remiposeidon

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À propos de remiposeidon

  • Rang
    Accroc
  • Date de naissance 03/05/1991

Contact Methods

  • Site Internet
    http://remiposeidon.blogspot.ca
  • Skype
    Rémi BOUGUET

Profile Information

  • Intérêts
    L'Histoire, la stratégie, l'océan (et la mer), le théâtre, la littérature, les figurines, les jeux vidéos, les pokémons et bien sûr, l'animation.
  • Sexe
    Masculin
  • Lieu
    Québec
  • Fonction
    Animateur(-trice)
  1. remiposeidon

    Réglementation Sb Urgent

    Bonjour Pauline, Une petite précision en plus de tout ce qu'a déjà dit rype79 (et qui est rigoureusement exact). Vrai, mais cela ne dispense pas le séjour de disposer d'un SB, qui aura préalablement reconnu et délimité (verbalement) le lieu et les conditions de baignade avec l'animateur l'encadrant, avant d'autoriser ladite baignade. En espérant que ces réponses t'auront été utiles. Rémi BSB. PS: Expérience amère de l'été dernier en rapport avec ce que j'ai ajouté. Séjour à la mer, rodé depuis plusieurs années, l'équipe ne change guère. Je la rejoins pour la première fois sur ce séjour mais j'en connais les membres pour faire partie de l'organisme depuis longtemps. Des ados de 13 à 17 ans. Donc, deux groupes. Ceux qui peuvent se baigner sans moi (14+) et ceux qui ne peuvent pas (13-14). Je suis seul SB pour à peine moins de 50 jeunes. C'est légal mais c'est chaud, ils avaient deux SB les autres années. La répartition des groupes fait que les plus vieux se baignent quelques fois en dehors de ma surveillance. Je fais confiance à leurs animateurs: grands, sportifs (futur policier et étudiant en EPS). Au milieu du séjour, alors que je surveille la baignade générale, l'un des animateurs (celui d'EPS) et 6-7 ados de 15-17 ans viennent me voir pour me demander l'autorisation d'aller jusqu'au "banc de sable". La mer est calme, le banc est sécuritaire, fréquenté ordinairement par les baigneurs et à l'intérieur de la zone de baignade délimitée malgré sa distance à la rive de 85m. Je le connais pour l'avoir repéré et en avoir parlé avec les surveillants de la plage. Ben ça n'a pas loupé. Deux minutes plus tard je vois une des ados lever la main et me faire signe. Ni une, ni deux. Coup de sifflet,, sortie des gamins de l'eau par les collègues, intervention. Je nage vite, j'ai rapidement rejoins le petit groupe... pour me rendre compte que les jeunes vont parfaitement bien et soutiennent calmement leur mono épuisé... à moins de 5 mètres du banc de sable où il aurait retrouvé pied. Je le conduis là, on se met debout, il reprend son souffle et je le ramène jusqu'à la plage. En réunion, je me suis enquis de savoir qui, réellement, parmi les gros bras et les habitués de ce séjour (instits, étudiants, sportifs, telle était la composition de l'équipe) était éventuellement capable de gérer une baignade. Je ne demande évidemment pas de connaître ses bases PSC1 et BSB, ce n'est pas pour rien qu'il y a une formation. Juste pour savoir qui parmi les animateurs sait réellement nager à peu près correctement. Ben à part moi... la directrice et l'infirmière. C'es tout. Les autres m'avouent ne pas oser quitter la zone où ils ont bien pied. Et les deux gros bras admettent nager comme des plombs. Et le séjour, à la mer donc, tourne comme ça avec des animateurs qui ne savent pas nager depuis des années. La différence, soulignée par la directrice devant mon étonnement, c'est qu'avant ils ont toujours eu deux SB. Point que je n'ai pas manqué de réaffirmer à l'organisateur pour les prochains séjours. Il était un peu désespéré, j'étais le seul SB sur lequel il avait mis la main en 2013 et il m'avait transféré de mon séjour habituel exprès. Du coup, pour le reste du séjour, je n'ai plus permis de baignades en mon absence, à l'exception d'une fois où je savais la directrice et l'infirmière présentes, malgré la confiance que j'avais dans les jeunes (qui nageaient tous relativement bien et suivaient mes consignes sans discussion, des anges), n'ayant plus confiance dans le reste de l'équipe d'animation pour le cas où il se passerait quelque chose, même de bénin. Il faut savoir que 90% du temps, un jeune qui va s'essouffler et commencer à avoir peur dans l'eau va quand même être capable de revenir de lui-même s'il est rassuré. La zone de baignade n'est pas immense, il suffit donc à l'un des animateurs non SB (donc dans l'eau) d'aller vers lui et de lui parler en l'accompagnant, sans qu'il y ait besoin de soutien physique ou d'intervention. Mais ça, ça suggère que le jeune ait confiance en son animateur. L'incident que j'ai relaté s'étant déroulé lors d'une baignade généralisée, c'est l'ensemble du groupe qui a pu assister au "naufrage" de l'animateur. La côte de confiance dans les monos aux moments de baignade s'est alors effondrée. En y repensant bien, c'est à partir de ce moment que les jeunes se sont montrés encore plus attentifs à mes consignes. "Mais qu'est-ce que tu veux qu'il arrive ?!" m'a demandé excédé un collègue à qui je refusais, deux jours plus tard, l'organisation d'une baignade avec son groupe. "Rien. Justement." que je lui ai répondu. Je naviguais d'un groupe à l'autre au maximum de mes possibilités pour permettre le plus de baignades possible, évidemment, mais nous avions perdu la flexibilité avec les 14+. Une des instits s'est renseigné auprès de la directrice pour savoir si vraiment j'avais ainsi le droit d'interdire des baignades. Techniquement oui, le SB est, autant que le directeur, responsable de l'organisation des baignades. De plus, elle non plus n'avait plus confiance... Je n'étais pas à l'aise non plus de faire ça. Je n'en suis pas à mon premier séjour à la mer, mais c'est la première fois que j'en vois un avec aussi peu d'animateurs sachant nager (bon sang, juste le brevet de 50 ou 100m en piscine ça irait ! les zones de baignade ne sont pas immenses et on ne se baigne pas dans une mer démontée !). Je ne dis pas que c'est un prérequis à demander, mais tout de même... Surtout dans un séjour où, clairement, les jeux et activités en baignade vont dominer comme c'était le cas ici !
  2. remiposeidon

