jean

AnimNautes
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Messages posté(e)s par jean


  1. C'est la direction qui a organisé le roulement, en tant que supérieur hiérarchique, tu n'es donc pas fautif sur le plan pénal (tu respectes la loi).

    Le recrutement des animateurs doit respecter des règles (un pour 12, un pour 8...) mais ensuite la répartition des animateurs n'est pas imposée par ces règles de ratio. Tu peux mettre un anim avec 20 enfants et un anim avec 4 enfants.

    Les locaux sont eux-mêmes inspectés. Si un enfant avait un accident, il me semble que pour que tu sois jugé responsable (au civil) il faudrait qu'on démontre une faute évidente de ta part (par exemple laisser un enfant de 4 ans partir seul avec un cutter). Si on ne peut pas démontrer que tu as commis une erreur, la responsabilité sera celle du directeur.


  2. Bonsoir.

    Je n'ai pas trop de réponse à vous apporter mais ça m'intéresserait de savoir un peu mieux comment tout ça est mis en place.

    Qui vous a recruté?

    Qui finance le projet?

    Qui est l'auteur du projet?

    Comment vous êtes-vous retrouvé dans la situation d'exécuter ce projet-là plutôt qu'un autre?

    Qui contrôle ce que vous faites?

    Pour causer un peu philo maintenant, vous parlez de sensibiliser à la question de l'égalité homme/femme dans le monde du travail. Hi hi il n'y a pas de question. :wink:

    Peut-être devriez-vous dire "sensibiliser au thème de l'égalité hommes/femmes" ; oui un thème ce n'est pas une question. Le thème est un lieu où vous êtes, le sujet est la direction que vous prenez. Sur un thème il peut exister toutes sortes de sujets : l'égalité face à la justice, l'égalité du salaire, l'égalité de considération lors du recrutement...

    L'absence de sujet, ou éventuellement de question, est peut-être ce qui manque dans votre démarche. Vous allez voir des élèves qui (si j'ai bien compris) ne sont pas à l'initiative de ce rendez-vous ; vous allez leur transmettre un message grâce à une ou des animations. Quel est ce message? Que savent ces élèves de ce message? (il y a forcément quelqu'un qui le sait ou qui pense le savoir et c'est probablement lui/elle qui a pris une décision qui a fait que vous vous retrouvez là à faire ça)

    Personnellement je différencie égalité et parité. Je pense que l'égalité est un terme logique, un rapport de mesure, un principe rationnel, il ne s'agit pas d'un sujet. L'égalité hommes-femmes n'est pas non plus un sujet, c'est une expression qui désigne un ensemble de questionnements idéologiques. La parité est une notion très simpliste : celle de l'égalité entre le nombre d'hommes et le nombre de femmes.

    Légalement les hommes et les femmes sont égaux devant un recruteur, celui-ci a l'interdiction d'avoir l'intention de choisir son employé en fonction du sexe. Le message est simple : la loi française vous met à égalité devant les recruteurs.

    Et donc vous militez pour que les garçons fassent des métiers où il y a plus de filles, et pour que les filles fassent des métiers où il y a plus de garçons. Il faut élucider la petite ambiguïté : s'il s'agit réellement d'une animation sur l'égalité? dans ce cas il s'agit de faire aboutir un projet politique de parité. Sinon il s'agit d'une animation sur l'orientation professionnelle, dont le but est d'inciter les jeunes à se diriger vers les secteurs porteurs ; dans ce cas, le projet politique est de mieux "combler les vides" (les métiers qui recrutent et ne trouvent pas d'employés).

    Bon c'est un peu prise de tête. Il n'empêche que plus vous aurez les idées claires sur les tenants et aboutissants de vos animations, mieux vous comprendrez votre rôle, et plus il vous sera facile d'établir vos animations.


  3. Je ne sais pas non plus. Les formations sont très variées, les postes aussi ; ils ne se correspondent pas tellement, il va sûrement falloir encore une dizaine d'années pour que ça décante et qu'on cerne mieux quelle formation conduit à quel domaine de travail.

    Il peut être intéressant de s'intéresser aux revendications en cours des syndicats, je n'ai pas scruté ça depuis quelques mois, on trouve des infos sur le web.

    La licence pro, tout dépend aussi comment elle est installée sur son territoire, si l'université est bien implantée auprès des employeurs, s'ils peuvent router un peu leurs étudiants. Pareil il faut les contacter, voir qui te propose ce qui te correspond le plus.

    Après il faut mesurer la part des choses. En animation sur le terrain, les postes sont plus nombreux, plus accessibles, plus précaires, des horaires morcelés (matin, midi, soir pour du périscolaire, mercredi en journée complète souvent sans pause ou avec un petit temps très court), des saisons où tu est complètement à fond et puis après c'est le vide (sauf pour ceux qui font saison d'hiver à la montagne).

    En direction-administration, beaucoup moins d'enfants, beaucoup plus de contrôle, tu dois contrôler ton équipe, contrôler les enfants, contrôler que des événements ont bien lieu, rédiger des projets, des bilans et comptes-rendus, surveiller des budgets, contrôler l'état de l'équipe et de la structure et rendre des comptes à tes supérieurs, à jeunesse et sports...

    En DES tu es cadre tu as pour rôle d'insuffler la politique aux échelons inférieurs. Vois quelques vidéos de Franck Lepage, ça te montrera de quoi je parle. Pour le faire à mon avis, il faut soit être un peu limité (et je ne critique pas, ça arrive à tout le monde) soit cynique et profiteur. Des gens arrivent à mettre de côté le mal qu'ils font en rentrant chez eux, je suppose. De toute manière, en sortir quand on est arrivé là c'est se mettre une balle dans le pied ; il faut avoir un bon plan B (Franck Lepage fait maintenant... du jardinage... et de l'éducation populaire pour de vrai).


