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Philosophie Des Activités Artistiques

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Bonjour

Voila je me présente : je suis Jack L'anim, mais j'ai perdu mon pseudo donc j'ai créé un autre compte pour continuer a parler en tant qu'inscrit. J'ai un projet : aborder des points de questionnement de l'animation d'un point de vue philosophique et linguistique. Apporter des réponses à certaines idées en essayant de puiser des références chez les grands philosophes et les grands penseurs de notre temps. Donc, voici ma première publication ici, et je ne m'offusquerait pas si vous ne lisez pas en entier ou si vous n'y apporter pas de commentaires ou de critiques (de kritikein : analyser).

Bref premier sujet de philo au bac en philo/animation :

Quelle est la valeur des activités artistiques en animation ?

Ca arrive à tous les animateurs et à toutes les animatrices. Vous pêchez sur le programme d’activité que l’on doit réaliser pour le mois prochain. Alors, pour ne pas prendre de risque vous inscrivez « Pâte à sel » ou « Plastifou » voire « théâtre ». Ca y ‘est le projet du centre est approuvé par votre directeur et vous rentrez chez vous l’esprit léger. Ca fait ça de moins à penser, vous dites vous. Combien d’animateurs, lorsqu’ils rencontrent un thème quelconque pensent immédiatement aux activités manuelles, artistiques que l’on peut développer par associations d’idées. Le nombre est incalculable mais il suffit de regarder sur les forums spécialisés le nombre de demandes concernant les projets, les demandes d’activités. Attention, il faut faire du vrai, du concret, du lourd et favoriser la création, surtout, il faut que Gabriel et Nadia ramènent chez eux la sculpture en bouchons qui corresponds au thème « flotter sur l’eau ». Je ne cesse d’imaginer que les parents font chaque année un joli nettoyage de toutes les créations plus ou moins réussies que leurs enfants ramènent à la maison. Alors, la question est bien là, pourquoi proposer des activités de création et d’expression dans un centre de loisirs ? Est ce grâce à ces sculptures brutes que nous allons instiguer l’envie de créer aux enfants ?

Aujourd’hui c’est peinture avec Manon et décoration avec Richard.

Premièrement, il est de bon ton de rappeler que les formations BAFA comportent toutes des passages où les animateurs apprennent les activités les plus basiques, comme les pompons, les balles à jongler, les scoubidous, etc. Certains de mes formateurs avaient été surpris lorsque sur mon approfondissement « petite enfance » j’ai choisi de montrer aux animateurs les ateliers d’écriture. Bien sûr, je leur ai expliqué que ça ne correspondait pas aux thèmes de la petite enfance que de jouer sur les mots par écrit. Mais ça a bien fonctionné quand même et j’étais assez satisfait que des animateurs s’essayent à jouer sur les codes selon les jeux que je leur apprenais.

Ensuite, nous pouvons rappeler qu’en règle générale, les enfants sont plutôt ouverts à tout ce qui est création, bricolage, activités manuelles. Bien sûr, il faut se rappeler que tous les enfants n’aiment pas ce genre de choses, pour des raisons X ou Y. Mais une fois que les pots de peinture sont débouchés, place à « l’imagination », voila que les esprits et les petites mains deviennent créatifs. Et lorsque le dessin est fini, on fait sécher en attendant de le donner aux parents le soir venu. J’exagère à peine, ayant déjà eu recours à cette solution de facilité. Pour ma part, je préfère de loin les activités théâtres qui, même si elles n’ont pas de réalité physique concrète à montrer, génère des souvenirs pour longtemps (du moins, je le crois). Mais les activités artistiques subissent un sortilège que nous sommes les premiers à défendre.