    Individualisme : Le Chainon Manquant

    Ouf ! Pour une belle charge, c'est une belle charge ! L'individualisme date de l'instant où l'homo sapiens est passé du stade d'animal socialisé luttant pour sa subsistance à celui d'être civilisé, avec une structure suffisamment solide pour que tout le monde ne soit pas obligé de mettre la main à la pâte. L'individualisme en tant que sentiment fait partie intégrante de l'esprit humain, nous n'y pouvons rien, c'est une simple évolution du réflexe de survie ("si j'ai plus que l'autre et que je fais plus attention à moi, j'ai plus de chances de m'en sortir", de même que la tendance à éviter les coups, donc à se décharger de ses responsabilités sur quelqu'un d'autre et chercher des coupables...). À chercher des causes à l'individualisme galopant de nos jours, tu as dû, dans tes recherches, effectuer un travail d'historien. C'est donc en tant qu'historien que je te réponds. Je ne ferais pas remonter la lutte contre l'individualisme à la Révolution de 1789. Je dirais même que les révolutions du XIXème siècle qui mettent fin à l'ère moderne et font entrer le monde occidental dans l'ère contemporaine (je commence donc avec la Guerre d'Indépendance américaine de 1775-1783) sont les causes profondes de l'individualisme que nous vivons aujourd'hui. Les monarchies d'Ancien Régime concentraient les richesses aux mains de quelques uns. De sorte que le peuple ne pouvait guère avoir de salut/plaisir/subsistance qu'en collectivité. Il n'y a jamais eu autant de solidarité, d'entraide, de vie collective que dans les basses classes de la société d'Ancien Régime. La Révolution française, malgré tout le respect que j'ai pour elle, n'a été que l'ouverture du cercle fermé de ceux qui disposent des richesses, l'ouverture du libre-échange, qui ne pouvait se faire qu'en abolissant les privilèges. Il est peu d'historiens aujourd'hui, même parmi les plus à droite, qui contredisent le fait que la Révolution française a été une prise de pouvoir de la bourgeoisie individualiste, soutenue par un peuple excédé par des siècles de privations et qui croyait en un monde meilleur et emmenée par de talentueux idéalistes. Les bourgeois du XVIIIème siècle, ancêtres de la classe financière dirigeante d'aujourd'hui, ont été le véritable moteur de 1789. Le peuple, qui ne voulait finalement qu'un peu plus de considération et de droits, mais aussi la paix, a servi d'essence. J'en veux pour preuve que les fameux Sans-culottes ont enlevé les Tuileries en 1792... et marché aux côtés des Monarchistes contre la Convention le 13 Vendémiaire. Pour preuve également que la démocratie prend la forme qu'on veut bien lui donner, et que les anglo-saxons et leur modèle libéral qui sait jouer sur les nuances est en cela très inspirant. Je cite à cet effet que les bourgeois ayant soutenu la République en 1792 ont instauré une Monarchie parlementaire en 1830. Historiquement, je ne vois guère que trois exemples dans l'Histoire où la collectivité a tenté de l'emporter sur l'individu. 1°) La Révolution française de février 1848. L'espace de quatre mois, le peuple de France a marché uni, égal et fier. Le temps que la bourgeoisie revienne au pouvoir aux élections du mois de mai et écrase la base populaire dans un bain de sang en juin... 2°) La Commune de Paris en 1871. Qui a, elle, eu le temps d'être idéalisée, de mettre en place quelques réformes, des programmes, un mode de vie, un plan d'avenir, avant d'être taillée en pièce. Je te suggère, Jean, d'orienter par là te recherches de mesures anti-individualisme mais non dictatoriales. 3°) La Révolution russe d'Octobre rouge 1917. Mais là, je mets un gros bémol. Car là encore, au final, c'est un individu qui, au nom du peuple (prolétariat), s'est emparé du pouvoir. La différence en est que ce régime a tenté d'imposer une vie collective au pays... en empêchant à l'individu de s'épanouir quelque peu. Avec les dérives que l'on ne connaît que trop bien... Ça, c'était pour l'histoire ancienne et générale. Pour l'animation et l'éducation maintenant. Durant la majeure partie du XXème siècle (et là, je parle pour la France), les camps de vacances et la société étaient effectivement plus axés sur la collectivité que ça ne l'est aujourd'hui. Ne serait-ce que parce que les loisirs personnels et solitaires (télévision, jeux vidéo, etc...) étaient beaucoup plus rares. Ne serait-ce aussi que parce que la vie n'était facile pour personne et qu'on ne lutte jamais mieux contre la fatalité que quand on est en groupe. Ne serait-ce aussi parce que la conscience nationale était plus forte, le service militaire se chargeant de rappeler à tout le monde qu'un homme reste un homme qu'importe d'où il vient, quand il est en uniforme. Tiens oui, l'uniforme à l'école aussi, autre débat. Puis, arrivent les Trente Glorieuses, la mondialisation, où tout-à-chacun commence à miroiter une ascension sociale et pécuniaire avec moins d'efforts. Et puis Mai 1968, et sa révolte au nom des libertés individuelles et des grandes idéologies sur la conscience, l'éducation nouvelle et j'en passe. Nos parents (en tout cas ceux de ma génération) sont issus de cet esprit soixante-huitard. Coup de grâce, 1981-1991. La désillusion du "Socialisme" et l'avènement de la Pensée unique libérale. Les enfants que nous encadrons aujourd'hui viennent de parents qui ont grandi dans cet esprit (et ayant aux-mêmes des parents soixante-huitards). J'ignore quelles sont exactement tes recherches et tes conclusions précises. Ce sont les miennes. Ce que je sais, ce que j'espère, ce que l'Histoire m'enseigne, c'est qu'une spirale aspirante a une fin. Que le fossé des inégalités qui se creuse chaque année davantage finira par engloutir ceux qui en sont responsables. Nous reviendrons alors, probablement, a une situation similaire à celle des années 1780-1850. Un changement d'ère. À nous de ne pas refaire les mêmes erreurs. Avec cette fois-ci le facteur écologique qui risque de modifier la façon de voir. Ce jour est sûrement plus proche que nous le croyons. Dans l'animation, dans les projets éducatifs et pédagogiques, l'individualisme est prôné en vertu de la Pensée unique. Le véritable défi serait d'oser un retour à la collectivité unie et revendiquée. Je sais que, dans ma façon d'animer, avec mes collègues, nous tâchons toujours de privilégier la coopération à la confrontation, l'esprit de groupe à l'esprit individuel. Mais il est vrai que malgré tout, l'individu est au cœur de tout. Mais y pouvons-nous quelque chose ? L'individu est au cœur de chaque esprit, c'est dans la nature humaine. Il faudrait trouver une formule qui place la société, la collectivité au cœur du système, établir l'égalité entre tous sans pour autant brimer l'espace et les libertés fondamentales dont un individu a besoin pour ne pas se sentir opprimé et afin qu'il soit fier et heureux de faire parti et de participer à un tout égalitaire. Si tu as dans tes manchettes une idée de PE qui va dans ce sens, ou as besoin de soutien pour en établir un et mettre le projet à exécution, fais-moi signe.
  3. remiposeidon