  4. Bonjour

    C'est à toi de choisir, ça dépend de ta personnalité. Qu'est-ce qui te plait dans l'animation, qu'est-ce que tu veux faire.

    Le DESJEPS s'adresse plutôt à des gens qui veulent avoir une position de cadre (proche de l'échelon politique), le BPJEPS plutôt à des gens qui veulent animer et diriger une équipe. Le DES concerne plutôt la vision, les orientations globales, la gestion par délégation et le BP plutôt la direction de l'équipe (type BAFD) et le suivi de la structure.

    Il me semble qu'il y a déconnexion entre le niveau scolaire et le niveau de formation dans l'animation. (surtout pour les formations universitaires, c'est sûrement moins flagrant pour les BTS).

    Peux-tu candidater pour un DESJEPS ça je n'en sais rien, vite fait comme ça je dirais que tu manques encore un peu d'expérience, mais il ne faut pas s'arrêter à ça.

    Prends contact avec des organismes de formation, ils ont des sites web, des adresses ou numéros de téléphone, ils sont les mieux placés pour répondre à tes questions. Ils te poseront aussi les bonnes questions, moi le DES c'est pas mon créneau. Déjà les DEJEPS j'en ai quasiment jamais rencontré, j'en connais une et elle fait le travail d'un BPJEPS. Je connais aussi des gens qui ont un BP et qui ont un poste type DEJEPS (direction de service jeunesse, coordination...). Et pour travailler dans une municipalité, en plus du diplôme il faut aussi réussir un concours de la fonction publique.


  5. Rhô... allez c'est bien tu l'as envoyé combien de fois ta vanne comme quoi je ne connaitrais rien?

    Moi j'ai rien à gagner dans l'histoire, ni voix ni fric ni gloire. Je suis ici pour parler d'animation, pour tenter de comprendre le monde de l'animation, ainsi que pour forger mon esprit critique.

    En me traitant comme ça tu n'as rien à gagner. Si je suis ignorant comme tu le répètes souvent, c'est que tu as compris des choses que je n'ai pas comprises ou mal comprises. Dans ce cas, qu'est-ce que tu attends pour me les expliquer? Moi je n'attends que ça.


  6. Le contrat d'engagement éducatif va-t-il évoluer vers un statut de service civique? Diverses informations vont dans ce sens.

    De quoi parlent nos députés quand il est question de service civique?

    Si vous voulez juger vous-mêmes :

    http://www.nosdeputes.fr/recherche/service+civique?sort=1

    Je prends les dernières discussions qui parlent de service civique :

    -7/01/2014 (ump→education) : lutte contre le décrochage des jeunes

    -7/01/2014 (ump→education) : apporter une offre de formation aux jeunes sans diplômes

    -7/01/2014 (src→sports&assos) : formation des jeunes décrocheurs

    -7/01/2014 (ump→affaires étrangères) : utilité de la commission du volontariat de solidarité internationale

    -31/12/2013 (ump→éducation) : rendre le service civique obligatoire et international

    -24/12/2013 (ump→éducation) : faire travailler les jeunes

    -21/12/2013 (src→enseignement) : rendre plus visible sur internet l'inscription en service civique

    -16/07/2013 (ump→sports&assos) : outil de formation et d'insertion, contre le décrochage

    -15/10/2013 (src→enseignement) : rendre plus visible sur internet l'inscription en service civique

    -10/12/2013 (src→education) : lutte contre le décrochage des jeunes

    -10/12/2013 (src→sports&asso) : lutte contre le décrochage des jeunes

    -5/12/2013 (rapport de commission) : lutte contre le décrochage des jeunes

    Manifestement le service civique est avant tout perçu comme un moyen de mettre les jeunes au travail ; afin qu'ils se sentent utiles, sans pour autant qu'ils soient payés.

    Du point de vue de l'économie de marché, on dirait bien que c'est un dispositif qui a tous les avantages du travail (main d'oeuvre) sans ses inconvénients (devoir payer les employés).

    Du point de vue des engagés on met en avant le développement de la personnalité, l'acquisition de compétences (? c'est débile comme truc ça aussi). Je ne dirais pas qu'il s'agit d'avantages du service civique car je ne pense pas que le service civique apporte quoi que ce soit de neuf aux engagés.


  7. En faisant une recherche pour un autre sujet, je tombe sur cette question à l'assemblée :

    http://www.nosdeputes.fr/14/question/QE/29537

    (pour utiliser la fonction de recherche dans firefox, faites ctrl+F)

    18 juin 2013 - Eric Ciotti (ump) demande au gouvernement si les collégiens et lycéens sont sensibilisés à la culture entrepreunariale.

    7 Janvier 2014 - Le gouvernement a répondu :

    La promotion de l'entrepreunariat dans l'enseignement scolaire s'exprime au travers (...) de mesures structurelles qui constituent un levier pour le développement de l'esprit entrepreunarial (...): les démarches de projet, mises en oeuvre dans plusieurs disciplines, notamment au lycée, permettent aux élèves de développer, d'acquérir des compétences transversales et disciplinaires au travers une production concrète.

    Il est également intéressant de lire le reste du paragraphe. On peut y lire par exemple : l'association « entreprendre pour apprendre » qui développe la « mini-entreprise », dispositif qui permet à une classe, accompagnée par des enseignants et des professionnels, de créer un produit ou un service. Plus de 700 mini-entreprises sont en cours de réalisation dans les lycées et collèges, à ce jour


  8. Pendant ce temps-là, à l'assemblée :

    http://www.nosdeputes.fr/14/question/QE/26866

    Question 26866 : un député demande au gouvernement de préciser un de ses chantiers jeunesse qui consiste à augmenter la mobilité européenne et internationale des jeunes.