L’Art Brut au service des loisirs

Petite définition de l’art brut : au sens large, il définit les formes d’expressions artistiques propre aux individus n’ayant reçu aucune formation en art, et qui choisissent du jour au lendemain de créer des formes à partir de rien. Le cas le plus commun est le cas du Facteur Cheval, qui construisit un mausolée gigantesque et continua à fabriquer à partir de ciment, des statues, des décorations jusqu’à sa propre tombe. Dans un sens plus restreint, l’art brut désigne l’art des aliénés, qui eux n’ont plus n’ont pas eue de formation artistique et qui se sont pris à dessiner, peindre, sculpter, graver pour leur plaisir généralement. Mais qu’est ce que j’appelle formation artistique ? C’est tout simplement les bases d’histoire de l’art, de composition classique, la culture artistiques telle qu’on la trouve dans les musées. Il ne faut pas non plus croire que les artistes modernes n’ont aucune formation en art. C’est justement par réaction qu’ils ont réalisé les étranges œuvres du centre Pompidou.

Il faut bien s’en rendre compte, nos activités artistiques sont plus inspirées par l’art brut, avec rarement d’explication sur la peinture classique, les enfants ne connaissant en général que La Joconde et quelques tableaux « moches » de Picasso. Et puis, pensent beaucoup d’animateurs, ce n’est pas notre rôle de faire des cours d’art qu’ils auront de toute façon à l’école. Mais j’arrête la critique ici, avant de la reprendre plus loin, et je mets l’accent sur la notion de plaisir personnel lié à l’Art Brut. En effet, notre but premier dans l’animation, c’est faire prendre du plaisir. C’est ainsi qu’une peinture horriblement surchargée de plusieurs couches de gouache sera « très sympa » car l’enfant se sera bien amusé à la peindre. Plus généralement, dans un autre ordre d’idée, une pièce de théâtre jouée de manière aléatoire par un groupe d’enfants sera immédiatement « mignonne » car on voit que les boud’chous ont eu du plaisir à jouer. Et monsieur prend une photo de sa fille qui joue la princesse et madame sert dans ses bras le petit chevalier à la fin de la pièce. Je ne nie pas que c’est on ne peut plus intéressant que de montrer que l’art peut permettre d’avoir du plaisir, dans le jeu, dans la représentation. Mais si les activités artistiques s’arrêtent à cette notion de plaisir, je pense que nous occultons beaucoup de choses dans la formation artistique de l’enfant.

Le danger de l’amateurisme.

Car voila où nous mène la prise en compte du plaisir comme point axial de l’activité artistique. Imaginez maintenant, que pendant toute son enfance, le jeune esprit a pratiqué toutes sortes d’arts, d’expression dans le cadre des loisirs. Lorsque arrivent les cours d’art plastiques et de musique au collège, voila que l’idée est profondément ancrée en lui : de toute façon, l’art c’est pour s’amuser. «Les artistes ils se sont marrés à peindre des tableaux, pour montrer la beauté, ils se sont amusés à peindre un visage dans des fruits, ils sont presque mort de rire en écrivant des pièces de Molière. Et puis, avant, c’était un métier, mais maintenant, c’est un loisir. Maintenant les métiers c’est sérieux, et l’art ça ne l’est pas. C’est le Français et les maths qui sont beaucoup plus importants que les arts plastiques où on va bien s’amuser à peindre. » Voila ce que pourrait dire un jeune préado arrivant en sixième. Et voila un des poncifs de notre société : la division des domaines. L’art c’est de l’art, c’est « inutile », l’ordinateur au moins c’est utile. Et en limitant l’art dans l’enfance à la seule pratique de loisirs, on empêche de comprendre les éléments qui le constituent entièrement.

Le cloisonnement de l’art est donc l’un des éléments qui constitue la division habituelle du monde pour les jeunes de maintenant : le travail et le temps libre. Le travail comme tripalium, cette étrange fourchette qui servait à torturer pour les latins, et le temps libre où l’on à pas à se soucier de « bosser ». Et si jamais on se sent appelé par un métier artistique, voila notre ami le doute qui fait sonner à nos oreilles les doux mots de « chômage » et difficulté. De plus, cette conception de l’art nous oblige à voir le monde de l’art comme un monde joyeux, et c’est toujours une surprise de se rendre compte à quel point nombreux sont les artistes qui ont été condamnés à mort, où qui se sont suicidés. Pourquoi donc, vu que l’art est censé apporter du plaisir ?