    Activités 3-5 Ans Theme Eau,terre,feux Vacances Ete

    Bonjour Loulou21. Tour d'abord, bienvenue dans le monde magique, formidable et merveilleux des Bisounours de l'animation (et accessoirement sur ce forum). Ah ! Les Quatre Éléments... Thème superbe ! Oui ça m'inspire ! Mais toi ? Le principe de ce forum est bien évidemment de s'entraider, mais pas de mâcher le travail d'un anim', aussi stagiaire soit-il. D'autant plus que tu nous lâche le thème, comme ça, vlan, sans rien dire d'autre : le contexte (centre de loisir ? séjour de vacances ? classe de découverte ? printemps ? été ?), éventuellement l'effectif, tout ça quoi... En effet organiser un grand jeu d'une journée sur un mercredi après-midi peut aussi s'avérer problématique, surtout s'il y a une course-relais dans les activités et qu'il y a 150 enfants. Aurais-tu suggéré quelques idées que nous n'aurions guère été capable de donner un avis dans l'ignorance de ces renseignements. Ensuite, comme je l'ai déjà dit, on est pas là pour te mâcher le travail. Tu as tout-à-fait le droit de t'inspirer des idées que tu trouveras sur le forum, en discutant soit ici soit avec des collègues, tu as même le droit de trouver quelque chose par toi-même. Par contre, débarquer en réclamant un manuel clef-en-mains des activités, c'est moyen... Je ne doute pas que tu aies déjà trouvé quelques idées, ou du moins quelques pistes. C'est en proposant des suggestions et en nous donnant les détails décrits plus haut que tu obtiendras des réponses, des avis, des idées, un débat constructif. Voilà ! Alors vas-y ! Dis-nous tout ça ! On ne demande qu'à t'aider. PS: Par ailleurs, il me semble me souvenir que, dans cette même catégorie des 3-5 ans (ou peut-être celle d'au-dessus), il y a déjà eu un sujet sur les Quatre Éléments il y a quelques temps. Fouille un peu, je me rappelle qu'il y avait eu des suggestions et une discussion assez approfondie, notamment sur les activités en rapport avec le Feu.
  4. remiposeidon

    Demander Le Silence Aux Enfants...

    Ah oui, les grands moments de solitude ou d'incompréhension entre animateurs quand on voit un collègue ignorer volontairement un enfant, ou qu'on intervient au moment où l'enfant, à deux doigts d'être convaincu de l'échec de sa comédie allait obtempérer, oui, oui... c'est un classique. L'ignorance ponctuelle est certes discutable, mais face à un enfant qui a envie d'être au centre de l'univers, c'est généralement efficace. Et non ce n'est pas de la démission. C'est de la pédagogie de contradiction. C'était la fin de la minute Bisounours : http://www.youtube.com/watch?v=uKeOug7z_fM Et maintenant, silence les enfants, je vais manger !
  5. remiposeidon

    Homoparentalité

    Jean, je suis bien d'accord avec toi quant à la position du recul nécessaire ou pas, de la vision des gens de terrain, tout ça. Il n'empêche que c'est souvent l'avis général. Et aux membres de terrain d'associations et autres, les "experts" vont répondre par des grandes phrases, remettre tout ça dans un contexte très large et faire passer les autres pour des imbéciles qui ne regardent que par le petit bout de la lorgnette. Heureusement, il y a quand même certains de ces "experts" qui ne tombent pas dans ce travers mais ce n'est pas la majorité de ceux qu'on invite à la télévision. Pour les psys, tu as mis le doigt dessus. Mais ils sont néanmoins présents pour présenter les problèmes liés à l'homosexualité dans notre société actuelle : le ressenti des homosexuels, certaines manifestations d'homophobie, tout ça. C'est leur branche. Ce qu'il faut c'est effectivement compléter ça par d'autres aspects. La sociologie, oui,mais c'est complexe. Les représentants d'association, oui, mais là aussi au final ce n'est voir qu'un aspect de la chose. Ca manque quand même de gens concernés eux-mêmes tout ça. Je pense qu'il y a moyen de faire que les jeunes donnent leur avis dans les médias (comprendre : la télé, y'a que ça qui marche...) tout en étant protégés : visage couvert, anonymat. Faut pas instrumentaliser non plus, mais je pense qu'il y en a qui ont des choses à dire. Enfants homosexuels à partir de l'adolescence quand ils ont résolu leur crise identitaire et se sentent prêts, et enfants d'homosexuels dès qu'ils sont en âge de comprendre la situation de leurs parents et d'expliquer comment ils le vivent (pré-adolescence). Les EEA maintenant. Cesco, ce n'est pas une définition. Surtout pas ! Olàlà non ! C'est juste que dans ce contexte particulier, j'ai mis les animateurs, les enseignants et les éducateurs dans le même panier et que... ben... la flemme d'écrire "les éducateurs, les enseignants et les animateurs" tout le temps. Donc, EEA... De la femme, une simplification stylistique, rien de plus. Ô grand jamais une définition. Et donc pour les EEA, il y a effectivement des représentants (quoique... Question sincère d'un anim' saisonnier : on a des représentants, une organisation du travail dans le monde de l'animation ? J'ai pas l'impression, mais je n'en sais rien après tout, donc je demande.) pour s'exprimer au nom de tous. Mais voilà, les syndicats disposent de statut particuliers et bien encadrés, et leur prise de position sous-entend un certain consensus au sein du corps de métier. Perso, j'ai encore vu aucun représentant d'EEA en émission, alors que vu tout ce qu'on raconte dans ce topic, on a des choses à dire ! Pour en terminer sur les droits d'expression des EEA, ils sont encadrés tant qu'ils sont au travail, mais également aussi à l'extérieur. Stricte neutralité au travail, c'est entendu et c'est même normal et hyper important dans nos métiers où l'on forme les jeunes à devenir des citoyens responsables et tolérants. En privé, liberté d'expression totale, c'est entendu aussi et c'est inscrit dans la Constitution. Mais en public hors cadre professionnel ? Ne serait-ce que s'exposer à une entrevue d'une minute dans la rue durant laquelle on prend position et où l'on se présente comme EEA dans un moment de distraction. Quelle valeur cela prend-t-il ?
  6. remiposeidon