    Dans la réponse :

    «deux objectifs sont poursuivis :

    - augmenter le nombre de jeunes qui partent

    - diversifier les bénéficiaires»

    Au sujet du programme de mobilité européen 2014-2020 « Erasmus plus » :

    «Il permettra également à davantage de jeunes de participer à des actions d'éducation non formelle (échanges, service volontaire européen, projets associatifs).»


  9. Et souvent il y a aussi un inconnu qui ne comprend pas et qui préfère écrire que l'autre est bizarre.

    Ah non zut! Ça c'est déjà fait! :idiot: Oh c'est quoi ces manières? Tu lui as répondu, toi, à RoseREd?

    Et puis si tu ne comprends rien à ce que j'écris, tant pis, mais c'est pas une raison pour mentir comme ça.

    Pour le DEJEPS, les tests de sélection dépendent de l'organisme de formation. En général un écrit et un oral. Ils trient les candidats en fonction de leur capacité d'analyse, de synthèse, en habileté/rapidité pour la rédaction. Ils trient aussi en fonction de la cohérence de ta démarche : motivations, expérience, financement, employeur.

    Pense à contacter directement les organismes de formation au téléphone ou par mail. Les Cémea ont mis ici une liste des formations qu'ils proposent, il y a toujours moyen de contacter les responsables de formation pour leur poser tes questions. Il existe d'autres organismes de formation leurs calendriers et tests sont différents, ça vaut aussi le coup de s'y intéresser.


  10. C'est qui "on" ? Les familles ? les animateurs ? les organisateurs ? la société ? le monde entier (sauf toi) ?

    C'était moi biensûr, mais j'ai changé d'avis et j'expose mes réflexions ici.

    J'aurais pu tourner ma phrase autrement mais je pense que tu pouvais la comprendre.

    N'as-tu jamais constaté ces phrases? Ces mots? Si tu les as constatés tu sais que ça existe et si tu ne les as jamais constatés dis-le sans détour on gagnera du temps.

    et qui est ce "on" ? La télé ? la radio ? tes amis ? Parce que moi, mes copains immigrés me disent qu'il en faudrait plus du social, puis d'autres me disent qu'il faudrait même leur laisser le droit de voter. Mais d'autres disent qu'il ne faut pas non plus déconner!

    Bref tout ça pour dire qu'il y a matière à réfléchir mais que avec des "on" ON peut dire n'importe quoi. Attention aux généralités !

    Non non tu pars sur autre chose qui n'a rien à voir.

    Je caractérise le courant de pensée auquel je souhaite m'opposer. Il n'est pas nécessaire de savoir qui est ce "on" ni combien de personnes il représente. C'est un courant de pensée, et tu n'as d'ailleurs pas nié son existence.

    J'en ai déjà parlé et je le referai certainement dans d'autres sujets.

    Ici j'ai surtout pensé soumettre à débat cette idée de séparer travail libre et emploi car ça permet de nommer d'où vient le pouvoir, de savoir qui commande et de mieux lire ses intentions.

    Tu te trompes: un certain nombre d'associations se positionnent en faveur de la création d'un statut de volontariat dans l'animation. Pas en faveur d'un service civique européen ?!

    Oh l'arrivée de ce statut de service civique européen ne fait aucun doute pour moi. J'ai déjà cité plusieurs textes dans le forum où il n'y a aucun mystère : l'argumentation est construite en faveur de ce que tu nommes le "volontariat", et défend un statu quo de la situation des "volontaires" respectant le droit européen.

    Si je respecte le référentiel de lecture du titre de mon sujet, le volontariat est bien évidemment de l'emploi rémunéré ; tandis que les droits exhorbitants que les employeurs se confèrent font dériver la situation vers le travail forcé : conditions d'emploi miséreuses, horaires de tarés, le tout alors que l'employeur a tous les pouvoirs.


  11. Ceux qui ont un intérêt économique fondamental dans le fait de convaincre que les formations d'animateurs sont très techniques et donc absolument nécessaires sont les formateurs eux-mêmes. Ils ne critiqueront pas le bien-fondé de l'existence des formations car ils joueraient contre eux-mêmes.

    Ce sont eux les promoteurs de la méthodologie de projet. Ils l'utilisent pour se faire passer pour indispensables.

    Ca permet de légitimer le métier (...) difficilement légitimable. Autant un plombier, on peut évaluer si il fait bien son boulot ou non. Ba oui, si la fuite est réparée, il a bien bossé.

    Autant, quand on travaille avec de l'humain, en adoptant des supports du monde du loisirs (...) ba on est plus difficilement légitimé dans nos compétences.

    J'ai pas trop compris tes phrases.

    Le projet nous donne peut-être un air de nous y connaitre mais nous n'en avons pas besoin pour nous y connaitre. Allons-nous laisser la méthodo de projet faire le boulot à notre place, ou allons-nous enfin nous saisir de notre condition?

    Et mon idée est justement de dire que la méthodo de projet n'est pas neutre, que ce n'est pas une simple grille. C'est une méthode orientée contrôle qui permet d'être mieux contrôlé et de mieux contrôler. Ça ne veut pas dire que le boulot est mieux fait, tout dépend de ce qu'on contrôle. J'ai surtout l'impression que ce qui est contrôlé c'est le pouvoir. Le pouvoir de celui qui a commandé le projet ou le pouvoir de celui qui paye.

    Et qu'on demande un résultat défini donc celui qui met en oeuvre le projet est lui-même obligé de prendre le pouvoir et de contrôler ses subordonnés, même s'il s'agit d'enfants.

    Donc revendiquer une formation pointue, pour garantir le fait qu'on offrira une plus-value (...) par rapport à la voisine qui pourrait elle aussi garder le fils de Mme Dupont, et qui prendrait même moins cher, c'est important pour se légitimer et attirer des jeunes dans les centres de loisirs.