Terreur et Pitié : Voila des grands monsieur à faire entrer dans nos pratiques.

Notre obstination à protéger l’esprit des jeunes enfants nous empêche de montrer toute la réalité de l’art. Si on regarde un film qui est triste, ou tout respire la tragédie, on se mord automatiquement les lèvres en disant « j’aurais pas du leur faire voir ça. ». Mais que disait notre bon Aristote à ce sujet ? L’art n’est il pas une purgation des passions ? L’on ne doit pas passer, en tant que spectateur, par des états bien désagréables, pour élever sa morale en regardant une tragédie ? Combien de films où la fin n’est pas heureuse avez-vous regardé étant enfant ?

Je sais que cet article à du paraître pour beaucoup très critique. Je ne nie en aucun cas les apports des activités dans les espaces de loisirs. J’en ai même pratiqué et j’ai beaucoup apprécié, pour ma part. Mais je persiste à croire qu’il faut rajouter une petite dose de critique, faire évoluer la pratique, parler d’autres créations originales, pour les plus grands essayer de regarder des pièces de théâtre autre que « Mr Ballon vole au vent » (nom inventé, mais vous voyez bien le genre). Et pour certaines activités, pourquoi ne pas inviter un acteur de théâtre, un écrivain, un ou une peintre ?

Je sais que certains me rétorqueront qu’il y a peu de temps dans un espace de loisirs. Je le sais. Mais je sais aussi que quand on se donne les moyens, on peut vraiment faire de bonnes choses.

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Quelle est la valeur des activités artistiques en animation ?

pourquoi proposer des activités de création et d’expression dans un centre de loisirs ? Est ce grâce à ces sculptures brutes que nous allons instiguer l’envie de créer aux enfants ?

La question que se posent les équipes porte plutôt sur des critères fonctionnels comme "est-ce que l'activité sera possible à mettre en place" ou "est-ce qu'elle occupera les enfants", je pense.

J'aurais posé une autre question moi, est-ce que le rôle de l'animateur serait plus de donner envie de créer, ou est-ce que ça ne serait pas plutôt de donner les moyens de créer à ceux qui ont envie?

Aujourd’hui c’est peinture avec Manon et décoration avec Richard.

les formations BAFA comportent toutes des passages où les animateurs apprennent les activités les plus basiques, comme les pompons, les balles à jongler, les scoubidous, etc.

Mais les activités artistiques subissent un sortilège que nous sommes les premiers à défendre.

Je ne crois pas que les formations BAFA apprennent systématiquement aux participants les activités basiques.

Ensuite je comprends que tu veux dire que les créations matérielles finissent à la poubelle?

La DDJS ce n'est pas le ministère de la culture, parallèlement je ne pense pas que le rôle de ces activités de production plastiques ou visuelles soit d'initier les enfants ou les jeunes à l'art. Je crois plutôt que l'animateur met en mouvement des gens autour d'une thématique qu'il choisit, il met ces gens en activité, et ensuite, advienne que pourra. Actuellement on attribue aux animateurs le rôle de favoriser le lien entre les gens, et éventuellement le lien entre des gens et un objet particulier (patrimoine, nature, informatique...). Mais ce rôle est la conséquence de l'organisation même des centres, ce n'est pas une question de volonté de l'animateur.

De fait, l'animateur se retrouve à encadrer plusieurs personnes à la fois, de fait s'il veut que ça se passe bien il a intérêt à proposer des activités pour éviter un quotidien trop fastidieux.

De fait, il n'est pas enseignant, il n'est pas éducateur, il n'est pas conservateur dans un musée.

L’Art Brut au service des loisirs

notre but premier dans l’animation, c’est faire prendre du plaisir.

Hum je me méfierais d'une assertion aussi brute... Le plaisir c'est l'argument ultime de beaucoup d'animateurs qui n'ont pas envie de se prendre la tête avec la pédagogie dans certaines situations, ce qui veut dire qu'à mon sens on est dans l'idéologie là. Il y a des animateurs pour qui le plus important c'est le plaisir, au détriment de certaines règles de sécurité par exemple, ou de valeurs éducatives. Il y a des animateurs pour qui le plus important c'est la pédagogie, au détriment du loisir ou de l'oiseiveté...