    Homoparentalité

    Vous penserez à copier-colle les liens dans la barre de recherche de sites, l'intégration des hyper-liens n'a pas fonctionné et ne fonctionne toujours pas en édition. Tant pis...
  7. remiposeidon

    Homoparentalité

    Pour cause de surcharge de travail, j'ai quelque peu délaissé ce sujet et je le regrette ! Recentrons effectivement le débat sur les enfants et le rôle des animateurs. Et cette question rejoint presque directement le coup de gueule de Jean sur les émissions TV. Pourquoi n'invite-t-on pas des éducateurs, des enseignants, des animateurs ? Justement à cause de notre (je nous compte dans ces catégories, pour ma part je suis animateur en France, éducateur dans une école au Québec et bientôt enseignant...) rôle et surtout de notre position dans la société. 1°) Selon un vieux principe bien connu, à être trop près de quelque chose, on ne voit pas tout. Les enseignants, éducateurs et animateurs (tiens, je vais inventer une abréviation : EEA), les parents et les enfants sont au coeur de l'action, au coeur du problème, au coeur de la société en construction, ils ne peuvent donc en deviner les mécanismes profonds. Pour voir cela, il faut prendre du recul. Et le recul : c'est les psy et les sociologues. Des universitaires donc. Et en ce moment, entre les universitaires et le vulgus populi, il y a un gouffre qui ne cesse de s'élargir. Les universitaires savent, et se drapent dans leur savoir. Et à force de prendre du recul, ils sont coupés de la société réelle et ne sont donc plus écoutés. C'est un phénomène contre lequel j'essaye en ce moment-même de lutter dans mon université avec quelques collègues. Nous sommes regardés comme des vulgarisateurs, avec un petit mépris condescendant. Les gens commençant à en avoir d'être pris pour des cons, les politiciens et les universitaires sont les premiers à souffrir du désamour des peuples. Des sociologues, on en invite. Mais ils préfèrent parler de la crise économique, faute de savoir quoi dire sur cette question. Pour prendre position, il leur faudrait un appui historien. Mais les historiens ne prennent plus position dans le mouvement présent. Il faut un sacro-saint recul, et la position n'est prise que quand tout le monde s'en fout parce que c'est passé. Voilà donc les brillants experts mis au rancard, et balayés lors des débats par des engagés dans des forces politiques ou religieuses de terrain. Forcément, on se rabat sur des experts (pas des EEA, parents et enfants, donc) qui veulent parler : journaliste en mal de carrière, représentants d'associations, psy parce que c'est leur job de parler. 2°) Les EEA ne peuvent pas être invités. Pourquoi ? Relisez tous vos contrats d'emploi. Enseignants, animateurs et éducateurs sont tous tenus, qu'ils soient employés du privé ou de l’État, à une stricte neutralité d'opinion (ou une opinion en adéquation avec celle de leur employeur) sous peine de radiation. De même qu'en enseignant n'a pas le droit de faire l'apologie de la Commune ou de Hitler en classe d’histoire-géo, un éducateur ou un animateur n'est pas censé prendre parti pour une idée ou une cause dans le cadre de son activité professionnelle, surtout pas devant les enfants. Et d'un autre côté, dans le cas qui nous intéresse, les agressions verbales ou physiques sont illégales. Donc on fait quoi ? On défend l'homosexuel agressé et puis on se tait ou on tourne sept fois sa langue dans sa bouche pour finalement rappeler l'universel message de tolérance, faute de pouvoir s'avancer davantage (ce qui d'ailleurs est normal puisque chacun est libre de son opinion mais que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres : j'ai mon opinion, je n'ai pas le droit de te l'imposer) devant des enfants qui ont souvent tendance à prendre pour vérité acquise ce que les adultes disent. Voilà pourquoi nous sommes réduits au silence, chers amis. Nous n'avons tout bêtement pas le droit, à moins de détruire sa carrière, d'intervenir en public en prenant position pour ou contre une cause collective nationale. Il nous faut donc continuer à prôner la tolérance et à s'adapter comme on peut sur le terrain. Et à ce propos, mon idée de débat était effectivement stupide, sauf en cas d'incident grave s'étant déroulé au vu et au su de tous, auquel cas une discussion collective au calme semble nécessaire. Mais sinon, effectivement, il y avait contradiction dans mes propos. L'orientation sexuelle est de la sphère privée et doit le rester (sauf cas grave : agression violente, etc...). Par conséquent, exit le débat, pas la peine d'attirer l'attention. Comment détruire un gamin en voulant l'aider. Je ne sais plus qui me l'avait fait remarquer, mais c'était finement observé. Au final, la seule chose qui ait été autorisée aux EEA par ordre du gouvernement Sarkozy, c'est le tournage, la sélection et la diffusion dans les écoles secondaires de la série Cinq films contre l'homophobie, mandatée par l'INPES et le Ministère de la Santé et des Sports entre 2008 et 2009, tous basés sur le principe du regard des autres et les préjugés. I Basket & Maths (au lycée, l'amitié, l'amour...) : http://www.youtube.com/watch?v=Dy9rZXYBEFo II En colo (si ! si !) : http://www.youtube.com/watch?v=DhdE9x4ypnA III Fusion Man (un peu con-con celui-là, parodie des mauvais films de Super Héros) : http://www.youtube.com/watch?v=QIhPKEA-_Ho IV Omar (en cité) : http://www.youtube.com/watch?v=nFgYczhF4cU V Pauline (sur les questionnements, les peurs, l'acceptation, le coming-out... et les problèmes) : http://www.youtube.com/watch?v=KZFmXFRDuLk 3°) Restent les parents et les enfants. Ils parlent. Ils commencent à parler. Avec sur les épaules et la conscience le poids de 2.000 ans d'ostracisation de l'homosexualité de la société. D'où d'ailleurs la présence des psys, pour accompagner les homosexuels qui se posent des questions sur leur normalité. Et là encore, les psys sont divisés. Certains vont convaincre leur patient que tout est normal, mais qu'il va devoir affronter le regard des autres parce que c'est encore mal vu. D'autres vont dire que ça peut se soigner et que le patient va pouvoir marcher de nouveau fièrement. Du côté des parents, je n'ai trouvé aucun témoignage de couple homosexuel souhaitant adopter. J'ai souvenir d'en avoir vu passer à la télé, mais je ne les trouve pas sur YouTube ou en rediffusion. Par contre, des parents d'homos, ça commence à se trouver. Quant aux enfants... Pourquoi attendre qu'ils soient adultes ? Il me semble que c'est pendant la préadolescence et l'adolescence que la perception de la sexualité s'affirme, de même que l'ancrage des principes de tolérance. En atteste ce numéro d'Envoyé Spécial (France 2) du 6 Janvier 2011 : http://www.youtube.com/watch?v=a3pFKulntFw Et la réaction qui suivit le lendemain matin sur Morandini ! (Direct 8), avec deux témoins couverts et plus âgés mais quand même, et celle de l'actrice Virginie Lemoine (Marion Ferrière de Famille d'accueil, pas un hasard si elle était invitée) : http://www.youtube.com/watch?v=3BS2zclnHuc Et enfin, peut-être le plus fort, le plus vrai, que m'a fait découvrir un ami néerlandais. Les Pays-Bas ont un peu leurs Poppys à eux, les Kinderen voor Kinderen. En 2005, le jeune soliste du groupe, Terrence, 12 ou 13 ans, écrit, compose et chante une chanson, Twee Vaders (Deux Pères), qui parle de ses deux pères et de son adoption quand il était tout jeune. Rassurez-vous, c'est sous-titré en anglais. C'est simple et c'est vrai. Terrence est fils adopté d'un couple homosexuel. Il le vit bien. D'autant qu'il n'est pas le seul d'après la présentation au début. Les Pays-Bas ont de l'avance... http://www.youtube.com/watch?v=_qf0puHJ-KM
  8. remiposeidon

