se vanter de ne pas respecter la loi.

    Et si tu continues dans l'animation, tu n'es pas au bout de tes surprises. Des gens qui embauchent des animateurs il y en a des milliers, ils ne se connaissent pas ou peu, ils sont concurrents entre eux... Il y aura toujours du monde pour t'embaucher. Il ne faut pas laisser faire ceux qui abusent des animateurs sour prétexte que "quand même les enfants pauvres doivent pouvoir partir en vacances".

    Il faut bien se dire que ça fait au moins quinze ou vingt ans que tous les organisateurs disent qu'il n'y a plus d'argent, qu'ils n'ont pas le choix, et qu'ils ne peuvent pas faire autrement que traiter ainsi les animateurs. Fonctionner comme ça pendant vingt, ou même dix ans, ce n'est plus une solution temporaire. Ils ne font pas ça "en attendant de trouver mieux". Ils font comme ça parce que pour eux, ça va, c'est bien.


  22. Quelque fois je me dis que j'ai de la chance, chez moi il n'y a jamais de souci de racisme ou de religion.

    Le ramadan ne me gêne pas non plus. Les enfants (les familles) viennent chercher auprès de nous un service et ça me ferait bizarre de leur rentrer dans le lard. Et du coup je suis d'accord avec Rype sur la mise en place, c'est à dire parler avec les gens et faire au mieux, s'organiser au cas par cas.

    Et pour en revenir à la religion, je considère que les ACM municipaux doivent respecter la loi de 1905, à savoir que l’État (et les administrations en général) ne reconnaissent aucune religion.

    Ils ne les reconnaissent peut-être pas mais ils garantissent la liberté de culte. Ce qui s'est passé à mon avis c'est que notre société cherche à donner la même valeur à tous les citoyens quelles que soient leurs croyances.

    D'un côté on en fait des caisses sur les libertés individuelles en ressortant à chaque fois le coup du lever échelonné, de l'autre côté je m'imagine mal empêcher la pratique d'un culte alors que les lois françaises et européennes vont dans ce sens.

    Ça devrait nous faire réfléchir sur notre vraie mission en tant qu'animateurs. Là où on pense être de l'éducation populaire, donc des gens qui s'enrichissent intellectuellement les uns les autres sans contrôle de la part de l'état, peut-être qu'on est assez proche d'un système national bien rôdé avec des directives plus ou moins explicites.

    Pour moi c'est évident que de très nombreuses personnes (animateurs, responsables, élus) perçoivent l'animation avant tout comme un moyen de contrôler les enfants. Même s'ils ne le disent pas. On passe notre temps à parler d'autorité, de rappel des règles, de sanction (donc d'autorité).


  23. Les encadrer en sécurité on n'en sait rien, lui non plus, mais faire sa publicité par contre, sans problème.

    Soyez réaliste et commencer par lire ou recopier correctement l'argumentaire de sécurité : "ne convient pas aux enfants de moins de 12 ans". Virgule. Utilisation sous supervision d'un adulte.

    Moi j'aurais dit que vous vouliez faire de la publicité pour un produit. Il faut être réaliste, vu le prix de l'engin et la mise en garde de sécurité, son utilisation en nouvelles activités périscolaire est très improbable.

    J'utilise des pistolets à colle, il y a des façons d'ammener tout ça avec les enfants, de protéger l'espace de travail, les fils électriques, de dégager la vue, de se placer par rapport au groupe pour pouvoir surveiller au mieux... Ceci dit le pistolet à colle chaude est un outil, pas un produit de divertissement. C'est différent de beaucoup de matériaux et produits de "loisirs créatifs" qu'on vient nous vendre tous les ans en octobre-novembre... où il y a un sacré paquet de trucs nazes et inutiles.