Le danger de l’amateurisme.
C'est une question de politique ça, non? Ça serait peut-être intéressant de comparer à ce qui se passe à l'étranger. Parce que pour moi ce que tu racontes fait obligatoirement appel à la situation des intermittents du spectacle par exemple, alors que paradoxalement leur activité est autant de divertir la population que de l'élever dans les sphères culturelles et les élites intellectuelles...

Donc la question politique est : "est-ce que l'état doit prendre en charge un maintien des activités artistiques et culturelles"? Non?

Et la réponse actuelle c'est que l'Etat français le fait, et que les artistes pensent qu'il ne le fait pas assez, ou qu'il le fait de façon trop libérale et trop centrée sur l'argent, je suppose?

Terreur et Pitié : Voila des grands monsieur à faire entrer dans nos pratiques.
D'accord mais avant d'apprendre ça aux enfants il va falloir l'apprendre à la population et surtout aux animateurs. Et là il y a un énorme dilemme : l'art dont tu parles est une culture de nature élitiste, et majoritairement les animateurs en sont à l'opposé, ça j'en suis persuadé.

Truffaut disait que le plaisir doit toujours rester supérieur à l'effort quand on regarde un film (ou quand on le fait?). Mais quelle est la proportion des animateurs qui s'intéressent aux films de Godard?

A une époque j'avais tenté un atelier artistique au centre de loisirs, tous les mercredi matin.

Le principe, c'est que tous les mercredis matin je proposais une production "de base" aux enfants (6-10 ans), une production que je faisais moi-même avant l'activité. Je l'accompagnais si possible d'exemples produits par des artistes reconnus.

Pendant l'activité je leur montrais comment j'avais fait, ça c'était pour leur apprendre les techniques, parce qu'on ne peint pas forcément qu'avec un pinceau, et quand on utilise un pinceau il y a mille façons de s'en servir, et tout ça, les enfants ne le savent pas, et ils ne l'inventent que très rarement.

Dans la deuxième partie de l'activité, les enfants pouvaient faire les variations qu'ils voulaient à partir de la production de base.

Un exemple, un des ateliers tournait autour de la calligraphie.

On a commencé par utiliser des feuilles très allongées (65cm x 25cm à peu près... ça fait longtemps j'me souviens plus). J'avais montré comment faire un fond coloré avec de la peinture et sans pinceau, là c'était avec du papier chiffonné. (pour moi c'était surtout pour qu'ils arrêtent avec cette envie constante de remplir la feuille, une fois le fond coloré terminé on pouvait se concentrer sur autre chose) Ensuite on utilisait un pinceau pour écrire quelquechose mais c'était un mot imaginaire (sans utiliser l'alphabet courant donc, c'est pratique, comme ça les enfants qui ne savent pas encore écrire peuvent quand même participer). Le truc c'est que une fois la production terminée, on devait comprendre ce que l'enfant avait voulu exprimer dans son mot : de la joie, de la colère, de la tranquilité... Y'avait en effet des coups de pinceau très violents, d'autres rondouillards, etc. La plupart des enfants en ont fait plusieurs. Quand tout le monde avait fini, on a posé par terre toutes les productions, on les a tous regardées ensemble, et je proposais qu'on cherche celles qui avaient l'air le plus tranquille, la plus imposante, etc. Ça ne marchait pas du tout :lol: Ou quasiment pas. Enfin, de mémoire, on avait réussi à se mettre d'accord sur quelques intentions d'expression, mais on n'avait pas deviné ce que les enfants avaient voulu faire au départ.

Pour autant j'avais trouvé que l'activité avait bien marché. Certains ont réinvesti ce qu'ils y ont appris par la suite, d'autres se sont inspiré de ça pour inventer leurs propres techniques.