    Demander Le Silence Aux Enfants...

    Je me suis peut-être emmêlé les pinceaux dans mes termes, notamment sur la portée de "rôle éducatif". Mais je n'ai dit nulle part qu'il ne fallait pas s'adapter à la situation. J'ai juste dit que, quelle que soit la circonstance, le repas reste un moment collectif de la journée et doit donc être animée et géré par l'équipe d'animation. Bien évidemment qu'on va s'adapter au circonstances, comme lors d'une activité selon le lieu, la météo, le matériel, etc... Mais s'adapter ne veut pas dire démissionner.
  9. remiposeidon

    Demander Le Silence Aux Enfants...

    Les enfants qui refusent de manger et/ou se bourrent de pain à la place, c'est le cas classique. Et les raisons étaient diverses : _ne connaît pas l'aliment, donc n'aime pas (même si on lui prouve par A + B que c'est quelque chose qu'il connaît mais présenté sous une forme différente). _n'est nourri chez lui que de pâtes et de riz, option frites et McDo, et a donc un rejet naturel de tout autre aliment... _pré-ado (fille, généralement) se croyant déjà grande et refusant de manger pour "garder la ligne" (véridique...), mais qui du coup se bourre de pain parce que bon, hein, elle a quand même faim. La solution a été simple pour notre séjour : un seul morceau de pain par personne et par repas, avec indulgence si beaucoup de sauce, y compris pour les animateurs (l'exemple). Évidemment, ça a grogné dans les rangs. Des trois catégories suscitées, seule la dernière s'est convertie à la nourriture de l'assiette. Pour les deux autres, c'est comme le silence. Ca prend effectivement un cadre un peu plus intimiste, familial, avec présence de l'animateur (du moins jusqu'à un certain âge). Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y pas quelques irréductibles. Pour les enfants qui ne veulent pas manger, le problème qui se pose à l'animateur est complexe. Si l'enfant n'aime vraiment pas un plat, la négociation suffit bien souvent, d'autant qu'il est rare que tous les plats d'un repas soient rejetés : "je t'en sers un peu, pis ça ira bien". L'enfant grimace, mange sa petite part, est débarrassé, passe à autre chose. Mais pour ceux qui sont vraiment butés ou à qui on passe tous les caprices à la maison, pas facile... Il s'agit quand même de faire manger l'enfant, sans le menacer de le priver d'activités ou autre sous peine de lui faire associer repas à calvaire... Là, j'avoue, pas encore trouvé le truc infaillible. J'imagine que les affinités avec un ou plusieurs animateurs peuvent jouer... Quant au silence, le mieux est effectivement qu'il y ait un animateur par table. Que ce soit un self, une cantine, ou que sais-je, le repas n'en reste pas moins un temps d'animation, et ce quel que soit l'âge des enfants. Le repas est effectivement un temps ou enfants et animateurs peuvent partager, parler, discuter, mieux se connaître, et l'animateur a un rôle éducatif à jouer : bonnes manières, maintenir le niveau sonore à une limite acceptable, etc... Apprendre qu'on peut prendre du plaisir à table, tout en respectant les autres. Je ne pense pas que le fait que ce soit un pique-nique, un self-service, une cantine, un réfectoire ou un restaurant trois étoiles change quelque chose sur le plan éducatif. Le silence, les enfants qui refusent de manger, c'est un tout. Le rôle de l'animateur est d'accompagner les enfants dans tous les moments collectifs de la journée.
  10. remiposeidon