    Arf... mais tu es ironique ou sérieux?

    Parce que franchement, la voisine, l'ami ou le grand parent, formé ou pas, on sait pas, il est peut-être largement mieux pour l'enfant que le centre de loisirs ou la colo.

    C'est là que ça démarre. On sait s'occuper d'enfants, on a envie de le faire, on va le faire dans le cadre de l'animation où, déjà, on nous demande d'appliquer tout un tas de pratiques pour le moins discutables (se mettre en rang, faire un temps calme après le déjeuner, faire tel genre d'activités, respecter des groupes d'âge, respecter des nombres d'enfants...). Et en plus de ça on nous forme à la méthodo de projet et on nous encourage, voire on nous oblige à l'utiliser, tandis qu'elle est manifestement aliénante.

    On sait s'occuper d'enfants, mais dès lors qu'il faut passer à la méthodo de projet, on n'arrive plus à s'occuper des enfants.

    Mon idée est de dire que c'est pas nous qui ne sommes pas bien, c'est la méthodologie qui est mauvaise. Ou alors la méthodo te convient parce que tu trouves normal de contrôler le comportement des enfants et tu trouves normal qu'un chef te dicte ton comportement. Moi je n'y arrive pas, passer mon temps à engueuler les enfants et à les contrôler pour leur dire de parler moins fort, de marcher plus droit... c'est pas mon truc.

    Voici ma lecture, dont je ne suis évidemment pas certain qu'elle soit exacte, mais je serai étonné que TOUT ce que j'ai dit là ne comporte pas un ou deux axes de lecture potentiellement proche de la vérité.

    Tes axes sont ceux qui servent à promouvoir le projet, et je suis dans une démarche opposée.

    Je ne pense pas que ce soit "la vérité", je pense que c'est une opinion possible parmi cent autres.


  12. Le travail forcé, le travail libre, le travail rémunéré : différenciez-vous ces formes de travail?

    Je me faisais la réflexion en pensant aux parents qui tiennent à ce que les enfants soient productifs. Personne ne le dit comme ça car on sent qu'il y a une absurdité ou bien un problème moral.

    Mais "on" (pas moi!) voudrait que les enfants soient productifs à tout moment ou en tout cas engagés sur le chemin de la productivité ; on voudrait soit qu'ils produisent, soit qu'ils apprennent à produire. Autrement dit nous, animateurs, devrions accompagner les enfants sur le chemin de la création de valeur par le travail.

    Et même plus précisément, c'est le noeud du problème : création de quelque chose qui a de la valeur pour autrui (autrement dit quelque chose qui pourrait se vendre).

    Quelques exemples : on pense facilement qu'il faut que les enfants rentrent chez eux avec un truc qu'ils ont fabriqué dans la journée ; on dit facilement que c'est mal qu'un enfant ne fasse "rien" ; pour la réforme des rythmes scolaires, tout un ensemble d'arguments vont en faveur de la productivité, le vocabulaire des "spécialistes" est entièrement centré sur ces idées de rentabilité et de productivité.

    Car les enfants passent leur temps à faire des choses qui ont de la valeur pour eux. Ils explorent, ils questionnent, ils jouent, ils fabriquent, ils pensent... bref ils n'y réfléchissent pas, leur spontanéité égoïste est suffisante pour qu'ils grandissent.

    Mais en faisant du foot, du coloriage ou en jouant au babyfoot, ils ne créent pas de valeur pour autrui. En lisant des livres, en jouant par terre dans l'herbe... idem.

    Quand un enfant ne veut pas participer, qu'est-ce qui nous incite à l'y obliger?

    Comment apprécie-t-on ce qu'un enfant a fait dans sa journée, comment nous animateurs juge-t-on le travail accompli par un enfant? Est-ce qu'on le juge selon une grille "production de valeur usuelle/pas de production" ou est-ce qu'on le juge autrement? Peut-être qu'on ne le juge pas du tout? Après tout on passe notre temps à dire qu'on est pour la liberté et l'égalité, si c'est ça l'enfant ce qu'il veut et c'est tout.

    Une définition wikipedia (très mince mais des choses importantes sont citées).

    Lisez aussi le paragraphe "importance" : lorsqu'on approche l'étendue des définitions du travail, je trouve que le terme "droit au travail" est drôle et inquiétant à la fois. Drôle parce que c'est complètement débile (biensûr que tout le monde a le droit) et inquiétant parce que c'est une expression qui dit le contraire des mots qu'elle contient : il ne s'agit pas d'un droit mais d'une obligation. Je trouve que c'est du même genre que l'expression "droit aux vacances", on utilise le mot "droit" pour décrire une obligation!

    __________

    Et pour les animateurs? Rien ne nous oblige à utiliser cette grille de lecture mais... les animateurs "bénévoles" sont ils en situation de travail libre? de travail rémunéré? de travail forcé?

    En france on dit "trop de social" c'est dans le même courant de pensée : c'est dire que seuls les gens qui produisent de la valeur pour autrui travaillent réellement, et que seuls ces gens-là méritent d'être payés.

    Les animateurs sont dans quelle catégorie? Quand ils jouent avec les enfants et qu'ils ne vont pas dans le sens de la production de valeur on va dire qu'ils "ne font rien" donc qu'il ne faut pas les payer.

    Actuellement il existe un combat judiciaire autour de cette idée. Biensûr les animateurs n'y sont pas réellement invités : ce sont des grandes fédérations "d'éducation populaire" qui mènent ce combat. Au niveau européen, souvenez-vous que la France avait été condamnée par la cour de justice européenne étant donné que le contrat d'engagement éducatif met les animateurs en situation de travail rémunéré (toutes les conditions sont réunies) sans toutefois respecter les droits des employés : temps de repos... salaire minimum...