Histoire de rassurer ceux qui trouveraient ça ridicule : vous n'êtes pas les seuls, ma directrice de l'époque aussi affichait un mépris déconcertant face à ces ateliers... En avril elle avait déjà oublié qu'un atelier de 4 mois venait d'avoir lieu! Comme quoi c'était peut-être nul. Aussi on dit souvent que c'est des activités chiantes etc. Alors je veux bien le croire, pendant ces activités les enfants n'étaient pas ensemble à rire aux éclats pendant deux heures, évidemment. Ils se mettaient tout seul, ou par petits groupes, dans un coin, pour produire. Certains enfants en ont redemandé une fois l'atelier fini, pas tous biensûr, cela dit quand l'atelier avait lieu il y avait, de mémoire encore, beaucoup d'enfants à participer.

Le lien avec le sujet, c'est que je pense qu'il est possible de s'initier à l'art en centre de loisirs, tout en permettant que ça reste un plaisir, si on utilise comme moyen :

-les techniques de production

-l'expression individuelle

A l'époque c'était venu naturellement puisque quelques enfants avaient demandé que je leur apprenne à dessiner. J'imagine qu'ils avaient besoin d'apprendre des techniques de dessin, et qu'ils voulaient pourquoi pas exprimer des choses personnelles avec leurs dessins. L'activité "apprendre à dessiner" avait été un ratage total :lol:

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C'est vrai que je me suis posé la question de l'élitisme et ta critique m'a été utile, mais j'explique un peu d'ou vient mon idée principale. Un débat à opposé récemment une prof de littérature de la renaissance à des étudiants en enseignement éducation (je suis au québec, ca existe donc). La prof parle de la méthode humaniste qui consistait à apprendre, en plus des sciences pures, des activités artistiques, et elle dit quelque chose du genre : "a l'époque il n y avait pas de cloisonnement entre la valeur des sciences et la valeur des arts". Il y a eu un mini débat car une des étudiantes était persuadée qu'elle avait dit que les activités artistiques n'avaient pas de valeur.

Je pense pour ma part que l'idée humaniste d'apprendre les arts à bel et bien disparu, non dans les faits, mais dans l'idée de l'apport de l'art. On parle plus en terme d'apprentissages, de communication, d'expression, que de "morale" (oh comme ce mot fait frissoner). ce n'est pas une critique, c'est un constat, c'est peut être même lié à notre civilisation.

SInon, je pense que les intermittents du spectacle ne sont pas tous là pour "divertir". A Paris, au théâtre de la Huchette, tous les soirs depuis 1957 on joue la cantatrice chauve, et les intermittents jouent encore Phèdre de Racine, Huis Clos de Sartres ou pire "La vie de galillée" de Brecht. Je ne pense pas que ce soit réelment pour divertir.

Je n'ai pas parlé de l'état dans le passage sur l'amateurisme. Je tourne c'est vrai une question dans un sens politique, ou plus ou moins de société. Je pense être dans le vrai : combien de parents même ne considèrent pas le métier d'animateur, alors d'artiste, d'auteur ? Combien d'auteur se sont fait demander : "Et comme vrai métier ?

" Je n'aborde pas la question de subventions, ni des sous, mais juste une approche réflexive du cloisonnement qu'il s'opère entre le sérieux et le non sérieux. C'est vrai que ca rejoint la question de la reconnaissance et du travail. Mais en même temps c'est de mon intention que de faire se poser des questions aux gens.

Enfin, j'ai aimé ton idée Esthétique d'apprendre les techniques de l'art aux enfants. Je savais de toute façon que mon article allait paraître très nihiliste, et les gens allait me rétorquer leur propres éxperiences artistiques avec les enfants, que je ne rejettent en rien, je dis juste qu'il faut les relativiser.

Tu commence ton message en disant que les animateurs ne s'intéressent pas a ce genre de question. Je le sais, et peut être que ma tentative est vouée à l'échec. mais toi tu as du passer du temps a y répondre, je suppose donc que ca t'a quand même un temps soit peu intéréssé

Bien a toi

Jack Philosophe a ses heures

Modifié par Philosopheur

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Pour le cloisonnement dont tu parles entre les disciplines, je constate la même chose, je ne sais pas quoi en penser. En fac de sciences naturelles, j'ai constaté que les étudiants qui s'intéressaient à l'art (à autre chose que le cinéma de divertissement et la musique de variété disons) étaient particulièrement rares.