    Homoparentalité

    Je n'ai pas grand chose à ajouter Noël, mon paragraphe que tu réfutes a été mal compris. Il est bien évident qu'il est hors de question de faire du prosélytisme en colo, non seulement ce n'est pas notre rôle mais en plus c'est même contraire à nos devoirs. J'avoue que mon paragraphe était flou sur ce point. Quand je disais de prôner cette tolérance, j'aurais dû ajouter : "en cas de situation l'imposant". Exemples. _Des adolescents homosexuels dans un séjour (en couple ou non). Soit ils l'assument (dans le sens, s'affichent) dès le début et dans ce cas, ils arrivent généralement à se faire respecter puisqu'ils se sont acceptés. On peut même du coup tomber dans l'excès inverse et être obligé de leur demander de moins "s'afficher" (après tout, même les couples hétéro se gardent une petite gêne en public, non ?) pour éviter de jouer la provoc' et de choquer. Soit leur homosexualité les dépasse mais finit par se savoir dans le centre, d'où rumeur, d'où malaise pour tout le monde. Notre rôle à ce moment est de rappeler les règles de tolérance et de non discrimination dans un centre (phrase qui est, ce me semble, inscrite dans tous les PE ou PP, non ?), de façon à ce la suite du séjour se déroule bien pour tout le monde. Point. Pas plus. Et bien évidemment, ne pas laisser nos propres sentiments prendre le dessus et ne pas prendre position. À la rigueur, si demande il y a (et si, donc, ça a soulevé quelques passions dans le groupe), organiser une veillée-débat sur le sujet où les animateurs seront, comme de droit, modérateurs neutres veillant à ce que chacun en ressorte enrichi et tuer dans l’œuf toute scission possible du groupe. _Des enfants ou adolescents fils ou fille d'un couple homosexuel. De la pure sphère privée, encore plus que leur orientation sexuelle puisqu'il s'agit là de celle de leurs parents. Idem, cela peut créer un malaise dans la colo, incompréhension, moqueries, etc... Il est alors de notre devoir de faire un rappel à la tolérance, sphère privée, tout ça, plus ou moins étayé selon l'âge, mais toujours en stricte neutralité (sans commencer une grande tirade pro ou anti-mariage, donc...). Voilà ce que j'entendais dans ce paragraphe que tu réfutes (réfutais, j'espère ? ^^). Mais ça prenait effectivement un éclaircissement, c'est chose faite. Je ne me laisse pas mener par mes idées personnelles. Quant à la nouvelle règle, selon moi, celle qui ferait vraiment progresser l'humanité, l'égalité des droits ET des devoirs pour tous sans discrimination. Mais je ne veux pas seulement qu'on l'écrive (c'est déjà fait, sur le fronton de nos mairies...), je veux qu'on l'applique. Utopique ? Oui. J'assume. Mais déjà, dans le sujet qui nous préoccupe, égaliser les droits entre homosexuels et hétérosexuels (d'autant plus que, comme nous le disions plus haut, l'orientation sexuelle n'est pas gravée dans le marbre) serait un bon début. Et je me répète mais je suis sincèrement persuadé que le problème sur ce sujet est franco-français. On râle pour un rien. Le mariage, institution sacrée... Au vu du nombre de divorces, permettez-moi de douter de la sincérité de ceux qui manifestent.
  11. remiposeidon

    Homoparentalité

    Petite correction de mes propos. Au temps pour moi, en 2005 ce n'étaient pas les Conservateurs de Harper au pouvoir, mais encore les Libéraux, gouvernement minoritaire qui tombera l'année suivante. Ne poussons pas grand-maman dans le banc de neige non plus, des Conservateurs restent des Conservateurs... Sinon, je reprends rapidement ce qu'a dit Noël. Changer la société pour faire entrer l'anormalité dans la norme, c'est justement le principe du mariage gay, égaliser les droits. Une fois ceci fait, il faudra le temps que cela rentre dans les mœurs. Ce sera une époque de tolérance forcée, qui peut-être un jour débouchera sur de la tolérance véritable. En attendant, notre rôle en tant qu'animateurs dans ces micro-sociétés que sont les centres de vacances, c'est justement de prôner (d'imposer, donc ?) cette tolérance et cette égalité de considération et de droits à notre échelle. Merci à Noël d'avoir fait remonter le sujet, j'aurais eu du mal à le trouver sinon... Je plains Olivier, la gestion du site doit devenir infernale avec ces spams plus nombreux chaque jour...
  12. remiposeidon

    Homoparentalité

    Jean, tu a mis le doigt sur un point auquel j'ai repensé en me glissant sous les draps. L'amour et partant l'orientation sexuelle de quelqu'un n'est pas gravée dans le marbre. On aime quelqu'un pour ce qu'il/elle est, et j'ai presque envie de dire que le genre vient après... Merci pour les chiffres en passant, j'ai eu la flemme de les chercher hier soir. Et en ce qui concerne les homophobes, il sont effectivement de trois types : ceux qui sont vraiment persuadés que l'homosexualité est anormale/diabolique/tout-ce-qu'on-veut et qu'il faudrait éradiquer les homosexuels (pardon, "les soigner"), ceux qui le sont par simple ignorance (et ça, ça se soigne), et effectivement ceux qui sont homophobes pour ne pas admettre qu'ils ont eux-mêmes des penchants homosexuels. Par ailleurs, les cas de divorce pour homosexualité d'un des parents ne sont pas si marginaux, et l'enfant se retrouve donc avec un beau-parent et un parent homosexuel. Si la garde est partagée, il y a déjà donc déjà des enfants vivant sous le toit de parents homosexuels. S'en portent-ils plus mal ? Je n'en ai pas l'impression. Pour la garde des enfants, j'ai entendu parler d'une association chrétienne suisse, autrefois très bien vue car elle prenait soin des enfants laissés à eux-mêmes : orphelins, parents démissionnaires, enfants battus, etc... quitte à retirer la garde à des familles "indignes" pour placer l'enfant dans une famille plus accueillante. Le gouvernement faisait confiance à cette association. Jusqu'au jour où l'on a découvert qu'elle considérait les familles monoparentales les filles-mères, et certains cas de divorce, et certains corps de métier (de trottoir) comme des "familles indignes" et retirait donc abusivement les enfants à des parents qui, si effectivement leur vie n'était pas des plus exemplaires, n'en étaient pas moins des gens responsables et aimants. Et vlan. Voilà. Maintenant, nous nous sommes assez mis d'accord. Pour faire avancer le débat, il faudrait que quelqu'un émette un avis qui diffère du notre. Nous ne sommes pas non plus réfractaires aux arguments contraires tant qu'ils sont étayés (et calmement énoncés, comme cela se doit dans un débat civilisé). Un(e) volontaire pour nous contredire ? Des choses à ajouter sur les enfants ? Notre rôle en tant qu'animateurs vis-à-vis des enfants d'homosexuels ?
  13. remiposeidon