    La situation actuelle reste bancale et selon les textes publiés par ces fédés (dont j'ai déjà parlé dans d'autres sujets) elles préconisent un passage au statut de service civique européen. Il est question de prétendre que les animateurs ne seront pas subordonnés... (bien qu'ils aient finalement un contrat, un employeur, une rémunération et des obligations comme des horaires, un poste de travail, des missions).

    Donc la rhétorique voudrait nous faire croire qu'il s'agit de travail libre tandis qu'il s'agit de travail subordonné, de travail rémunéré.

    La différence est grande : en travail libre on n'est pas corvéable à merci.


  13. Si si les formations ne parlent que de ça.

    Je pense juste que cette méthodo de projet (et le langage qui va avec) s'est imposée dans le milieu par souci de paraître plus professionnel.

    De paraître, voilà. Sans l'être. Mais en avoir l'air. "s'il utilise des mots compliqués c'est qu'il est hyper doué"

    Et pourquoi les organismes de formation ne font-ils pas ce choix ? Pourquoi parle-t-on très peu des attitudes et postures éducatives envisageables dans tel ou tel contexte ?

    Quel choix? Ils n'en traitent pas en formation? Si je pense. Dernièrement j'avais cémétruc, je crois bien qu'au départ l'idée était de parler de ça.

    J'y vois un intérêt économique. Il est plus facile de revendiquer l'aspect professionnel des animateurs en ayant un support (le projet) que quelque chose qui relève du savoir-faire mais n'est pas visible.

    Hé je vais poser une question espiègle : saurais-tu dire qui, à part les animateurs, a un intérêt économique dans le fait de convaincre que les formations d'animateurs sont très techniques et donc absolument nécessaires?

    Mais le seul fait de savoir qu'il en existe un leur offre un sentiment de sécurité supplémentaire sur le lieu auquel il confie ce qu'ils ont de plus cher.

    lol

    Euh... Tu es sûr? Moi pas.

    Et puis si des gens ont besoin d'un projet péda pour se sentir en sécurité je préfère leur expliquer les choses. J'ouvre mon bureau, on s'asseoit deux minutes, on cause, on visite, on parle de l'équipe...


  14. Je n'ai pas du tout cette lecture.

    Les gens intéressés et de bonne foi n'ont pas besoin des documents de projets ni des mises en formes correspondantes. Qu'ils soient parents, élus, décideurs associatifs. Il y en a même beaucoup que ça fait marrer, tous ceux qui n'ont pas la construction sémantique liée au projet, ceux qui ne baignent pas dans l'argot du milieu... Il y a des gens, enfin tu as certainement plein de connaissances qui ne sont pas du tout dans l'animation ou le social? Quand tu leur parles de ton travail, est-ce que tu dis :

    -on développe un projet sur l'éco-citoyenneté pour sensibiliser les populations des quartiers sud à la notion de tri sélectif

    ou

    -on leur dit de faire attention au gaspillage

    Pour la fréquentation, je pense que ça n'a rien à voir du tout. Après je sais pas ce qui motive les gens à inscrire leurs enfants, je ne connais que le cas majoritaire, ceux qui travaillent et qui n'ont pas d'autre solution.

    Les décideurs n'ont pas forcément importé la méthodologie de projet mais ils l'ont validée à force. Je ne sais pas qui a eu l'idée, toujours est-il que maintenant les organismes de formation d'animateurs sont les premiers promoteurs de cette méthodologie. En entretien d'embauche c'est pareil, il faut parler de développer des projets, ça fait bien.

    Alors est-ce que les gens y croient? Est-ce qu'ils se rendent compte qu'ils cachent derrière cet argot grotesque leur indigence intellectuelle et la pauvreté de leur réflexion... c'est sûr que c'est pratique hein, on est malmenés par le pouvoir de l'argent, on a besoin de fric et donc on devient plus dociles, on a tellement besoin de bouffer qu'on accepte de baisser notre froc un peu et on se met à parler de projets ceci, projets cela, parce qu'on sait qu'il y a des décideurs à qui ça va plaire.

    Mais sérieusement, avec n'importe qui, parent, élu, directeur, collègue, ami ou quoi, si tu fais faire de la danse aux enfants, tu peux dire "on leur fait découvrir la danse, les danses populaires, le hip hop ou la danse bourgeoise" ou tu peux dire "on est sur un projet danse, ça va être tout ce qui est notion du respect de soi et des autres, connaissance du corps, notion d'espace, savoirs-faire dans le domaine de la motricité et de l'équilibre"... tu n'auras aucune différence de fréquentation. L'important c'est que les enfants (ou leurs parents?) aient compris ce qu'ils vont faire.

    Et les parents qui exigent que leurs enfants soient productifs, on ne peut pas grand chose pour eux. On peut toujours leur expliquer tranquillement que leur enfant a déjà l'école pour apprendre à dépasser les autres, à les mépriser, à les laisser tomber, apprendre à faire mieux, faire plus vite, faire plus de choses. Et avec des animateurs il peut se faire des amis, c'est déjà pas si mal.


  15. On n'a pas besoin des "projets" pour rassurer qui que ce soit. On parle aux parents de ce qu'on fait sans leur sortir toute cette mise en forme abrutissante, et sans se voiler la face avec un vocabulaire pseudo-technique.

    Question vocabulaire, un projet est une intention.

    Pour donner un synonyme de "projet d'animation" les mots me manquent. C'est plusieurs choses à la fois :

    -c'est le document où on met tout en forme pour décrire une organisation sans faille (essentiellement utile pour trouver du fric)

    -c'est l'action d'animation elle-même

    -c'est même utilisé pour décrire le résultat quelque fois

    La mise en forme, c'est le moyen basique de convaincre des élus qui sont complètement à côté de leurs chaussettes de donner du fric. C'est un tort, ces gens là avec un peu de temps et de patience seront probablement sensibles un jour à des choses réellement intelligentes. Justement le fric, à la limite, on s'en moque, l'important c'est tout le reste.