Pourtant je trouve que les deux sont proches, en sciences comme dans l'art on utilise des démarches expérimentales, on crée...

Pour ta constatation de la disparition de l'espoir en les vertus pédagogiques de l'art (c'est bien ça?) je suis plutôt d'accord. Mais c'est une question liée à l'élitisme. L'art contemporain est très nombriliste et opaque, et hélas les quelques miettes qui arrivent jusqu'aux non initiés arrivent par le biais de la publicité ; la démarche de l'artiste y perd bien souvent son sens.

Pour le sérieux, l'amateurisme et le travail, je ne comprends plus de quoi on parle.

Je ne vois pas trop en quoi ton message était nihiliste, moi j'ai plutôt pensé que c'était soit une volonté réformiste (prétentieuse, non?) soit une méconnaissance de l'administration.

L'exemple que j'ai donné servait à illustrer une approche différente de la tienne de l'art. En fait tu as créé un axe effort-plaisir, et j'ai un autre axe qui le croise qui est expression-jeu. Puisque je pense que le sérieux de l'art est question d'expression.

Du moins c'est comme ça qu'il est perçu en France aujourd'hui, l'art brut dont tu parles, proche du jeu si j'ai bien compris (où "l'artiste" ne produit pas pour les autres mais pour se faire plaisir) est aujourd'hui pas mal méprisé par ceux qui se prétendent artistes.

mais toi tu as du passer du temps a y répondre, je suppose donc que ca t'a quand même un temps soit peu intéréssé
Biensûr! Fondamentalement cette question est passionnante! Je ne trouve pas que ça soit plus passionnant pour un animateur que pour quelqu'un d'autre mais tant mieux si les participants du forum me donnent tort. Je garde mes désillusions pour moi, dans ce cas. Modifié par jean

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pour moi les valeurs de l'art on simplement évolué depuis l'époque humaniste, on apprend plus l'art pour des raisons morales, c'est tout.

Pour réflechir au sujet. En tant que littérateur, on est obligé de faire des choix. Et la dernière fois, j'ai assissté à un colloque ou o traitait de la littérature de jeunesse. On essayait justement de réflechir si c'était de la littérature. Bien sur, c'est par pour dévaloriser les albums, mais pour réflechir quels arguments sont purements littéraires (Esthétique, style, "originalité", contenu valorisé).

Et ben, croyez le ou non, JK Rowling n'est pas considéré par beaucoup comme de la littérature. Claude Ponti, oui. Pourquoi ? Parceque Claude Ponti met en place un grand réseau de jeux de mots, il fait évoluer son style d'écriture et graphique a chaque album... Bref, la question n'est pas fermée, et ca nous touche entièrement.

Modifié par Philosopheur

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Salut à tous,

Je dois reconnaître que cela fait plusieurs jours que je veux répondre à ton post Jack car je l'ai trouvé très intéressant et différent de ce que l'on peut lire habituellement. Ensuite, vu qu'il est long et que je n'ai pas tout suivi du premier coup (c'est l'âge!!!) j'ai préféré prendre mon temps pour le relire et surtout réfléchir (ça m'arrive!!!)

J'espère ne pas répondre à côté mais voilà ce que cela m'inspire en tout cas:

Je pense que l'on peut tout aborder avec les enfants, même l'art. La question est: avons-nous les moyens mais surtout l'habitude de proposer des activités professionnelles dans une branche qui n'est pas considérée comme telle. Je n'apprendrais rien à tous, en disant que nous ne sommes pas reconnus comme des pros mais plutôt comme des amuseurs d'enfants et des gardiens. C'est vrai, comme le disait très justement Jean, que nous ne produisons rien donc nous ne sommes pas rentables et nous ne rapportons rien. Bien que je pense que le travail que nous fournissons a une valeur bien plus importante que l'euros en lui-même.