    Homoparentalité

    J'ai tenté dès hier de modifier mon post, mais sans succès, pour des raisons obscures. Il y a donc une bête faute d'orthographe qui subsiste ("la religion s'est donc rebâtie sur ses standards" au lieu de "ces") et ma phrase de conclusion est restée identique alors que je voulais la rendre plus claire : "Ou comment recontextualiser l'homosexualité et la religion dans l'histoire". Voilà, le mal est réparé. Et Jean, je ne jetais pas la pierre à Michel Serres, son article m'a bien fait rire et a le grand mérite de faire réfléchir (en tout cas, ceux qui ont l'esprit assez large pour se remettre en question). Et j'ai oublié aussi de préciser un point historique important pour le mariage gay au Canada. La Loi sur le mariage civique a été votée par le Parlement fédéral d'Ottawa le 20 juillet 2005... tout simplement pour être en phase avec la Constitution ! C'est en effet de plusieurs recours intentés par des couples homosexuels désirant se marier que l'affaire a pris de l'ampleur dans les provinces, ajouté au phénomène de mode qui commençait à se répandre en Europe. Le fait est que l'article 15 de la Charte canadienne des Droits et Libertés, première partie fondamentale de la Constitution de 1982 de la Confédération du Canada, a pour objet le Droit à l'égalité et assure à tous le droit au traitement égal devant la loi, indépendamment de toute discrimination. Cette dernière partie change tout. Légaliser le mariage, en ne le réservant qu'aux hétérosexuels, c'était discriminatoire et donc anticonstitutionnel. Le Parlement a été mis devant le fait et n'a rien entrepris pour changer la Constitution, ce qu'il aurait théoriquement eu le droit de faire. Voilà... Or, je crois qu'il existe une clause semblable dans la Constitution de la Vème République française. À vérifier. J'en termine, je suis de plus en plus persuadé qu'il s'agit d'un problème franco-français. Légaliser le mariage homosexuel, c'est donner le droit aux homosexuels qui le veulent de se marier. C'est un droit, pas un devoir. Et je pense que la plus grande partie des homosexuels ne souhaite pas se marier, le mariage a de plus en plus tendance à être contraignant dans cette période où l'on divorce facilement, quelle que soit l'orientation sexuelle. Ainsi, au Canada, à partir des années 1980, les couples (hétérosexuels) ont largement choisi de ne pas se marier. La cellule familiale n'a pourtant pas changé, et les enfants canadiens ne sont pas moins épanouis que les enfants français. Ramener la question du mariage à celle des enfants, c'est mettre la charrue avant les bœufs. C'est confondre mariage et adoption. Et là encore, tous les homosexuels ne veulent pas adopter, comme certains hétérosexuels ne veulent pas d'enfants. Ne mélangeons pas tout. Si la communauté gay manifeste, c'est avant tout pour une égalisation des droits. Voilà. Quant aux enfants, à ces enfants qui sont soi-disant au coeur du problème, qu'on demande aux enfants adoptés et/ou placés dans des cellules hétéro, ou bien à des enfants nés sous X, ou abandonnés à la naissance, ou dont l'un des parents s'est un jour barré sans donner ni explications ni nouvelles, ou même nés d'une insémination artificielle pour cause de stérilité d'un des parents, sans parler des familles recomposées... s'ils se sentent mieux dans leur peau qu'un enfant adopté par un couple homo. En tant qu'animateur, notre rôle est de veiller à l'égalité de considération des enfants au sein d'un séjour, entre eux. En seulement quatre ans de "carrière" j'ai vu un peu de tout : enfants de divorcés, familles recomposées, enfants de parent monoparental sans nouvelles de l'autre, enfants d'une famille en plein déchirement (insultes, disputes, mauvaise humeur constante, les parents qui ne se parlent plus) MAIS qui refuse de divorcer (et ça, je peux vous assurer que ça vous détruit un môme et toutes ses bases : se vision sur l'amour, sur la parentalité, sur la vie et sur le rapport aux autres. J'en ai chialé.), et d'autres dans des situations compliquées (et je ne parle pas de mon séjour avec l'Aide aux Jeunes Diabétiques, familles qui doivent vivre en plus avec le facteur "maladie" qui passe plus ou moins bien...). La société est ainsi faite, point. Nous ne la referons pas. Notre rôle, c'est d'aider les enfants à s'y intégrer, à en voir les aspects positifs et à s'y sentir à peu près bien. Et pour ça, une règle d'or : la vie des parents ne reflète pas ce que sera celle de l'enfant et doit rester de la sphère intégralement privée. Pas question de commencer à stigmatiser les uns ou les autres parce que fils ou fille de. Et au-delà de la simple question du mariage revient, encore, toujours, la question de l'homosexualité, y compris celle des enfants (ados et même pré-ados). Et y'a encore des tabous à faire tomber. Si les homophobes purs et durs (de conviction donc d'éducation) sont finalement assez rares, c'est toute la société qui est gangrénée d'homophobie : anormalité, préjugés, insultes homophobes passées dans le langage courant, etc... Comment voulez-vous vous sentir bien en étant homo ? À ceux qui stigmatisent le mariage gay en se cachant derrière les enfants, posez-vous la question : certains de ces enfants que vous dites défendre sont (ou seront ? bonne question, tiens...) homo ou bissexuels. Et ils auront peur. Peur de vous. Peur de la société, peur des autres. Jusqu'à ce qu'ils trouvent le courage de l'avouer, de le crier, de le vivre. Ce jour-là, ils naîtront vraiment, leur vie commencera vraiment. Le jour du coming-out est le véritable acte de naissance d'un homosexuel, l'acceptation de soi. Mais combien d'années gâchées en faux semblants ? Alors, si vous tenez aux enfants, si vous les aimez vraiment. Laissez la société offrir les mêmes droits à tous, laissez la se présenter sous plus beau jour, pour que tous s'y sentent réellement libres et égaux en droits. Pour que les enfants, dès leur plus jeune âge, sachent qu'ils pourront y vivre tels qu'ils sont réellement.
  14. remiposeidon