    Or là avec cette nomenclature on se retrouve constamment à mentir sur nos projets, et le pire c'est qu'on fait ce qu'on dit, et les décideurs comme ça leur plait ils en redemandent. On nivelle nos pratiques par le bas en les mettant en concordance avec le niveau intellectuel moyen particulièrement faible des décideurs.

    Et puis le fait de détenir le porte-monnaie les rend particulièrement arrogants et désagréables.


  16. On a tous lu sur le forum des gens qui débarquent en panique, ne sachant pas quoi faire pour leur "projet d'animation".

    S'occuper des enfants est un comportement humain naturel et facile. Pour les autres animaux c'est pareil. Ce n'est peut-être pas comme ça qu'il faut le dire, mais il y a quelque chose d'instinctif, comme un comportement inné, à s'occuper des enfants. Avec toutes les variantes plus ou moins réussies...

    Dans notre métier on pourrait même dire qu'on concentre les gens qui ont choisi de travailler avec des enfants, on a plus de chances de trouver des gens qui aiment ça qu'ailleurs.

    Et voilà qu'avec les projets d'animation ou les projets d'activité, on en vient à se demander comment on va s'occuper des enfants. Comment faire un projet, qu'est-ce qu'il faut faire? Mais bon sang comment est-ce qu'on peut à ce point se compliquer la vie?

    Et ces "projets d'animation" demandés par les responsables maintenant? Ah ça, dès qu'on leur parle de développer un projet, là ils sont contents... Parce que les animateurs qui font "de l'occupationnel" c'est pas bien, tandis que ceux qui font faire aux enfants une fresque co-participative sur la citoyenneté dans les pays du monde, alors là, eux ils ont la cote.

    Il faut faire dans l'événementiel gentillet maintenant. Surtout dire que tout le monde est beau et gentil sauf les dictateurs et les racistes ; la consommation c'est bien et les guerres c'est mal. Ou plutôt non... si... enfin non, la consommation c'est bien mais pas trop (c'est bien quand ça facilite la vie de l'équipe quand il s'agit d'acheter le nouvel emporte-pièce géant de tel fabricant, truc qu'on n'utilisera qu'une fois dans l'année) et les guerres, c'est bien quand c'est contre les dictateurs racistes.

    Et voilà qu'à la télé pour les rythmes scolaires on fait parler des gens qui disent qu'ils ne veulent pas que leurs enfants fassent du foot ou qu'ils "jouent au ballon". C'est marrant les jeux de ballons c'est un des trucs les plus marrants et les plus faciles à faire avec les enfants, et bientôt on sera convaincu qu'il ne faut surtout pas en faire parce que c'est mal.

    Alors on écrira de grandes fiches de projets avec des buts, des objectifs, des moyens, une démarche, une évaluation, un budget, pour faire ... de la peinture et coller des gomettes.


  17. Je lisais un article hier que je n'ai pas encore réussi à retrouver... pas grave il taisait des paramètres fondamentaux, mais à l'occasion je le citerai.

    En résumé, l'article émettait l'idée que la méthode d'organisation d'une équipe avec un chef qui ordonne, contrôle et analyse produit les effets inverses des résultats souhaités car précisément comme on travaille avec d'autres gens, il est impossible pour le chef de tout contrôler et analyser. En exigeant même des indicateurs simples, simplistes (chiffres de fréquentation, de quantités d'argent...), les chefs corrompent les missions de leurs employés ; ce faisant ils les obligent à faire du mauvais travail, ce qui est aliénant pour les employés aussi. L'article terminait sur une timide idée que les employés devaient être ammenés à se contrôler eux-mêmes car ils sont les mieux placés pour savoir s'ils effectuent bien les tâches, s'ils ont trouvé le bon rythme de travail, quels sont tous les critères à prendre en compte, etc.

    Bon c'est pas nouveau, l'argent corrompt... (et l'article n'en disait pas un mot!)

    J'ai l'impression que dans les structures où on fait de l'animation tout est en train de devenir pareil. Effectivement des élus ou des directeurs associatifs demandent des chiffres. Et ça marche aussi avec les plus incompétents d'entre eux qui demandent même parfois qu'on réalise leurs idées pour leur gloriole, "leurs projets".

    Il n'y en a que pour le pognon. On a tous entendu "il faut être réaliste" ou encore "il y a eu des abus" lorsque quelqu'un a décidé de défendre le fait qu'on se mette à contrôler très précisément le moindre centime dépensé.

    Je pense sincèrement que cette idée de tout contrôler va totalement à l'encontre des valeurs prétendument véhiculées par l'animation et l'éducation populaire qui seraient le brassage culturel et la multiplication des relations libres et/ou non institutionnalisées.

    On est devenus des gardiens d'enfants, des mâtons (je pense qu'on a beaucoup de compétences communes aux gardiens de prisons) ou des prestataires pour les écoles. L'animation est d'une hypocrisie pitoyable. On met en avant des grands mots qui sont trompeurs et on y croit parce que c'est bien fait.

    Mais qui met l'égalité en avant? Tous ces animateurs avides de pouvoir, du pouvoir qu'ils ont sur les enfants? Les obliger à se mettre en rang, à écouter, à s'asseoir comme ci, à faire comme ça?

    Qui met la solidarité en avant? Les structures qui emploient des animateurs sans les payer?

    Qui met la liberté en avant? Tous ces adultes qui passent leur temps à contrôler les moindres faits et gestes des enfants et même de leurs parents?