Autre point, nous avons un métier qui est en contact avec des saisonniers, donc des non professionnels. Je pense que l'investissement n'est pas le même lorsque tu travailles 2 mois d'affilé que lorsque tu es là pour l'année. Les exigences ne peuvent pas être identiques non plus.

Alors si en plus, tu rajoutes une réflexion théorique sur comment aborder les activités artistiques avec les enfants, tu fais trop peur là!!!! Pas que les saisonniers et autres n'en soient pas capables mais ce n'est pas du tout, ce que l'on attend actuellement d'eux et ce que eux veulent faire aussi.

De plus, le temps qui est imparti pour préparer un centre est tellement ridicule, que c'est plutôt la course aux idées et une production à rendre.

Tu vois, je fais des constats et je ramène le débat au pratique, au terrain car je n'ai pas les connaissances dans l'art, suffisantes pour intervenir. Ce que je peux rajouter, c'est que les enfants s'intéressent à tout si tu es capable de le transmettre correctement. Il y a bien longtemps que je ne suis plus dans la production d'activités à rendre le soir aux parents, je ne l'ai jamais été d'ailleurs. Je trouve cela ridicule dans certains cas, stéréotypé et inutile.

Maintenant, avant de rendre l'antenne!! j'ai une question: pour que l'art avec un grand A comme tu en parles, soit accessible aux alsh et autres, ne faut-il pas qu'il soit appris par des professionnels ou des passionnés? rencontre-t-on les personnes qualifiées dans l'animation de tous les jours ou occasionnelle?

Désolée d'avoir ramené le débat à la pratique!!!

à plus

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Salut les gens, Salut les Filles (je vous embrassent), les mecs ba eux rien,...

Dans le meme style que les questions philo (j'aime bcp la philo, et au lyce j'ete tres bon), Comprenez vous la politique d'une ville qui au lieu d'embaucher un animateur (moi) qui a deja fait ses preuves depuis 13 ans dans le metier, preferent pour son centre aere prendre les "Tatas" pour qu'elles finissent leur quotas d'heures de la fonction publique et qui n'y connaissent rien en animation (bcp d'enfant a l'ecole me demandent pourquoi je ne suis pas au centre aere pendant les vacances mis a part en ete), ne preparent pas d'activite a part la pate a sel, crient de longue sur les enfants (seul moyen pour elles de se faire respecter)...Bref vous avez compris ma question qui demande une reponse philosophique..

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Salut Mathieu,

Voilà une question philosophique qui ne m'a pas pris 3 jours à réfléchir et surtout 3 jours pour répondre :bigemo_harabe_net-32: !!! Attention, je précise c'est de l'humour car j'aime beaucoup me triturer les méninges!!! :to_pick_ones_nose2:

Tu n'as pas été retenu à ce poste car tu n'es pas assez mature, vue l'âge des "tatas" et tu es un homme donc tu n'as pas les atouts de celles-ci!!! :bigemo_harabe_net-129:

Bon ok, je sais je dois sortir!!! :bigemo_harabe_net-58:

Plus sérieusement, actuellement, tu es bien en Corse donc j'en déduis que cette affaire s'est déroulée avant ton départ. Je ne te dirais qu'une chose car je ne connais pas l'histoire (attention là, je suis super hyper sérieuse :bigemo_harabe_net-134: )

S'il y a une chose que j'ai apprise dans ma vie personnelle et professionnelle, c'est que tout ne nous arrive pas par hasard, certaines fois, nous saisissons l'opportunité car nous sommes prêts et d'autres fois, nous les loupons car nous ne sommes pas prêts tout simplement. Ce qui est sûr et cela n'engage que moi, c'est que si tu n'as pas eu ce poste, c'est que tu devais découvrir autre chose et que ton chemin était ailleurs... (c'est beau ce que je viens d'écrire!!! :bigemo_harabe_net-122: ) Le plus important est que tu continues d'avancer malgré les obstacles et que tu prennes assez de recul pour en tirer les conclusions. L'amertume ne sert à rien, il faut apprendre à positiver et relativiser, ce qui est très loin d'être facile!!!

à plus

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