    Homoparentalité

    J'approuve. Totalement. Du début à la fin du post de Jean. Donc, je ne fais pas avancer le débat, j'attends un avis contraire. Mais je persiste et je signe : l'argument des antis sur "un papa, une maman" est idiot, pour ne pas dire sans fondement. Ils disent que la loi ouvre la porte à l'inceste, la zoophilie, et autres horreurs. Foutaises. Pourquoi, comme dit Jean, ne pas revenir dans ce cas sur le divorce et le remariage ? J'ai presque envie de dire que le problème est purement franco-français. Un pays qui entend éclairer le monde de ses grandes idées progressistes et qui en fait terriblement réactionnaire. Sur le plan des idées, je vous assure que nous sommes regardés comme des arriérés par les autres pays. À titre d'exemple, je vis actuellement au Québec. Le Québec a, durant toute son histoire, été dominé par l’Église catholique ultramontaine dans l'une de ses formes les plus radicales, noyautant toutes les associations sociales, dominant les partis politiques, tenant le peuple sous sa coupe, et ce jusqu'à la Révolution tranquille des années 1960, et encore la majorité des Québécois se disent-ils encore croyants, même si les églises sont vides. L'éducation n'a été laïcisée qu'à partir des années 1990, et des cours de religion ou de morale "laïque" sont encore dispensés au primaire. En 2004, la Province canadienne de Québec a légalisé le mariage homosexuel et ce sans faire de vagues, imitant ainsi l'Ontario et la Colombie-Britannique qui l'avait légalisé en 2003. À la suite, entre 2004 et 2005, sept autres provinces (à l'exception de l'Alberta et de l'Île du Prince Edouard) et un territoire (le Yukon, le plus peuplé de Canadiens, les deux autres étant à majorité amérindiens, avec une culture différente donc) le légalisent. En 2005 aussi, le gouvernement fédéral (de Stephen Harper pourtant, ultra-conservateur, militariste, sectaire, et qui veut actuellement interdire l'avortement) le légalise à travers toute la Confédération. L’Église catholique n'a pas bougé. Les non moins conservatrices Églises protestantes non plus. C'est passé comme une lettre à la poste. Ils devaient avoir relu leur Évangile selon Saint-Luc. Aux États-Unis, le pays où les généraux et les golfeurs mettent un terme à leur carrière pour des relations extra-conjugales, les États sont en train de le légaliser, les uns après les autres, même les plus conservateurs. Obama vient de faire passer la mesure au fédéral, c'est à peine si ça a mis quelques centaines de personnes dans les rues. Même les Républicains ne s'en offusquent pas. L'Europe légalise aussi à tour de bras, ça ne bouge pas. Mais alors en France, pardon ! Faut-y vraiment qu'on soit cons ! Surtout que, franchement, vu la période, on pourrait penser que les gens manifesteraient pour autre chose. Je suis de gauche (et j'approuve l'action du gouvernement... pour le moment) mais je peux comprendre que les gens aient de quoi manifester : Arcelor-Mittal, hausse de la TVA, chômage, austérité, etc... Franchement, se diviser sur ça, c'est de la connerie. Le pouvoir n'en demandait pas tant ! Entre l'UMP qui implose et les Français qui s'étripe sur le mariage gay (point mineur du programme et dont ils se foutent, à mon avis, royalement à Matignon)... De quoi faire passer tout ce qu'on veut à l'Assemblée sans que ça fasse une vague dans les médias, chapeau ! Voilà, c'était le coup de gueule du soir. Et je suis également d'accord avec ce que dit Jean quand à l'impact sur les enfants et les colos. On préfère se retrouver face à deux parents du même sexe plutôt qu'à des parents démissionnaires. Quant à l'épanouissement des enfants, ça ne dépend pas que des parents. Et même des enfants d'hétéro se cherchent des exemples parentaux ailleurs, chez leurs amis, le reste de leur famille, etc... Moi le premier. Il y a deux femmes autres que ma mère que je considère comme ma seconde et troisième maman. Bon... Voilà... Maintenant, et puisque je suis historien (pour de vrai, diplômes, études et tout), je reviens un peu sur ce que dit Michel Serres au sujet de la cellule familiale initiée par le Christianisme. C'est en partie faux. La monogamie, la filiation par choix et l'adoption datent de la République romaine, vraisemblablement des années 400 av. J.-C.. En revanche, l'homosexualité était mal vue. C'est à cette époque que c'est fait le changement. Du temps de la prédominance grecque (et dans les autres sociétés aussi, y compris germaines et orientales),l'homosexualité était bien vue (virilité, tout ça...) tant qu'elle ne dérivait pas en relation amoureuse. La filiation n'était alors reconnue que si naturelle, mais dans le même temps la polygamie était de rigueur. Le Christianisme n'a donc fait que s'aligner parfaitement avec le modèle romain en vigueur dans toute la Méditerranée à l'époque. Le recul de l'adoption ne s'est effectué qu'après l'an 1000, quand les gens de pouvoir se foutaient sur la gueule très souvent pour des questions de succession entre enfants naturels, enfants légitimes, cadets, aînés... alors des adoptés au milieu de tout ça, je vous laisse imaginer le bordel. C'est donc entré peu à peu dans les mœurs et l’Église s'est rebâtie sur ses standards à la Renaissance, lors des mêmes conciles où elle a décidé que voir un corps nu était mal et que, par conséquent, il fallait se laver le moins possible pour éviter un plaisir charnel solitaire... Il y avait alors longtemps que les théologiens planaient très haut au-dessus des Saintes-Écritures originales, le produit de tout ça étant la Réforme et les Guerres de Religion. Voilà. Ou comment recontextualiser l'homosexualité dans l'histoire. C'est mon avis et je le partage.
  15. remiposeidon

    Drogue ou pas drogue ??

    Ta réplique m'a fait penser à celle d'Un taxi pour Tobrouk : "deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche." Mine de rien, ça peut faire un écho négatif à ta morale, sur le sujet qui nous préoccupe. C'est bien beau de réfléchir, de faire des études et des belles phrases, mais concrètement on fait quoi face à ce phénomène qui s'amplifie (encore un gamin tué aujourd'hui par un un gars de mon âge complètement pété en voiture) ? Agir, oui... C'est ce que je fais, avec le peu d'influence que j'ai. J'ai fait lâcher le deal à un gamin de 14 ans, j'ai appelé à l'aide à sa place pour établir un fort soutien auprès des parents pour que tout se passe bien, qu'il se fasse soigner et sorte de sa dépendance, Mais ce n'est qu'un... Je partage mon point de vue sur la drogue à qui me le demande, je me suis même très sérieusement fait traiter de nazi (le jour du premier tour, où j'ai voté Front de Gauche, un comble...) par un étudiant de 24 ans au détour d'une discussion, par ailleurs très cordiale, sur le sujet. Je me fais regarder comme un vieux con attardé par les moins de 18 ans, et pourtant j'y retourne. En colo, quand le sujet est soulevé, je sensibilise, autant que je peux. Futur enseignant, il se trouve que j'interviens en tant que bénévole auprès des enfants au sein de plusieurs associations (aide aux devoirs, alphabétisation, protection, etc...), et je me suis trouvé plusieurs fois confronté à des jeunes qui ont déjà le doigt dedans et qui sont partis pour y mettre la main. Je ne désespère pas, mais il en faut ! J'imagine que tu agis aussi, au niveau des séjours au moins. La raison finira par passer... Mais je crains malheureusement que la raison du plus fort soit toujours la meilleure.