    L'organisation hiérarchique pyramidale n'est pas adaptée à notre travail. Si animer coûte de l'argent et s'il faut contrôler comment est dépensé cet argent, alors faisons-le intelligemment plutôt que nous en remettre à des chefs de service qui s'assurent uniquement que les fréquentations sont en augmentation ; que le nombre de "projets" par an est lui aussi en augmentation. Ce ne sont pas de bons indicateurs de la qualité de notre travail.


  18. Déjà connu ça dans une structure où ça s'est passé tous les ans pendant peut-être 5 ou 10 ans. Un permanent d'asso (présent depuis un ou deux ans plus ou moins régulièrement) qui part avec un groupe d'ados, problèmes en camping, et départ forcé du permanent la mort dans l'âme parce qu'il n'a pas pu suffisamment contrôler les ados. Chaque année un directeur différent.

    Bien garder à l'esprit les rôles des animateurs :

    -pour la société, les animateurs sont chargés de maitriser les jeunes, les soumettre, les rendre dociles et les éloigner des centre-villes (c'est une fonction de police)

    -pour la structure employeur, le rôle de l'animateur est de rapporter du fric à la structure ou à un employeur en particulier (une fonction de main d'oeuvre)

    -pour le directeur du séjour, le rôle de l'animateur est de "faire passer de bonnes vacances aux jeunes", ce qui est très discutable et qui passe obligatoirement par l'application des deux rôles précédents de façon sous-entendue : l'animateur doit "avoir de l'autorité" (police) et il doit avoir la vocation et être très disponible (main d'oeuvre)

    Selon leur histoire je suppose, je pense que pour sauver les comptes des structures ou associations en viennent à se spécialiser dans un public qui n'a pas le choix. Même si ça se passe "mal" tous les ans, elles ont quand même des clients et du fric.


  19. Quelle différence avec le temps libre?

    L'ignorance? Oui ça sûrement mais bon toi on peut pas dire que t'es pédagogue non plus. Tu fais pareil avec les enfants quand ils ne savent pas quelque chose? tu les traites d'ignorants?

    Ignorance quand j'essaye d'avoir un regard un peu critique sur l'histoire? On fait appel à l'histoire pour légitimer quelque chose, c'est intéressant de se demander en quoi c'est critiquable.

    Mon interprétation subjective de ce qui est appelé "l'engagement social" : oui oui pas de souci. Que les luttes sociales demandent de l'animation, ou "des temps éducatifs" je suis prêt à en parler tiens... je dis que les pauvres luttent pour demander de ne plus être inféodés à des riches : le travail libre, éducation libre. Et j'oppose les deux oui.

    L'animation c'est magique, c'est tout : eh bien c'est précisément ça : le texte argumente autant qu'il peut sur le futur de la politique économique de l'animation et il ne donne aucun argument sur des choix éducatifs. Autrement dit le fondement de ce projet, c'est juste de la magie. Super convaincant! Il faut de l'animation parce que c'est magique... C'est bien, c'est digne.

    L'ignorance sur "les acteurs du secteur" : tu vas peut-être me faire croire que les ceméa prennent en compte la parole des animateurs... qui... sont formés par les ceméa? Ou alors ils prennent en compte la parole des employeurs d'animateurs, ceux-là qui n'ont absolument aucune envie de payer les animateurs...


  20. Ah allez encore un autre document charmant, j'étais content, je pensais que c'était pas les ceméa mais finalement si, c'est eux.

    Déjà, voici le premier doc.

    Je ne mets qu'un lien parce qu'il n'est même pas daté... Pas de date sur un document "militant" allons bon. Bref.

    Quelques grands moments de vocabulaire et de rhétorique :

    «Le Pasteur Bion, que l’histoire repère comme le créateur des "colonies de vacances" n’était pas un "professionnel" de l’éducation»

    Ok donc il y a 140 ans il y a un type qui avait assez d'argent et de temps pour se consacrer aux enfants. C'est très très bien et j'aimerais pouvoir en faire autant aujourd'hui...

    «les dames patronnesses qui le soutenaient étaient bénévoles par vocation...»

    Oui, parce que j'allais dire, les dames Pasteur devaient se compter sur les doigts de la main à l'époque. Autrement dit, c'est pas parce que c'était comme ça hier qu'il faut faire comme ça aujourd'hui.

    Et puis non mais arrêtez, les gars : "bénévole" fin 1800, enfin! Y avait-il beaucoup d'ouvriers qui se portaient bénévoles à cette époque?

    Au fait "bénévoles par vocation" c'est là que veulent nous emmener ceux qui promeuvent "l'engagement éducatif". Ah justement, la phrase suivante :

    «L’engagement bénévole et volontaire de personnes dans l’organisation et l’encadrement des colonies de vacances et des centres aérés ne date pas d’hier.»

    Ah vous voyez! Donc le collectif CAPE veut nous dire que le système actuel des colos est un système qui a une longue histoire (sans doute pour justifier qu'il ne faut pas le détruire... et c'est pour ça qu'ils vont proposer qu'on le réforme vous allez voir).

    Ils sont un peu grossiers dans leur façon d'étaler les éléments de langage : "bénévole", "engagement" et "volontaire" dans la même phrase... C'est bon on a compris. A force de répéter que les volontaires sont engagés ça va devenir une réalité.

    «Cette affirmation, comme quoi l’animation volontaire serait un, sans doute parmi d’autres, des éléments fondateurs et fondamentaux du sens éducatif des ACM traduit le regard que les Ceméa portent sur les vacances et les loisirs collectifs de mineurs et sur l’animation.»

    Hop vous l'avez remarqué? Le changement de sens du mot "volontaire"?

    Dans ma citation précédente, les "volontaires" sont ceux qui ont de la volonté, ceux qui veulent faire des choses. Ici, les "volontaires" sont ceux qui suivent le cadre précis de l'animation dite "volontaire", autrement dit ceux qui obtiennent un contrat d'engagement éducatif actuellement (2013). D'ici quelques années ils auront sûrement le statut de volontaire en service civique européen.

