jean

Homoparentalité

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Rémi, lorsqu'un EEA, comme tu les définis, est dans le cadre de son travail, il a un devoir de neutralité. Et c'est normal effectivement, afin d'éviter de dogmatiser les jeunes avec lesquels ils travaillent.

En revanche, sorti du cadre du travail - et même dans le cadre du travail, en réunion, lorsque les enfants sont absents - ces gens ont le droit d'exprimer leurs avis. Sinon, il ne pourrait y avoir de représentants syndicaux, de conseilleurs municipaux ou autres personnes à responsabilité syndico-politique parmi ces gens-là. On pourrait donc très bien en voir à la télé, à partir du moment où ils ne viennent pas au nom de la structure où ils bossent mais pour exposer leurs idées en leur nom propre.

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Jean, je suis bien d'accord avec toi quant à la position du recul nécessaire ou pas, de la vision des gens de terrain, tout ça. Il n'empêche que c'est souvent l'avis général. Et aux membres de terrain d'associations et autres, les "experts" vont répondre par des grandes phrases, remettre tout ça dans un contexte très large et faire passer les autres pour des imbéciles qui ne regardent que par le petit bout de la lorgnette. Heureusement, il y a quand même certains de ces "experts" qui ne tombent pas dans ce travers mais ce n'est pas la majorité de ceux qu'on invite à la télévision.

Pour les psys, tu as mis le doigt dessus. Mais ils sont néanmoins présents pour présenter les problèmes liés à l'homosexualité dans notre société actuelle : le ressenti des homosexuels, certaines manifestations d'homophobie, tout ça. C'est leur branche. Ce qu'il faut c'est effectivement compléter ça par d'autres aspects. La sociologie, oui,mais c'est complexe. Les représentants d'association, oui, mais là aussi au final ce n'est voir qu'un aspect de la chose. Ca manque quand même de gens concernés eux-mêmes tout ça. Je pense qu'il y a moyen de faire que les jeunes donnent leur avis dans les médias (comprendre : la télé, y'a que ça qui marche...) tout en étant protégés : visage couvert, anonymat. Faut pas instrumentaliser non plus, mais je pense qu'il y en a qui ont des choses à dire. Enfants homosexuels à partir de l'adolescence quand ils ont résolu leur crise identitaire et se sentent prêts, et enfants d'homosexuels dès qu'ils sont en âge de comprendre la situation de leurs parents et d'expliquer comment ils le vivent (pré-adolescence).

Les EEA maintenant. Cesco, ce n'est pas une définition. Surtout pas ! Olàlà non ! C'est juste que dans ce contexte particulier, j'ai mis les animateurs, les enseignants et les éducateurs dans le même panier et que... ben... la flemme d'écrire "les éducateurs, les enseignants et les animateurs" tout le temps. Donc, EEA... De la femme, une simplification stylistique, rien de plus. Ô grand jamais une définition.

Et donc pour les EEA, il y a effectivement des représentants (quoique... Question sincère d'un anim' saisonnier : on a des représentants, une organisation du travail dans le monde de l'animation ? J'ai pas l'impression, mais je n'en sais rien après tout, donc je demande.) pour s'exprimer au nom de tous. Mais voilà, les syndicats disposent de statut particuliers et bien encadrés, et leur prise de position sous-entend un certain consensus au sein du corps de métier. Perso, j'ai encore vu aucun représentant d'EEA en émission, alors que vu tout ce qu'on raconte dans ce topic, on a des choses à dire !

Pour en terminer sur les droits d'expression des EEA, ils sont encadrés tant qu'ils sont au travail, mais également aussi à l'extérieur. Stricte neutralité au travail, c'est entendu et c'est même normal et hyper important dans nos métiers où l'on forme les jeunes à devenir des citoyens responsables et tolérants. En privé, liberté d'expression totale, c'est entendu aussi et c'est inscrit dans la Constitution. Mais en public hors cadre professionnel ? Ne serait-ce que s'exposer à une entrevue d'une minute dans la rue durant laquelle on prend position et où l'on se présente comme EEA dans un moment de distraction. Quelle valeur cela prend-t-il ?

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Eh bien alors on peut interroger des professionnels de l'enfance même s'ils ne sont pas des thérapeutes.

Après on sait pas si aurait des choses intéressantes à dire, mais c'est par principe. Si on veut débattre, pourquoi ne choisir que de prétendus experts dont l'équité a tout pour être critiquée?

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s'exposer à une entrevue d'une minute dans la rue durant laquelle on prend position et où l'on se présente comme EEA dans un moment de distraction. Quelle valeur cela prend-t-il ?

Quelle position prendre? Prendre position contre les haineux? Quelqu'un va venir me le reprocher?

De toute manière, on n'a que faire de l'avis d'un enseignant ou d'un animateur. Les avis, c'est chacun le sien.

En revanche on a le droit de donner des informations objectives tant qu'on ne parle pas de la vie privée des gens et qu'on ne sort pas du secret professionnel et qu'on applique notre obligation de réserve.

Dans un débat, faut faire intervenir de nombreuses voix, pas juste un religieux et un catho qui disent "non" et un sexologue et un représentant LGBT qui disent "oui".

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Invité Noël

Pour en revenir au thème du débat proposé, ils est bien évident que toute observation, tout avis donné par un préposé à un corpus de pensée modèle est suspect. Qu'il soit psy de toute obédience et courant ou curé de toutes religions ou sectes, chacun ne donnera jamais que la mesure de la différence entre ce qu'il voit (ou croit voir) et son système de référence, de mesure et analyse. Sauf peut-être, ceux qui ont fait une psychanalyse correcte et qui restent sous contrôle.

Ces catégories que l'on invite toujours à parler pour donner l'avis de leur courant de pensée sont en effet justement à exclure s'il s'agit de rapporter les différences entre les enfants de parents homos et les autres.Ils ne sont pas crédibles.

Et si je rejoins volontiers le fait que les animateurs sont probablement les mieux placés pour rapporter de telles observations, ils n'en sont pas obligatoirement les plus aptes. Il faudrait pour cela qu'ils aient la maîtrise suffisante de leur propre influence tant sur les enfants que sur la perception qu'ils en ont. Les chercheurs appellent cela la "rupture épistémologique". Nous appelons ça le "recul" qui diminue notre implication personnelle.

Est-ce possible?

Un animateur lui-même homo est-il crédible dans ses observations ?

Et un animateur catho l'est-il ?

Et un animateur lui-même enfant d'un couple homo.

Et un animateur homo? ça doit exister, non ? Lui-même en couple ? Et adoptant ?

Dis-moi d'où tu parles pour que je comprenne ce que tu dis !

Et pourtant il serait bien dommage de se priver de l'expertise des animateurs qui passent des jours entiers avec les enfants... plus que les médecins et enseignants, plus que les parents quelquefois, même. Même si cette communauté de vie, justement, obère la fameuse rupture épistémologique (voir plus haut).

Noël

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D'accord avec tout ça. J'y pensais un peu en écrivant : enseignants, animateurs... n'ont pas un avis d'expert de "l'enfance et l'homosexualité" mais seulement un avis d'un professionnel de l'enfance... pour la bonne raison qu'on ne sait pas tout ce qui se passe dans les familles des enfants dont on s'occupe.

Mais c'est justement ça qu'il faut. C'est parler de comment on agit avec les enfants sur le terrain. Si ça se produisait davantage, le débat serait plus complet.

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