    «pour nous, l’animation est "une" mais nous avons fait le choix ici de traiter l’apport spécifique de l’animation volontaire.»

    En communication, ce qu'il faut dire c'est ce qui ne va pas de soi. L'animation est unie... pour défendre cette idée de volontariat. Mais sinon, les animateurs salariés on n'en a rien à foutre.

    «Cette réflexion (...) situe explicitement les accueils collectifs de mineurs comme, au sein des temps libérés, des réponses à une demande sociale, une conquête issue des luttes sociales, et comme des espaces éducatifs en tant que tels et qui doivent le rester !»

    "Une conquête issue des luttes sociales", l'engagement éducatif? Les animateurs n'ont jamais demandé à être aussi peu payés. Les syndicats réclament le droit d'être payé tout en travaillant moins d'heures pour ne pas être précisément un esclave toute sa vie, pour être libre. Les syndicats ont obtenu ça et les luttes sociales en même temps ont obtenu que les enfants ne travaillent pas : alors les enfants sont libres et ils peuvent venir en centre aéré, en colo, etc.

    L'Histoire ne réclame pas que les enfants aillent en colo ou en centre aéré.

    Et c'est quoi ce truc de "temps libéré"?!

    «Encore aujourd'hui l'alchimie étrange que représente ce groupe a priori hétérogène de professionnels de l'animation, de volontaires et d'enfants et de jeunes est créatrice d'énergies insoupçonnées !»

    Dingue ils font trois pages sur le comment économique, et sur le pourquoi ils utilisent des mots qui relèvent de l'irrationnel comme "alchimie" et "énergie insoupçonnée".

    C'est à dire qu'ils nous ont déjà tellement endoctrinés qu'ils n'ont même plus besoin d'argumenter. "c'est magique c'est tout".

    Je fais pas toute la suite, c'est le paragraphe sur la future transformation de l'animation des saisonnier en machine de guerre économique européenne : le service civique européen.

    «Ce dossier est au travail avec le gouvernement et les acteurs du secteur.»

    Les acteurs, lesquels... pas les animateurs en tout cas! Prenez un jeune dans la rue qui veut faire un peu d'animation et demandez-lui ce qu'il pense de l'europe. Soyez franc, évitez tout ce qui est alchimique ou insoupçonné. Le jeune il y connait rien.

    Le jeune, que vous appelez "acteur" parce que selon vous il crée "des énergies insoupçonnées" n'est plus acteur au moment de s'occuper des choses réellement sérieuses comme la politique européenne.

    La seule question qui agite le gouvernement, c'est le lien de subordination entre l'animateur non salarié et son employeur... ou son... son supérieur hiérar... son... dire... euh... la subordination entre l'anim non salarié et la structure où il va faire de la magie.

    http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130405993.html

    "on a un problème avec nos lois européennes, on avait pas prévu le coup, on s'est donné l'obligation de payer les animateurs et on regrette, on voudrait trouver un moyen de revenir sur notre décision"


  21. Pour les ripostes, j'ai pas spécialement de règle ou de manière d'agir à chaque fois. Dédramatiser, c'est qu'il y en a qui se prennent la tête et qui se tapent pour un ballon. Donc je sais pas... des blagues ou quoi. Enfin y'avait une époque, j'aurais parlé de médiation, tout ça. Mais bon systématiser à ce point les relations, c'est un peu bizarre.

    Pour la violence à l'école... un coup de pied en riposte à un crachat, je ne trouve pas que ça soit ça qui menace l'ordre public. Les violences répétées, c'est grave, y compris lorsque c'est "l'école" qui les commet (hiérarchisation des enfants en fonction de certains critères plus ou moins discutables).

    Quant au voile, il s'agit là d'un signe ostentatoire. Que les femmes le portent ne me pose aucun problème, mais pas à l'école. De même que je demanderais à un animateur ou une animatrice portant une croix de la cacher pendant le travail.

    Mais ostentatoire, ça veut juste dire "qui se voit", ça ne veut pas dire "grave".

    Ça devient un problème à l'école, au travail, au volant de sa voiture, dans la rue... enfin bref tout le temps.

    Mais problème de quoi? On a peur d'être musulmanisé si on a une femme voilée pas loin?

    "Transgresser, c'est innover"

    Innover, c'est indispensable?


  22. Ne pas se laisser faire et se venger, ce n'est pas la même chose. Un enfant te frappe, tu vas voir un enseignant ou un animateur qui règlera le conflit. Oeuil pour oeuil, dent pour dent, ça ne marche pas à l'école.

    Moi je les laisse riposter. Après, la riposte, c'est un contre un et de façon équitable... j'ai pas fait une thèse là-dessus, j'interviens le plus souvent pour dédramatiser, pour empêcher que la violence monte, pour empêcher des contre-ripostes très brutales, etc. Mais de façon générale je les encouragerais plutôt à ne pas venir chercher systématiquement l'institution pour les défendre.

    C'est l'Aïd, c'est la fête des Musulmans, donc on ne va pas à l'école aujourd'hui. Non. Certes, il serait bon de mettre en place un calendrier laïque, mais on ne sèche pas l'école pour des questions de religion. L'école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. C'est tout. C'est comme ça, c'est la règle. De la même façon, on n'arrête pas l'école à l'avance pour partir en vacances.

    Je crois que c'est l'instruction qui est obligatoire, pas l'école. Une famille dont l'enfant est absent, ça la regarde je trouve.

    On dirait une normalisation de la vie privée : on voudrait que les musulmans cessent d'être pratiquants, qu'ils arrêtent de porter le voile, qu'ils se mettent à manger du porc. Je ne trouve pas que ces trucs soient graves. En tout cas ils ne sont pas une menace au point qu'on dût les obliger à devenir athées.